Le chrono était au programme, mercredi matin à Pontal, en bord de mer. Dans des conditions dantesques, l’Américaine Kristin Armstrong décroche sa troisième couronne de suite. Christine Majerus s’est battue.
Après Copacabana pour la course en ligne, les cyclistes olympiques restent au bord de la mer. Mais c’est cette fois du côté de Pontal qu’ils avaient rendez-vous pour le chrono. La destination peut faire rêver sur le papier… mais uniquement sur le papier. Car hier matin, à la fraîche, les rafales de vent se disputaient à un crachin incessant et même du brouillard. Désagréable pour les spectateurs. Dangereux pour les coureurs. C’est dans ce contexte forcément très défavorable que s’est élancée Christine Majerus pour 29,9 km d’efforts afin de boucler ses Jeux olympiques. Loin d’être une spécialiste de l’exercice, la Luxembourgeoise allait souffrir sur un parcours vallonné avec une descente déjà peu évidente à négocier par temps sec. Alors quand la route est détrempée comme hier…
«Pas mon meilleur chrono»
Après deux chutes qui ont considérablement gêné sa préparation, notamment en chrono : «Je n’ai pas touché un vélo de chrono depuis les championnats nationaux», explique Christine Majerus, qui n’avait de toute façon aucune prétention autre que celle de donner son maximum, mais qui n’allait bien sûr pas prendre le moindre risque : «Mais j’ai quand même tiré de belles lignes», note la Luxembourgeoise, qui se classe 22e à 3’49 » de l’incroyable et inusable Américaine Kristin Armstrong, qui après Pékin et Londres, décroche à nouveau la plus belle des médailles olympiques. Le tout, alors qu’elle fête aujourd’hui même ses 43 ans.
Sur le parcours, ce n’est pas tant la pluie que le vent qui a gêné Christine Majerus : «En bord de mer, il fallait faire attention car il y avait des rafales. Je ne voulais pas partir trop vite pour éviter d’exploser, mais du coup, j’ai peut-être été trop prudente. Mais je n’avais pas de bonnes sensations. Depuis la course en ligne, je crois que j’ai attrapé froid, je commence à avoir mal à la gorge.» Christine Majerus, qui s’est battue de toutes ses forces pour parvenir à décrocher le sésame olympique, le concède : «Ce n’était pas mon meilleur chrono. J’aurais aimé terminer sur une note plus positive.»
Désormais, elle va pouvoir recharger un peu les batteries : «J’en ai besoin. Je vais prendre deux semaines de repos afin de récupérer de la fraîcheur.» On la retrouvera ensuite pour la fin de saison, avec notamment les Mondiaux au Qatar : «Je suis plutôt rapide au sprint, donc le parcours me convient. Et j’espère être sélectionnée dans l’équipe pour les Mondiaux de chrono. Mais pour espérer le faire, je dois d’abord rouler avec ce vélo», sourit encore Christine Majerus. Pas mécontente de remiser quelques jours sa monture.
Pour briller à ces Mondiaux, elle est même prête «à sacrifier deux week-ends de cross». Mais elle entend ensuite travailler d’arrache-pied pour briller aux Mondiaux de cross, à Belvaux.
De notre envoyé spécial à Rio, Romain Haas