Pour son entrée dans la compétition, le Luxembourgeois affrontera ce mardi après-midi Marcos Baghdatis. Sans la moindre pression.
Victime d’une tendinite au poignet au Masters 1 000 de Monte-Carlo, Gilles Muller retrouvera la compétition ce mardi sans véritables repères sur terre battue.
C’est quand on ne l’attend pas que Gilles Muller est le plus dangereux. Et là, porte de Vincennes, faut bien avouer que personne ne l’attend vraiment. Un petit coup d’œil sur les sites de paris sportifs confirme cette impression puisqu’une victoire aujourd’hui contre Marcos Baghdatis est estimée à 3,5/1. Le Chypriote, lui, part donc largement favori (1,4/1). Mais le Luxembourgeois a de si nombreuses fois déjoué les pronostics qu’on ne peut décemment écarter l’hypothèse d’une belle surprise…
« Roland-Garros, c’est peut-être le seul tournoi de l’année où je ne me dis pas : Je vais le gagner » . Cette confidence, faite par le n° 1 luxembourgeois dans nos colonnes le 18 mai lors d’une interview au long cours, permet de savoir avec quel état d’esprit il a pris le chemin des Internationaux de France. Non pas en dilettante, mais délesté de toute pression. Comment, du reste, pourrait-il en être autrement au vu de son peu d’aisance sur la terre battue et d’un tirage au sort qui ne lui a pas été particulièrement clément, puisque s’il parvient à écarter Baghdatis, il verrait selon toute vraisemblance se dresser ensuite sur sa route Jo-Wilfried Tsonga. Pas de quoi forcer l’optimisme.
Balleret, futur entraîneur ?
Mais avant de tirer des plans sur la comète, Gilles Muller affrontera donc ce mardi sur le court n° 16 (3e match après 11 h), un Marcos Baghdatis qui ne lui a jamais réussi si l’on se fie à leurs deux seules confrontations, toutes remportées par le Chypriote sur surface rapide (Stokholm et Atlanta) en 2015. Cette année, alors que «Mulles» ne compte qu’un seul match sur terre battue, perdu contre Gäel Monfils (7-5, 6-0) au 1er tour du Masters 1000 de Monte-Carlo, Baghdatis compte deux victoires en cinq sorties sur cette surface et s’est même hissé en quart de finale à Houston après avoir écarté notamment l’Espagnol Fernando Verdasco (6-4, 6-3).
Ceci étant, l’actuel 39e joueur mondial n’est pas non plus un ogre sur terre battue. Son meilleur résultat à Roland-Garros reste un 16e de finale qui date de 2007. Depuis, il s’est hissé une fois au 3e tour (2010), mais se contente généralement de gagner un petit match avant de plier bagages (2011, 2012, 2015). Muller, lui, n’a atteint le 2e tour qu’à deux occasions (2012 et 2015) en huit participations.
À Roland-Garros, cette année, Gilles Muller est accompagné d’Alexandre Lisiecki, mais aussi de Benjamin Balleret. Le Monégasque, qui pointe actuellement au 662e rang mondial, pourrait intégrer LetzServ, la structure conçue autour du n° 1 luxembourgeois, mais qui propose ses services à bien d’autres sportifs de haut niveau. Et il se pourrait que dans un proche avenir, le Monégasque accompagne le Luxembourgeois à l’étranger. Gilles Muller déclarait d’ailleurs à nos confrères du Wort : «L’idée est de soulager quelque peu Alexandre Lisiecki (…), très occupé actuellement, puisqu’il se déplace avec moi sur le circuit, et qu’il accomplit en même temps également beaucoup de travail pour le compte de LetzServ au Luxembourg.»
Charles Michel