La crawleuse, dernière des nageurs à entrer en lice dans le bassin olympique, a rempli sa mission : elle améliore son record national du 100 m crawl : 55″09.
Voilà déjà près de dix jours qu’elle est arrivée au Brésil. Et alors que ses compatriotes Raphaël Stacchiotti et Laurent Carnol en ont terminé de leur épopée olympique, hier pour le premier, la veille pour le second, Julie Meynen vient, elle, tout juste de démarrer sa propre compétition : «Je suis habituée. C’était déjà le cas à Kazan, lors des championnats du monde, j’avais dû attendre quatre jours avant de nager. Ce n’est pas toujours évident mais on s’adapte», expliquait-elle quelques heures avant de plonger enfin dans le grand bain.
Pour Julie Meynen, la fin de l’attente était donc pour hier, en début de journée. Engagée dans la troisième série du 100 m nage libre, la première des épreuves du jour, elle occupe la ligne d’eau n° 8.
Si elle était arrivée à la piscine plutôt détendue, elle a senti la pression la rattraper «10-15 minutes avant le départ. D’un coup, la nervosité est montée». Ce stress, compréhensible, surtout quand il s’agit de sa première entrée en lice dans ses premiers Jeux olympiques, a finalement été zappé. «Dès que j’ai sauté à l’eau. J’ai essayé d’oublier tout ça. J’ai travaillé pour être là, donc, je donne tout.»
«Je voulais vraiment le faire ici»
Dans les faits, ça donne une Luxembourgeoise qui saccroche comme un beau diable lors de la première longueur : «Un peu lente» au goût d’Ingolf Bender, l’entraîneur national. «Mais qui est très bien revenue», note-t-il toutefois. Elle vire à mi-course à la huitième et dernière place, en 26″85 mais garde en point de mire la Hongkongaise Camille Cheng, qui passe troisième : «Je sais que j’ai quelques difficultés avec les débuts de course. Mon but, c’était de partir avec les autres.»
La grande force de la Luxembourgeoise, c’est sa seconde partie de course. L’impression visuelle parle pour elle-même : Julie Meynen fond littéralement sur une adversaire qui la devançait pourtant de plus de 5 dixièmes après 50 m. Mais l’Ettelbruckoise produit un superbe effort qui lui permet de revenir à seulement 13 centièmes de sa concurrente, qui garde sa troisième place alors que Julie Meynen termine quatrième de sa série. Mais surtout, le temps, 55″09, correspond à un nouveau record national : «Je suis vraiment très contente de voir que ça a suffi pour battre le record. À Anvers, en janvier, quand je l’avais fait, je n’étais pas complètement préparée. À Londres, aux championnats d’Europe, ça n’avait pas marché. Je voulais vraiment le faire ici», commente-t-elle.
Une belle performance réalisée en aveugle, puisque Julie Meynen respire du côté droit : «Chacun a son côté préféré. Moi, c’est le côté droit. Le fait de ne pas voir mon adversaire ne m’a pas dérangée. De toute façon, tu ne vois rien mais tu donnes tout.»
Avec cette très jolie entrée en matière, Julie Meynen a désormais une journée pour recharger les batteries. Et arriver reposée et pleine d’énergie pour son dernier défi lors de ces JO : le 50 m nage libre. Cette distance qui lui a permis de se qualifier pour Rio, même si elle avait échoué pour trois malheureux centièmes pour la norme A : «Bien sûr que ce résultat donne de la motivation pour la suite», sourit l’Ettelbruckoise.
De notre envoyé spécial à Rio, Romain Haas