Ricky Delgado (Jeunesse Esch) : « Si on perd, c’est fini »

La dernière fois que la Jeunesse a vaincu son voisin le Fola, c’était en décembre 2012 en Coupe (2-1). Des joueurs de la Vieille Dame présents ce jour-là, seul Ricky Delgado est encore là…

Vous vous souvenez de ce match de Coupe ?

Ricky Delgado : Oui. Mais c’est très loin dans le temps tout ça. Et le fait qu’on n’ait pas gagné depuis cette époque me fait encore plus penser qu’on doit parvenir à changer les choses ce dimanche! J’avais quoi, 18 ou 19 ans lors de ce match ? C’était ma deuxième saison dans le cadre. Andrea (Deidda), Milos (Todorovic) et Marvin (Martins) étaient aussi déjà présents mais sans être sur la feuille de match ce jour-là.

Je me souviens qu’il y avait pas mal de tension, notamment à cause moi, après le match. Les joueurs du Fola avaient pour habitude de se réunir en cercle, avec leur entraîneur Jeff Strasser. Et moi, j’étais passé au milieu en criant : « Ici, c’est Esch. » Cela n’avait pas forcément plu. Aujourd’hui, je ne ferais plus la même chose. Mais à cet âge-là, avec toute l’émotion qu’on connaît dans ce derby… La grosse différence avec aujourd’hui, c’est qu’à l’époque, on avait l’ambition de gagner le championnat et la Coupe. Alors qu’à l’heure actuelle, notre but est avant tout de « simplement » accrocher l’Europe.

Voici quelques semaines, Yassine Benajiba, qui était votre équipier cette année-là, expliquait que le foot pratiqué par la Jeunesse de cette saison 2012/2013 était le meilleur proposé par cette équipe ces dernières années…

C’est la Jeunesse la plus forte que j’ai côtoyée. Je ne sais pas si cela tient au fait que j’étais encore très jeune, mais je trouvais mes équipiers immenses ! Dieumerci N’Dongala volait littéralement sur la pelouse. Il y avait donc aussi Benajiba ou des gars très forts comme Benichou, Ibrahimovic… À chaque poste, on avait un des meilleurs joueurs du Luxembourg, voire le meilleur à certains postes. On avait d’ailleurs remporté la Coupe en battant Differdange en finale.

En fin de saison, le Fola avait pris une vraie revanche en venant fêter son titre de champion chez vous…

Oui, ils avaient fait la fête chez nous. Et en l’emportant 1-5… Ils avaient ramené tous leurs jeunes pour voir cette rencontre. Le stade était plein et ils avaient déjà préparé leurs tee-shirts où il était écrit «Le CS Fola, champion du Luxembourg saison 2012/2013, est prêt pour la Champions League». Sur le moment, ce n’était pas beau à voir et forcément un peu dur à avaler. Mais avec le recul, ce n’est plus le cas. Par contre, le fait qu’on ne les ait pas battus depuis, ça, si !

On a un peu envie de dire que c’est le moment ou jamais. du moins si vous voulez être européen. Tout autre résultat qu’une victoire dimanche serait assimilé à une défaite, non ?

Ce serait très mauvais. Là, avec sa différence de buts très favorable, c’est comme si le Fola comptait quatre points d’avance sur nous. Et après cette rencontre, il ne restera que trois journées… Si on perd, c’est fini. On doit donc éviter que l’Europe s’arrête pour nous ce week-end. Et je vous avoue que ne pas finir en position de jouer l’Europa League cette saison serait frustrant. Et une vraie déception. Car on a l’équipe pour jouer cette compétition européenne, même si on est passé à côté de certaines matches. Je remarque d’ailleurs que nous avons, en cette fin de saison, le même objectif que notre voisin. Ce qui n’était pas le cas ces dernières saisons où ils jouaient le titre. Là, on semble plus ou moins au même niveau. Et puis, je me dis que cela faisait aussi très longtemps qu’on n’avait pas réussi à vaincre Dudelange. Et on l’a fait voici un gros mois.

Vous ne les aviez plus battus depuis… 2012. Comme le Fola.

J’espère donc que le F91 était un signe. Et qu’on va tout changer cette saison !

Mais vous restez sur un peu brillant 1 sur 9 en championnat…

On a vraiment vécu un très bon mois de mars mais on passe un peu à côté d’avril. Puisqu’on a également été sortis d’une Coupe de Luxembourg où il y avait sans doute quelque chose à faire… C’est un peu pareil en championnat. On s’est mis dans la m… Mais j’espère qu’on va réussir à s’en sortir. Je m’attends en tout cas à un derby aussi chaud qu’à l’aller (3-3).

Entretien avec Julien Carette