BGL LIGUE (25eJOURNÉE) Dans le cadre de la licence UEFA, les clubs sont tenus d’afficher leurs bilans comptables. Et plusieurs postulants à l’Europe sont en souffrance. Mais pas d’angoisse ?
La procédure d’octroi de la licence UEFA pour les clubs de BGL Ligue ouvre des perspectives dingues. Attendu que les clubs sont désormais tenus d’afficher sur leurs sites internet leurs bilans comptables afin que tout un chacun puisse vérifier de leur santé financière, les dirigeants se régalent : ils savent désormais ce qu’il se passe à côté de chez eux et peuvent s’en étonner publiquement sans que cela fasse trop jaser.
D’ici aux décisions de la deuxième instance, fin mai, les clubs de DN n’ont pas encore l’obligation de publier mais ils sont quelques-uns à l’avoir déjà fait et forcément, ça parle. Le sujet de conversation du moment? L’état de santé financière de quelques costauds.
Et des données qui interpellent forcément. Des exemples ? Résultat négatif de 1 500 000 euros pour le F91, en 2020, compensé «avec les réserves de paiement de solidarité lors des qualifications européennes et les primes de participation à la phase de poules des compétitions interclubs en 2018 et 2019». Quoi d’autre ? 250 000 euros d’économies réalisées entre 2019 et 2020 par le Progrès sur les indemnités versées aux joueurs et staff technique, mais un surcoût de 100 000 euros sur les salaires et charges sociales. Ils sont nombreux, les clubs à avoir ostensiblement fait baisser les coûts «humains» face à la crise et au ralentissement voire au tarissement des ressources. Hostert ? Il a réduit la voilure de 70 000 euros au niveau des émoluments de son équipe première pour rester dans les clous.
Le Racing met plus d’argent dans ses joueurs
La raison pour laquelle ces efforts sont si nécessaires se comprend mieux à la lecture des documents du Titus Pétange, qui font apparaître une perte sèche de 190 000 euros dans les rentrées d’argent liées à ses sponsors.
Mais au milieu de cette valse étourdissante de chiffres qui raconte la misère financière qui s’abat sur les clubs de l’élite et qui n’est en soi pas un immense souci tant que les joueurs sont payés, que les impôts et les dettes sont honorés. L’UEFA ne juge pas forcément les postulants potentiels aux joutes européennes sur leur richesse mais plutôt sur leurs capacités à faire face à leurs obligations.
Sans cela, il faudrait s’en faire pour l’actuel quatrième de BGL Ligue, le RFCU. Ce dernier est allé semble-t-il à contre-courant en investissant beaucoup sur son effectif en 2020. Les «indemnités joueurs» sont passées de plus ou moins 690 000 euros en 2019 à 800 000 l’année dernière. Celles du staff technique a aussi fluctué à la hausse : de 138 000 à 196 000 euros. Résultat de l’exercice : 488 000 euros. Pour un total de dettes s’élevant désormais à pas loin de 2 millions d’euros et qui n’ont visiblement pas empêché l’octroi de la licence, grâce aux bons soins de la présidence. Ce ne sera un problème que si Karine Reuter lâche un jour le poste en réclamant la restitution des sommes avancées. Le club de la capitale serait alors dans de sales draps. Mais d’ici là, se qualifier pour la Conference League pourrait avoir son petit intérêt afin de commencer à faire décroître ce chiffre hallucinant à l’échelle de la Division nationale.
Julien Mollereau