Encore battu par le Progrès, mercredi soir pour la reprise du championnat, le club eschois redescend du podium.
Quand l’implacable diagnostic de Jeff Strasser lors du match aller s’applique encore quasiment mot pour mot au match retour, c’est que le souci dépasse largement le cadre du jour sans. À la pause de ce choc de reprise, le Fola est mené au score. Non pas qu’il le mérite forcément, mais ses manquements sont les mêmes qu’il y a six mois contre cet outsider qui l’est de moins en moins : un manque de réalisme terrifiant devant (avec un ratio de tirs cadrés toujours aussi famélique que ne peuvent pas contrarier deux tirs sur les montants), un laxisme parfois généreux derrière, trop de douceur dans les duels.
Deux moments forts de la première période, pour comparer : Karapetian se permet d’ouvrir le score sur un dégagement à l’emporte-pièce de Matias, en fumant Bernard à l’épaule (pour une fois que Klein ne couvre pas…) et avec un Hym qui ne sort pas (0-1, 17e). De l’autre côté, Hadji, encore très important dans pratiquement tout ce que le Fola a fait de bien offensivement, va hériter d’un bon ballon aérien à l’entrée de la surface. Sans faire le moindre sentiment, Matias le découpe par derrière, sans se préoccuper le moins du monde de le laisser pour trois minutes au tapis (22e).
Ils étaient pourtant revenus à 2-2…
Cette hargne visible se retrouve aujourd’hui au classement : douze points de différence. C’est un gouffre auquel on ne s’attendait pas. Il est pourtant bien là et il crève les yeux.
Neuvième défense de DN (mais où va le monde ?), le Fola ne peut pas être tenu pour complètement responsable du deuxième but niederkornois, un vrai bijou avec déviation magistrale de Karapetian combinée à une course et une frappe parfaites de Françoise (0-2, 26e). On ne connaît pas beaucoup d’équipes de l’élite qui auraient trouvé la parade à ce genre de mouvement sorti de nulle part.
Par contre, on peut faire grief aux hommes de Klasen de ne pas avoir su tenir leur match alors qu’ils étaient revenus à hauteur après un joli changement d’aile et une passe décisive de Laterza pour Klapp (1-2, 35e), puis une passe en profondeur limpide de Koçur pour un Hadji très efficace (2-2, 74e). Pas grand-chose de ce qu’ils ont produit depuis le début de la saison ne ressemble aux Folamen, mais parvenir à encaisser un but moins de trois minutes après avoir égalisé est, à leur échelle, carrément criminel.
Matias, tout seul sur son aile droite, centre tranquillement pour Karapetian, qui tacle au fond au deuxième poteau (2-3, 77e). Puis Karapetian parachève son retour-chef d’œuvre d’un lob de 35 mètres. Et si, tiens, pendant qu’on y pense, c’était tout simplement le Progrès qui avait été d’un réalisme qui confine au génie ? Ils étaient nombreux les suiveurs de la DN à se demander comment le dauphin du F91 s’y recollerait, d’autant qu’il n’avait pas repris en même temps que tout le monde. Or avec un Olivier Thill qui a commencé sur le banc et un Mario Mutsch qui était en tribunes, les hommes d’Amodio ont répondu présent. C’est déjà clair : en ce printemps 2018, le F91 va trouver à qui parler.
Julien Mollereau
Les résultats de la 14e journée :
F91 – Mondorf : 4-2
Fola Esch – Progrès : 2-4
US Esch – RM Hamm Benfica : 3-2
FCD03 – Jeunesse Esch : 2-0
RFCU – Hostert : 0-0
Strassen – Rosport : 1-4
Pétange – Rodange : 1-1