Moins de deux semaines après son arrivée, Vincent Hognon conduit ses troupes en Slovénie pour un match pas évident contre Domzale en Conference League.
Le retour du Swift sur la scène européenne, 31 ans après sa seule apparition, en Coupe des vainqueurs de Coupe et une double défaite (3-0, 0-3) face au Legia Varsovie, se fera dans l’urgence d’une prise en main express. Vincent Hognon risque de beaucoup recourir aux joueurs de la saison passée. Pas facile, avec un timing aussi serré…
Comment cette préparation, extrêmement courte, puisque vous êtes officiellement arrivé il y a moins de deux semaines, s’est-elle passée ?
Pas trop mal, mais avec tellement peu de temps… L’Europe arrive trop vite, c’est trop court pour se préparer. Je suis ici du matin au soir, je n’ai pas d’horaires. On travaille, mais c’est court. J’y consacre tout mon temps, même quand je rentre à l’hôtel.
Vous logez à l’hôtel ?
Pour le moment, oui. Je cherche à me loger au Luxembourg parce qu’il est hors de question que je perde trois heures par jour sur la route pour rentrer à Nancy. Si on veut réussir, si on veut professionnaliser, il faut donner l’exemple : je ne peux pas être au quotidien dans ma voiture.
Combien avez-vous eu de séances pour concevoir votre équipe en vue du match de ce soir en Slovénie ?
Bonne question. Huit ? Neuf ? Allez, une dizaine. Et beaucoup de vidéos pour que les joueurs s’imprègnent.
Je respecte tout ce que Joubert représente pour le football luxembourgeois
Vous comptez pas mal de jeunes joueurs dans votre recrutement. Combien sont-ils déjà aptes à jouer ?
Pour certains, on est encore en post-formation. Tous ne sont pas aptes. Il y a un déficit de préparation par rapport à ceux qui étaient là la saison passée et qui ont connu une coupure très courte et qui sont déjà plus dans le rythme. Il y aura donc forcément une forte base de ceux qui ont qualifié le club la saison passée.
Question très concrète : Jonathan Joubert, 41 ans, va faire face à une concurrence très relevée cette saison malgré son immense expérience. Est-il votre titulaire ?
Vous le verrez bien. Mais en tout cas, je compte sur lui. Je respecte tout ce qu’il représente pour le football luxembourgeois. J’en ai déjà discuté avec les gardiens, de cette concurrence. Mais Jonathan, à 41 ans, à un âge où j’avais, moi, déjà bien terminé ma carrière, est encore physiquement bien.
Et devoir s’occuper d’un effectif chiffré jusqu’à présent à une grosse quarantaine de joueurs, est-ce facile ?
Combien ? Non, en fait, pour le moment, j’ai 24-25 joueurs à l’entraînement. On a des blessés. On a des joueurs qui vont encore partir… Et d’autres qui vont encore arriver d’ailleurs. Maintenant, si à la reprise du championnat, on est au-delà de trente, je tiens à dire qu’on va s’occuper de tout le monde, sportivement et humainement. C’est important, il faut s’intéresser aux gens. J’ai été joueur et même si, à un moment, on doit couper le groupe parce qu’il est impossible de s’entraîner à quarante, on s’adaptera. Mais je le savais en venant.
Entretien avec Julien Mollereau
Et l’adversaire, que vaut-il ?
On a beaucoup ergoté sur le fait que des quatre clubs engagés en Coupe d’Europe, le nouveau riche hesperangeois était celui qui avait hérité du tirage le plus compliqué. Vincent Hognon ne nous détrompera pas au moment d’évoquer une équipe qui reprendra le championnat le 18 juillet et sera donc un peu plus prête : «Le football slovène, c’est un football d’équipe d’ex-Yougoslavie. On va rencontrer des joueurs de tempérament, techniquement au point. Ce sont de beaux footballeurs. C’est aussi pour ça qu’affronter Darmstadt en amical était important. On a pu voir qu’on a bien défendu, mais aussi qu’on doit faire plus offensivement si on veut poser des problèmes à Domzale. Mais cela nous a permis d’affiner le système, d’essayer des choses.» Ce soir, il ne sera plus question d’essais, mais de concret.