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[Rio 2016] Stacchiotti retrouve le sourire


Raphaël Stacchiotti peut aborder aujourd'hui le 200 m 4 nages, sa course de prédilection, avec sérénité. (Photo : Jeff Lahr)

Après s’être loupé sur le 400 m 4 nages, Raphaël Stacchiotti a parfaitement réagi avec un très bon 100 m nage libre (50 »79). De bon augure pour son grand rendez-vous, le 200 m 4 nages, aujourd’hui.

Si ça sourit pour lui, c’est cette fois Laurent Carnol qui avait le masque.

Le grand sourire arboré par Raphaël Stacchiotti dans la zone mixte après son 100 m nage libre (50″79) tranche littéralement avec la mine renfrognée affichée quelques instants après son entrée en matière ratée sur le 400 m 4 nages : «C’est mieux, ça soulage!» Il faut dire qu’après son entrée en matière calamiteuse le premier jour de compétition, l’Ettelbruckois était dans le doute. «Pendant trois jours, je n’étais pas bien. Je ne me suis entraîné qu’une fois. C’est bien de se remettre en confiance comme cela.»

Aligné ligne d’eau n° 8 dans la troisième des huit séries, Stacchiotti a respecté les plans à la lettre : « Ingolf (Bender, l’entraîneur national) m’avait demandé de passer en 24″4 et je passe en 24″48 donc c’est idéal. Ensuite, je rate un peu mon virage, qui me fait perdre un peu de vitesse en sortie. C’est un peu dommage car, sans cela, si je refais la course demain, je pense que je peux aller chercher un meilleur temps (NDLR : 50″64, à l’Euro Meet, cette année). Mais ce n’est pas important. C’était une course de préparation. Celle qui compte, c’est demain!»

Demain, c’est donc aujourd’hui. On va retrouver Raphaël Stacchiotti au départ de sa course de prédilection, le 200 m 4 nages. Une course très relevée, dans laquelle il n’y aura que des bons, avec seulement quatre séries : « Il n’y a que des normes A et deux ou trois normes B. J’ai de la chance d’avoir fait une norme A sinon ça aurait été juste.» Et de préciser : «Je serai dans la plus lente mais avec la ligne d’eau n° 3. On sera quatre au départ et on est tous aux alentours des 2’00 ». C’est la course idéale.»

Après avoir douté, c’est un ancien double champion d’Europe juniors totalement retrouvé qui se prépare à aller au combat : «J’étais venu chercher des éléments pour le 200 m 4 nages. Je sais que je n’ai pas à avoir peur d’être devant. J’ai de la vitesse. Je peux me laisser aller. Sur le 200 m, je vais devoir éviter de me relâcher, surtout en pap et en dos.» À n’en pas douter : il est fin prêt. Et a hâte d’y être!

Soupe à la grimace pour Carnol

Auteur, de son côté, d’une fantastique entrée en matière du côté du 100 m brasse, Laurent Carnol avait un but : retrouver les demi-finales olympiques, lui qui s’était invité dans le top 16 des derniers JO. Pour réitérer cette performance, il avait annoncé la couleur : «Je ne suis même pas dans les trois dernières séries. Il faudra que je termine dans les deux premiers de la mienne et que tout se passe bien pour avoir une chance de le faire.»

Malheureusement, ça ne va pas se passer comme prévu. «Il est parti lentement. Je ne sais pas pourquoi, je dois voir cela avec lui», commente Ingolf Bender, à la sortie du bassin. À la recherche du temps perdu, Laurent Carnol, qui a basculé en 1’03″86 au 100 m, produit son effort, il revient petit à petit sur ses adversaires mais c’est déjà trop tard. Le verdict du chrono est implacable : 2’11″94. Dans la zone mixte, il restera de longues secondes les yeux rivés sur l’écran qui diffuse les autres séries : «Ça ne passera pas», soupire-t-il.

Effectivement, ça n’est pas passé, puisque son temps n’est que le 21e des engagés. Pour passer, il fallait nager 2’11″26 : «C’est ça le plus rageant. Car c’était possible», peste Ingolf Bender. Laurent Carnol, désormais en vacances, avait le masque : «Je voulais nager plus vite. 2’11 » ce n’est pas une catastrophe, mais ça ne va pas suffire pour la demi-finale donc je suis déçu. 1’03 » c’est trop lent pour espérer nager en dessous de 2’10 ».»

À l’heure du bilan, sa blessure pèse lourd : «J’ai perdu trois mois. J’ai tout fait pour revenir. Ça se passait très bien à l’entraînement, mais il m’en a manqué. De toute façon, aucune préparation ne s’est bien passée : 2013 j’ai mon bachelor, 2014 je suis malade, 2015 c’est le master et cette année je me blesse. C’est la merde! J’ai tout donné. On investit tellement de temps et d’argent, cela fait trois ans que j’aurais pu commencer à travailler. C’est vraiment dommage.»

De notre envoyé spécial à Rio, Romain Haas