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[Promotion Honneur] Wiltz veut frapper fort avec Cossalter


Cossalter, en rouge à l'arrière-plan, espère frapper fort d'ici fin main avec Wiltz ( photo Julien Garroy ).

En rapatriant l’attaquant belge Kevin Cossalter cinq ans après une saison perturbée par une sombre affaire, Wiltz espère frapper très fort.

La petite réception que les dirigeants de Wiltz lui avaient concoctée pour la reprise de l’entraînement a marqué Kevin Cossalter. Là, à l’entrée du stade, au sortir de sa voiture, en provenance de Liège où il tient désormais un magasin de vêtements pour hommes en compagnie de sa copine, il a eu le plaisir de découvrir, pour l’accueillir, Michael Schenk, son président, Robert Janssen, son directeur sportif, ainsi qu’un délégué et un sponsor. «Il faisait -5 °C, s’étonne l’attaquant belge. Ils auraient pu attendre à l’intérieur.» Il faut croire qu’on n’accueille pas un garçon qui vient de planter 112 buts en quatre saisons et demie en D4 belge les mains dans les poches.
Sur la seule base des matches amicaux, le FC Wiltz semble déjà récompensé de cette marque d’attention. Cossalter a marqué deux fois contre Rosport et une fois contre Hamm, le club nordiste se payant pour du beurre le scalp de deux clubs en difficulté de l’élite.
Alors oui, ce ne sont que des amicaux, mais cela dessine une tendance déjà remarquée au temps où le joueur sévissait en DN : 90 % du temps, quand Cossalter marque, Wiltz gagne. «C’est vrai ça?, s’exclame le garçon. Mais c’est terrible comme statistique! Ça fait plaisir, j’espère que ça va se confirmer.»

Après le mois de juin, il s’est senti coupable

Dan Huet, son nouveau coach aussi. Lors de son discours d’intronisation, ce fameux soir où les dirigeants ont fait le pied de grue dans le froid sur le parking, le technicien a émis le souhait, devant l’ensemble du groupe, que Kevin Cossalter continue de marquer autant qu’il le faisait ces dernières saisons, qu’il a quand même terminées à 25 unités en moyenne.

«Sans être hautain, on m’a ramené pour mettre des buts», lâche le Belge. Question de logique. Et d’ambitions aussi, puisque aujourd’hui relégué à dix longueurs du premier montant direct en DN, Rodange, le FC Wiltz n’aurait pas abandonné toute idée d’un cinglant come-back sur le devant de la scène, reconnaît Cossalter. Lui se verrait bien, à 33 ans, s’offrir encore une ou deux saisons en BGL Ligue : «Un championnat, ça tourne vite. Il y aura treize matches et clairement Wiltz n’est pas à sa place. Surtout pas en PH. C’est encore jouable.»
Cossalter a pourtant perdu quelques années d’espérance de vie, depuis le mois d’août, en suivant à distance les résultats de cette équipe avec laquelle il était déjà en discussion dès le mois de juin, se demandant si sa présence aurait pu changer les choses, se sentant même un peu «coupable» de ne pas avoir trouvé d’accord plus tôt.

«Je veux laisser le passé au passé»

Il n’a pourtant pas hésité, jure-t-il, à revenir, cinq ans après son dernier passage dans le nord du Luxembourg. Il s’était terminé dans une relative sérénité sportive mais un vrai tourbillon émotionnel. En février 2014, Kevin Cossalter, alors propriétaire du café Bella Cosa, à Rocourt, y met le feu dans l’espoir de toucher l’assurance. On frôle le drame. Il écopera plus tard de cinq ans de prison avec sursis, mais dans l’attente de son procès, continue de jouer, et plutôt bien (10 buts en 25 matches), pour son club. «J’avais réussi à relativiser. Le foot m’aidait alors à penser à autre chose. Oui, revenir a été compliqué, mais j’ai grandi. Aujourd’hui, je veux laisser le passé au passé.»

C’est d’autant plus facile que les joueurs ont changé, les dirigeants et le président ( «À l’époque, j’avais reçu leur soutien, mais tout était plus froid, plus distant.») aussi. Même le stade et le mode de fonctionnement. «C’est comme si je redécouvrais un nouveau club», sourit Cossalter, qui ne s’en plaint pas. «Là, on est en PH et on a fait un stage agrémenté d’une séance en centre thermal privé. Le nouveau stade est très beau, on a une salle de fitness, un super encadrement… Tout est plus pro, alors qu’à l’époque on était.. en DN.» Pour y revenir, il lui faudra trouver des accointances sur le terrain, et vite. Il avoue sans ambages ne pas «être un Osmanovic (NDLR : RFCU)», avec lequel il a évolué lors de son premier passage, c’est-à-dire capable de faire des différences seul. Non, pour qu’il en fasse, c’est toute une équipe qui va devoir passer un cap. Et ce sera plus facile avec les buts de «Coza», et les victoires qui vont avec. C’est statistiquement prouvé.

Julien Mollereau