La réconciliation avec les supporters est encore loin, mais la rédemption a commencé : Neymar, en faisant profil bas contre Strasbourg samedi (1-0) et en s’expliquant sur ses envies estivales de départ, a clarifié sa situation et permis au Paris SG de repartir sur de bonnes bases.
En une après-midi au Parc des Princes, le Brésilien a déjà accompli une bonne part du travail d’apaisement dans ses relations avec les fans et avec le club. Sportivement, il a prouvé qu’il avait toujours envie. Que, malgré de nombreuses maladresses, son talent ne s’était pas volatilisé le temps d’un mercato à rebondissements. A l’image de son but en retourné acrobatique absolument fou.
Sur le plan du comportement, le « Ney » a également convaincu : il a répondu aux insultes des ultras par le jeu et non la provocation, s’est décarcassé jusqu’au bout malgré la fatigue due à un rassemblement en sélection de l’autre côté de l’Atlantique, et a même montré quelques signaux collectifs positifs. Le voir aller rapidement au chevet d’un Eric Maxim Choupo-Moting blessé ou pointer du doigt Angel Di Maria pour le remercier de sa passe décisive sur un but finalement annulé, c’est assez rare pour être signalé. Le voir taper dans les mains de Thomas Tuchel, sourire aux lèvres, en fin de rencontre, c’est même carrément rassurant.
« Il est temps de tourner la page »
Surtout, Neymar a enfin pris la parole directement pour faire table rase du passé, revenir sur l’interminable été des transferts et faire le point sur sa situation. Partir, « c’est ce que je voulais », mais « il est temps de tourner la page. Aujourd’hui, je suis un joueur du Paris Saint-Germain, je donnerai tout sur le terrain », a-t-il lancé dans une zone mixte complètement médusée de le voir ainsi débarquer, ce qu’il ne fait jamais, pour s’exprimer lui-même. Et non via son entourage ou par le biais de son père et agent Neymar Senior, dont les régulières déclarations fracassantes ont eu don d’agacer le club et les fans ces derniers jours.
Cela suffira-t-il à calmer la tribune Auteuil, celle du Collectif Ultras Paris, le groupe le plus important du club ? Pas certain, au vu des insultes, des banderoles et des chants de samedi. Mais si celle-ci avait promis l’enfer pour le retour du Brésilien dans le stade parisien, elle avait aussi indiqué « prôner l’indifférence » dès ce dimanche et pour les prochaines rencontres, pour « ne pas pénaliser l’équipe pour un seul joueur ».
« Qu’ils soient derrière le PSG »
C’est d’ailleurs dans le même sens qu’est allé le crack acheté 222 millions d’euros il y a deux ans : « S’ils veulent me siffler, il n’y a pas de problème. Je n’ai pas besoin que tout le monde crie mon nom, je veux juste qu’ils soient derrière le PSG (…) Quand le public est derrière l’équipe, ensemble on est plus forts. » Il faudra patienter dix jours pour revoir le meneur de la Seleçao sur la pelouse parisienne, et mesurer l’effet de sa première sortie sous le maillot rouge et bleu depuis quatre mois : le Brésilien est en effet suspendu pour l’entrée en lice du PSG en Ligue des champions, contre le Real Madrid mercredi.
Mais on observera peut-être déjà les effets de la détente en interne ces prochains jours. Thomas Tuchel ne l’a pas caché : il est soulagé que le dossier soit enfin clarifié. « Je ne sais pas si on a perdu du temps, mais c’était un grand sujet, (qui nécessitait) de parler, de réfléchir en permanence. Je suis très content car maintenant, c’est fini. Toutes les choses sont décidées », a soufflé l’Allemand samedi soir.
Le technicien l’avait maintes fois martelé, le retour de son n°10 était « nécessaire ». Il semble avoir fait le bon choix en accélérant ses retrouvailles, aussi amères furent-elles, avec le Parc. Car désormais, Paris peut regarder vers l’avant.
LQ/AFP