Comme beaucoup d’internationaux, Aldin Skenderovic va devoir se replonger dans la DN après la parenthèse enchantée de ces derniers jours.
En l’espace d’une semaine, le défenseur pétangeois de 20 ans (depuis juin dernier) Aldin Skenderovic va devoir passer du Stadium de Toulouse et ses 35 000 personnes au stade municipal de Pétange où son équipe recevra ce dimanche après-midi le RFCU. Ce qui n’est pas forcément toujours simple.
Après une telle semaine, cela doit être compliqué de se replonger dans la réalité des entraînements avec le Titus Pétange et la BGL Ligue, non ?
Aldin Skenderovic : Ben… (silence) J’ai toujours dans la tête qu’il faut continuer à s’entraîner. Pour être le meilleur possible, vous n’avez pas le choix. Moi, comme mes équipiers en sélection, on a tout donné lors des deux rencontres de ces derniers jours. Et aujourd’hui, je vais tout donner pour mon club, Pétange. Évidemment, ce ne sera pas la même chose qu’à Toulouse. Mais il faut savoir afficher le même respect face à tous les adversaires. Il ne faut pas rester dans l’euphorie du match nul (0-0) réussi face aux Bleus. Il faut oublier la France.
Cela ne doit pas être si simple quand on sait à quel point ce résultat a fait du bruit, au pays comme à l’étranger…
Le soir même, j’ai dû recevoir une cinquantaine de messages. La famille, les amis… Et cela a continué le lendemain. Cette rencontre, ce fut vraiment beaucoup d’adrénaline. Bien plus qu’à la normale. Mais je suis le genre de joueur qui prend du plaisir dans le foot quel que soit l’adversaire. Évidemment, j’étais un peu nerveux en montant sur la pelouse de Toulouse. Mais une fois que je suis dans mon match, j’oublie tout ce qu’il y a autour. Je ne vois plus que le terrain, le jeu, mes adversaires…
Dimanche, vous retrouverez dans l’autre camp un autre « héros », à savoir Dan Da Mota. Cela ne fait pas bizarre d’être équipiers un jour et adversaires une semaine plus tard ?
C’est quelque chose de normal. Il faut s’y habituer. Je dois le voir comme un adversaire. Et ça, même s’il m’a beaucoup aidé, conseillé, durant ces derniers jours. Car c’est un bon leader pour les jeunes de cette équipe. Mais c’est le « business » du foot si je puis dire. C’est comme ça.
Ce Pétange – Racing est important pour les deux équipes, vu le début de saison réalisé par les deux formations…
On doit prendre des points lors des prochaines rencontres, montrer nos qualités. Je ne sais pas ce qui peut expliquer notre entame. Le groupe est bon et on possède plus d’expérience. Je n’ai pas d’explication… Sauf peut-être un petit manque d’agressivité. Mais on va corriger ça. Nous avons besoin d’un match pour nous lancer dans cette saison.
Pour en revenir à la sélection, vous avez brillé en évoluant au milieu de terrain dans les deux matches, alors qu’on ne vous a connu qu’en défense (centrale) avec Pétange. Vous avez une préférence ?
J’ai évolué presque toute ma jeunesse, à Differdange, en « 6 », voire en « 8 » ! J’étais l’homme qui pouvait jouer un peu partout. Maintenant, cela faisait deux ou trois ans que je n’avais plus évolué à cette place. Mais j’ai pris beaucoup de plaisir à le (re)faire, à devoir courir plus, me battre plus. J’aime souffrir sur un terrain. Mais pas seul, avec toute l’équipe ! Et pour répondre à votre question, je suis aussi content d’évoluer dans le centre du jeu qu’en défense.
Et votre avenir, vous le voyez plutôt où sur la pelouse ?
Plus au milieu. J’étais à l’entraînement à Pétange lundi, même si je n’ai pas foulé le terrain, et l’entraîneur (NDLR : Manuel Correia) a évoqué le sujet avec moi. Il était vraiment très content de ma prestation de la veille. Après, c’est lui qui décidera s’il m’aligne en défense ou au milieu. Quoi qu’il arrive, ma mentalité, elle, restera la même.
Livrer de telles prestations face au Belarus puis à la France, cela doit donner des envies de rejoindre un championnat pro ?
Bien sûr. Comme tout footballeur, j’ai cette envie, ce rêve. Si l’opportunité se présente, je vais tout faire pour la saisir.
Cela n’a encore jamais été le cas jusqu’à présent ?
Si. Cela venait de clubs de D3 allemande et de D2 française et belge. Mais les conditions n’étaient pas celles que je voulais. Cet été ? Une ou deux équipes se sont présentées. Après le match contre la France, j’espère que d’autres sollicitations vont arriver.
Cela n’a pas déjà été le cas ?
Je vous avoue que oui (il sourit). Mais je ne veux pas donner de nom, ni même de pays.
D’ici à octobre et les deux prochains matches de la sélection, des retours devraient avoir lieu dans le groupe. Vous n’avez pas peur de perdre votre place de titulaire ?
Peur, non. Le sélectionneur aura un choix difficile à effectuer pour les prochaines échéances. Mais de mon côté, je vais juste essayer de prester du mieux possible. Quand tu donnes le maximum, tu ne peux pas être déçu.
Entretien avec Julien Carette