Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Privé dès le début du tournoi de sa gardienne titulaire Andrea Burtin, le Racing a payé très cher l’absence de doublure d’expérience dans son effectif lors du 2e tour de la Ligue des champions en Albanie, la semaine dernière. Mais le problème est enfin résolu.
De sa semaine en Albanie, théâtre d’un 2e tour de la Ligue des champions féminine auquel aucune équipe luxembourgeoise ne s’était encore hissée et où son parcours européen s’est arrêté, le Racing est sans doute revenu avec beaucoup d’enseignements, dimanche. L’un d’eux est en fait, hélas, une confirmation bien mal tombée : à ce niveau de compétition, posséder deux gardiennes chevronnées, et pas juste une comme c’est le cas au RFCU depuis des années, est une nécessité absolue.
Après avoir longtemps joué avec le feu en ne voyageant qu’avec la seule – mais talentueuse – Andrea Burtin, le Racing a fini par se brûler au pire des moments.
C’est-à-dire dès les premiers instants de la demi-finale perdue 3-0 face à Ferencvaros mercredi, quand la Française s’est fait exclure et qu’il a fallu dès lors composer, y compris lors de la petite finale (défaite 3-1 contre le Vllaznia), avec les moyens du bord. En l’occurrence avec une joueuse de champ, de surcroît titulaire (la milieu Amina Boissou).
Il y avait bien une n° 2 à Shkodër, la cadette Adrianna Pietrasik, mais devant son CV (16 ans, zéro match en équipe première) et sa personnalité encore très introvertie, Elodie Martins, la coach du RFCU, a jugé qu’il était encore trop tôt pour l’envoyer au feu. Mais alors, pourquoi ne pas avoir recruté une doublure plus expérimentée à Burtin? Parce que la titulaire, justement, s’appelle Burtin.
Romane Guérin arrive avec quelques références
Un nom qui impressionne ses homologues de la Ligue 1, leur fait peur au point de repousser les avances du club de la capitale : aucune, jusqu’ici, ne s’est sentie capable de venir essayer de concurrencer la Française tout en gardant les cages de l’équipe B en Ligue 2, ce qui reste une garantie de temps de jeu.
Pas même Lisi Oberweis (26 ans), une internationale luxembourgeoise en puissance (Dan Santos l’a déjà appelée, sans la faire jouer), qui s’est finalement engagée avec Mamer (7e en 2024/2025) après avoir été reléguée en L2 avec Mertert/Wasserbillig puis en discussions avancées avec le RFCU.
Dans ces conditions, une challenger ne pouvait venir que de l’étranger, et c’est en France que le Racing a trouvé celle-ci en fin de semaine dernière.
Son nom? Romane Guérin, une gardienne de 18 ans qui débarque au Grand-Duché pour y étudier à Lunex, à Differdange, et jouait les doublures en Division 3 française l’an passé, à Angers. Un statut qui ne l’a pas empêchée de disputer sept rencontres avec la Croix Blanche, le nom du club angevin.
Dont une de prestige en Coupe de France face au grand Paris Saint-Germain (défaite 0-3 en 16e de finale), futur finaliste de l’épreuve, au cours de laquelle elle s’est illustrée après son entrée en jeu en réalisant une superbe parade face l’attaquante star du PSG et des Bleues.
Un profil prometteur, donc… mais frustrant : à quelques jours près, c’est elle qui aurait pris le relais dans les buts du RFCU en Albanie, et ça n’aurait sans doute pas été la même paire de manches.
