En raison de la crise sanitaire, la liste des cadres est pratiquement identique à celle de l’année dernière. À quelques exceptions près.
Il n’aura échappé à personne qu’on a vécu une année très particulière. Y compris sur le plan sportif. Mais cela n’a pas empêché le COSL de tenter de mener à bien sa mission autant que faire se peut : «On a maintenu le contact avec les athlètes et les fédérations. Les situations n’étaient pas évidentes, certains ont beaucoup souffert du lockdown. Mais nous tenons à remercier le gouvernement qui a permis aux sportifs olympiques de pouvoir s’entraîner dans les meilleures conditions possibles», a expliqué Heinz Thews, le directeur technique du COSL, lors de la présentation des cadres 2021.
Tokyo, on fait comme si on y allait
Alors que le CIO vient tout juste de réclamer de la patience à propos de la tenue des JO de Tokyo cet été, le COSL lui emboîte le pas. «Pour tout ce qui concerne les mesures qui seront mises en place en termes d’accréditation, de quarantaine, de test pour les JO, on devrait en savoir plus dans les prochaines semaines», indique encore Heinz Thews. Pour le moment, l’organe olympique se prépare comme si tout allait se dérouler. Et c’est également le message qu’il veut faire passer aux athlètes : «Les athlètes doivent rester concentrés sur leur entraînement et leur performance», rappelle Raymond Conzemius, le directeur technique national adjoint du COSL. «Tout le monde veut aller à Tokyo et souhaite que les sportifs puissent montrer ce dont ils sont capables. Notre rôle est de leur enlever cette tension. L’idée est donc de planifier le départ pour le Japon avec nos athlètes», insiste-t-il.
Des questions vont se poser
Certains ont déjà leur billet. D’autres veulent tenter de décrocher leur qualification pour les JO. Mais pour les uns comme pour les autres, il n’est pas concevable d’arriver au pays du Soleil Levant sans avoir participé à des compétitions préparatoires. À l’heure actuelle, même si des calendriers sont établis, il n’est pas du tout évident qu’ils pourront se dérouler comme prévu. Et sur place, les restrictions envisagées (cinq jours avant la compétition dans le village olympique et maximum deux jours après la fin de la compétition) font qu’il faudra trouver des solutions. Notamment pour s’acclimater et digérer le jetlag. Là encore, on devrait en savoir plus d’ici le mois de mars. Plusieurs pistes sont envisagées, comme un camp d’entraînement en Australie par exemple.
Munster, une entrée fracassante
À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. C’est ainsi que, dès le mois de septembre, le COSL s’était mis d’accord sur le fait qu’il n’y aurait pas d’exclusion de ses cadres pour la révision 2021. En revanche, il pouvait y avoir des entrées. C’est ainsi que le cadre élite est rigoureusement le même que le cru 2020… à une exception près. En effet, le spécialiste du badminton Robert Mann «qui a passé trois mois à Lima en plein confinement» et qui a annoncé se retirer du sport de haut niveau est numériquement remplacé par le pilote Grégoire Munster. Le spécialiste de rallye, qui court sous licence belge, s’est distingué en prenant part notamment à des manches de WRC et en terminant troisième du champion d’Europe des rallyes (ERC) : «Il a largement rempli les conditions pour intégrer le cadre élite. On sent qu’il s’est bien développé et qu’il a tout planifié», se réjouit Heinz Thews.
Des arrêts à la pelle
Est-ce dû au Covid? Pas nécessairement, même si ça a sans doute contribué à la prise de décision. Toujours est-il qu’on compte énormément de sportifs qui ont décidé de s’éloigner du sport de haut niveau. Le short-track est particulièrement touché puisque Augustin Géré, Anna Ruysschaert et Caroline Murphy laissent Peter Murphy bien seul. La natation perd également deux jeunes prometteurs, à savoir Bob Sauber et Jacques Schmitz. Quant à Elodie Tshilumba, la recordwoman nationale de la hauteur, elle a elle aussi choisi de remiser ses pointes.
Deux petits nouveaux
«On avait choisi de laisser les cadres tels quels sauf en cas de performances exceptionnelles», rappelle encore Raymond Conzemius. Et outre Grégoire Munster, ils sont donc deux petits nouveaux à rejoindre le cadre promotion. On retrouve ainsi la jeune et talentueuse cycliste Marie Schreiber, qui aurait pu viser un podium aux Mondiaux de cyclo-cross si la course juniors avait été maintenue. Et le second larron est Ralph Daleiden, un nageur qui fait parler de lui depuis déjà de longues années. Et qui a clairement franchi un cap.
Ben Gastauer dans le mix
Même s’il ne fait plus partie du cadre élite depuis l’an dernier, décision qui avait été largement commentée pour ne pas dire critiquée, Ben Gastauer bénéficie toutefois toujours d’un contrat olympique. Et le COSL a rappelé mercredi qu’il était donc tout à fait dans la course pour aller à Tokyo. Même si la décision finale reviendra à la FSCL.
Quatre candidats pour Pékin
Si Tokyo est dans toutes les têtes, Pékin-2022 arrive désormais très rapidement. Le COSL a indiqué qu’ils étaient quatre à faire officiellement acte de candidature à une place à la prochaine olympiade hivernale. On retrouve ainsi Matthieu Osch, présent quatre ans auparavant, le fondeur Kari Peters, qui rêve d’y retourner, le jeune et talentueux short-trackeur Peter Murphy et le spécialiste du skeleton basé aux USA Jeff Bauer. Pour l’heure, aucun n’est qualifié.
Les jeunes encouragés à partir
Outre les cadres individuels, le COSL a également annoncé des mesures de promotion pour les sports collectifs. C’est ainsi que le handball et le basket sont concernés. L’idée est de soutenir les fédérations pour qu’elles encouragent leurs sportifs à tenter leur chance à l’étranger. Notamment en Allemagne pour les handballeurs et aux USA pour les basketteurs, à l’image d’une Anne Simon qui fait des merveilles au sein des Black Bears de UMaine.
Romain Haas