Les instances sportives irakiennes ont salué samedi la décision « historique » de la Fifa d’autoriser la reprise des matches officiels dans le pays, interdits depuis les années 1990 pour des raisons de sécurité.
« Le moment est arrivé, après des décennies d’attente et d’amertume », se félicite dans un communiqué la Fédération irakienne de football qui évoque une « occasion historique ». « Cette décision remet notre sport sur les rails », poursuit le texte, alors que l’Irak, déchiré par les guerres et les violences, tentait depuis des années d’obtenir de la Fifa d’être déclaré de nouveau un terrain de jeu sûr.
« Nous avons attendu longtemps (…) nous devons maintenant fortifier cet acquis », a affirmé le numéro deux de la Fédération, Ali Jabbar. Le ministre de la Jeunesse et des Sports Abdel Hussein Abtane a, lui, salué « une victoire sportive » obtenue au prix d’ « efforts exceptionnels ».
Vendredi, le président de la Fifa, Gianni Infantino, a annoncé qu’il était désormais possible « que des matches internationaux de la Fifa soient disputés » à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien dans le nord, Bassora et Kerbala, dans le sud.
L’Irak n’a toutefois pas encore obtenu de réponse pour Bagdad. Après un match sans précédent depuis des décennies de son équipe en Irak, l’Arabie saoudite a récemment promis à la capitale un stade de 100 000 places, qui pourrait remplacer le vétuste « stade du peuple », de 40 000 places.
A cet égard, la Fédération a promis de « ne ménager aucun effort pour les stades des autres provinces, dont Bagdad ».
Victoire politique autant que sportive
Les premiers matches internationaux pourraient avoir lieu en avril. Il s’agit des matches de deux clubs irakiens pour la Coupe de la Confédération asiatique (AFC), reportés en attendant la décision.
Jouer à domicile va lancer « un nouveau départ pour le foot irakien », s’est enthousiasmé l’entraîneur de l’équipe nationale, Bassem Qassem.
Si Abdel Hussein Abtane, dont le parti chiite al-Hikma est engagé dans la course pour les législatives du 12 mai, évoque une victoire sportive, cette décision a également un volet politique.
Pour Bagdad, qui s’est déclaré en décembre « vainqueur » de Daech, une validation de la Fifa est précieuse. D’autant que les violences ont sensiblement faibli dans le pays, même si la menace jihadiste demeure.
Le Quotidien/AFP