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[Rallye] Munster, prêt pour une nouvelle aventure 


Voici le superbe bolide que va piloter Grégoire Munster au Chili. (Photo : msport)

RALLYE DU CHILI Nouvelle épreuve et nouvelle voiture pour Grégoire Munster, qui va pour la première fois conduire une WRC1.

Depuis le début de la saison, Grégoire Munster oscille entre la WRC2, l’antichambre de la WRC, et le Junior WRC, encore un cran en dessous. Mais au Chili, le pilote luxembourgeois va vivre le rêve de sa vie : il va piloter une WRC! En effet, il fait partie des quatre pilotes Ford M-Sport au volant de la Ford Puma Hybride.

C’est donc en Amérique du Sud qu’il va troquer son habituelle Fiesta pour une Puma pour faire ses premières armes dans la plus relevée des catégories de rallye. Au volant d’une voiture qu’il n’a pratiquement jamais conduite : «On a eu une journée d’essais la semaine dernière en Angleterre, sur route fermée. On a roulé environ 200 km, ce qui est très bien. Sur un rallye, on fait environ 300 km répartis sur trois jours.» Avec une adaptation rapide : «Bien sûr, il y a beaucoup plus de puissance, les virages arrivent plus vite. Mais déjà en WRC2, ça roule aussi.»

«Il faut débloquer l’hybride avant le virage pour avoir sa puissance»

Par rapport à la WRC2, il doit notamment composer avec plus de puissance, grâce à un moteur hybride qu’il faut apprendre à maîtriser. Notamment lors de la procédure de départ et dans les premiers virages : «Il faut débloquer l’hybride avant le virage pour avoir sa puissance», souligne-t-il.

Un jour, ce n’est pas beaucoup. Mais suffisant pour prendre quelques repères : «C’était une bonne prise en main. J’avais le sourire toute la journée.» Le copilote doit également s’adapter : «Il y aura un peu moins de blanc entre les notes. Il va devoir bien boire pour avoir assez de salive pour tout dire», sourit Grégoire Munster.

Le pilote grand-ducal a déjà effectué un véritable parcours du combattant pour arriver sur le lieu de cette grande première : «Au total, on a mis 32 h. On a pris le train jusqu’à Cologne, puis de Cologne à Francfort. Ensuite, on a pris un vol jusqu’à Bogota. Un autre de Bogota à Santiago, puis de Santiago à Concepcion, où se déroule le rallye. Les vols longs, ça va. Mais les vols intérieurs, c’est plus compliqué, on a un peu les genoux dans le siège de devant. En plus, tu dois te retenir de dormir, sinon tu subis le décalage horaire en arrivant. On est arrivés fatigués, mais on a pu récupérer toute la journée de lundi.»  

«Pas d’erreurs, aller au bout et prendre du plaisir!»

Donc beaucoup de temps à tuer. Cela tombe bien, il en a notamment profité pour visionner les vidéos des organisateurs. En effet, le rallye du Chili n’a été disputé qu’une fois, en 2019 : «En rallye, on ne peut passer que deux fois sur les spéciales. Du coup, la vidéo est un outil de travail très important. Généralement, on a une plateforme qui reprend les caméras embarquées des pilotes des années précédentes. Mais pour le Chili, on n’a pas de caméra embarquée en course. Seulement des vidéos de l’organisation avec des vitesses code de la route. Le but, c’est d’essayer de les visionner le plus de fois possible. Histoire d’avoir une idée des enchaînements de virages un peu compliqués.»

Que peut espérer Grégoire Munster pour cette grande première? Le principal intéressé se montre très clair : «Ici, le but c’est juste de faire un maximum de km. De ne pas commettre d’erreurs et d’arriver au bout. De progresser au niveau de l’écart au km avec les meilleurs entre la première et la dernière spéciale. Je veux voir une évolution. Une progression. Mais je n’ai aucun objectif en termes de résultat spécifique. Si je peux terminer et rouler sur une ou deux spéciales avec des temps encourageants, le contrat est rempli. Personne ne va me demander de faire dans les cinq ou six premiers!» En tout cas, il aborde de manière visiblement très décontractée cette grande première : «Je suis assez détendu. Je vois cette course comme une manche de WC2. Je me suis bien préparé. Je vais essayer de faire du mieux possible, comme à chaque épreuve.»

Jeudi, il a pris la 9e place à l’occasion du Shakedown, qui se disputait sur 5,75 km. Il a terminé à cinq secondes du meilleur temps réalisé par le Britannique Elfyn Evans.