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[Proximus League] À Virton, «On ne parle plus de Dudelange bis»


Le club de Virton, directement connecté à Dudelange via son président, confirme son envol en D2 Belge (Photo : Jean-Pierre Laurent / Sudpresse).

Virton en tête de la D2 belge avec une équipe composée à 50 % de joueurs de BGL Ligue, cela change la vision de nos voisins ?

Virton peut effectuer ce vendredi soir un premier pas vers une montée en D1 belge. Pour ça, il faudra battre l’actuel deuxième du classement, Louvain…

Il y avait les bons résultats de la sélection nationale, les exploits de Dudelange en Europe, sans oublier ceux réussis aussi par le Progrès, le Fola ou Differdange. Désormais, on peut ajouter au passif récent du foot luxembourgeois, au moins partiellement, la réussite de l’Excelsior Virton. Des Virtonais en tête du championnat à une journée de la fin de la première partie de la saison et qui peuvent assurer ce soir lors de la réception de Louvain une place en finale du championnat. Et qui ne sont donc qu’à 270 minutes de découvrir Anderlecht, Bruges ou le Standard en D1A. Et tout ça avec une équipe où évoluent quatre internationaux luxembourgeois (Moris, Malget, Turpel et Joachim) et pas loin d’une dizaine d’anciens joueurs de BGL Ligue (Hadji, Stelvio, Couturier, Prempeh, Jordanov, Laurienté, Soumaré…). Le tout mené par l’ancien entraîneur du F91, Dino Toppmöller.

«Au début, on a beaucoup parlé de « Dudelange bis » en évoquant cette équipe. C’est vrai qu’on s’est dit que cette D1B allait peut-être aller un peu vite pour des joueurs qui provenaient de D1 luxembourgeoise. Mais on s’est très vite rendu compte que ce n’était pas vrai», explique Dave Peters, commentateur (bien connu chez nos voisins) pour Proximus, le diffuseur de la ligue qui porte son nom. Peters a été marqué par le jeu pratiqué par les Virtonais. «Vous pouvez avoir la balle qui circule très lentement en milieu de terrain et puis soudainement, tout s’accélère fortement, ils passent directement de la première à la cinquième ou sixième vitesse.

Pour moi, le milieu de terrain de Virton est sans conteste un des meilleurs de la série. Après, cette équipe profite aussi de certaines circonstances pour être ainsi en tête. Le manque de rythme d’un Beerschot, un Lokeren qui redescend de D1A et a du mal à trouver la carburation, l’Union Saint-Gilloise qui a perdu trois joueurs majeurs : Tau (parti à Bruges), Niakaté et Selemani… Pour moi, le cadre de Louvain est peut-être le plus fort. Mais collectivement, Virton m’a impressionné.»

Couturier, Jordanov et Stelvio en D1 ?

Cela n’a pas empêché ce journaliste, qui a aussi sa rubrique tous les samedis dans Het Nieuwsblad (un des deux plus grands journaux en Flandre), d’écrire sur ses réseaux sociaux dimanche qu’il pensait que des garçons comme Clément Couturier et Edisson Jordanov pouvaient avoir leur place en D1A belge «les doigts dans le nez». «Vous savez, chez nous, on parle peu de cette D1B. Toute la médiatisation est braquée sur l’élite. Alors mettre un petit message comme ça de temps en temps, cela ne peut pas faire de mal», sourit-il.

En attendant, les deux anciens Dudelangeois qu’il a cités sont clairements parmi les joueurs considérés comme les révélations de cette première moitié de saison en D1B. «Ils font partie de mon trio», explique de son côté Daniel Jonette, journaliste pour L’Avenir du Luxembourg qui suit Virton depuis 25 ans. «Mais je mettrais Stelvio Cruz au sommet. Lui, tu te dis qu’encore un peu plus affûté, il peut potentiellement aller bien plus haut. Des garçons comme ces trois-là, tu te demandes un peu pourquoi ils ont été « perdre leur temps » au Grand-Duché. Ils peuvent évoluer à un niveau supérieur.»

Mais tous les anciens pensionnaires de la BGL Ligue ne sont pas logés à la même enseigne. «C’est vrai que pour d’autres, on a un sentiment mitigé. Malget n’a pas été transcendant, surtout quand il a évolué à l’arrière droit. Je l’avais vu bon à ce poste l’an passé en Europa League face à l’AC Milan. Mais ici, il a du mal à apporter offensivement. Et en défense centrale, on sent qu’il manque de relance… Turpel, lui, a fait de bonnes choses lorsqu’il a joué mais il pâtit de la grosse concurrence en attaque où ils sont à quatre pour une place. Quant à Hadji, il ne parvient pas à s’imposer. On en attendait clairement mieux avec son statut de meilleur buteur de BGL Ligue. Tu sens directement qu’il sait jouer au foot mais quand il est sur le terrain, il semble clairement un ton en dessous en termes de rythme, de vitesse et surtout d’intensité… Après, je ne peux même pas vous parler de garçons comme Benamra (ex-Mondorf) ou Bojic (ex-Pétange) vu qu’on ne les a pas vus….»

Il y a donc à boire et à manger en termes de réussites pour les joueurs passés de ce côté-ci de la frontière. «On sait que le niveau a bien changé au Luxembourg. On a vu les résultats en Coupe d’Europe. Voici 10 ou 15 ans, on en rigolait un peu du Luxembourg. On se disait que ceux qui partaient jouer là-bas n’y allaient que pour l’argent. Désormais, on sait que c’est compétitif sur la première moitié du classement. Derrière, on connaît moins», conclut le journaliste belge.

Julien Carette