Accueil | Sport national | Pour eux, Pjanic, c’est le Barça !

Pour eux, Pjanic, c’est le Barça !


Miralem en route pour la Catalogne? Au pays, tout le monde l'imagine déjà abreuvant Lionel Messi de bons ballons.(photo : AFP)

Miralem Pjanic semble se diriger tout droit vers le FC Barcelone. Ses «amis» du Grand-Duché n’en sont même plus étonnés : c’est justement là que son destin le poussait.

Guy Hellers se souvient encore de cette réunion comme si c’était hier. Elle a pourtant déjà plus de 15 ans. Il y a là Jean-Marie Halsdorf, ministre de l’Intérieur, Paul Philipp, tout frais élu président de la FLF et Fare, le père de Miralem Pjanic. Il est question de la naturalisation du fiston, âgé de 14 ans, et le directeur d’alors du CFN est dans ses petits chaussons. «Je leur ai dit qu’un talent comme celui-là, le pays n’en reverrait plus avant une centaine d’années. Je leur ai même annoncé qu’il finirait au Real Madrid. Je ne me suis pas trompé de beaucoup, on dirait.»

C’est que depuis jeudi on s’est encore rapproché d’un départ pour le FC Barcelone du milieu de terrain schifflangeois, patron de l’entrejeu de la Juve. Dans le journal espagnol Mundo Deportivo, Pjanic a fait plus qu’un aveu, jeudi : «Je n’irai qu’au Barça.» Voilà enterrée l’arrivée tardive du Paris Saint-Germain sur le dossier, qui lui proposait pourtant un bien meilleur salaire que le club catalan. Voilà évacués les intérêts de Manchester United et de Chelsea, qui n’ont plus l’envergure pour l’attirer. Pjanic a un destin et c’est de finir au sommet.

«Son jeu est plus adapté au Barça qu’à la Juve»

Tout le monde en est déjà à imaginer à quoi ressemblerait son association avec Lionel Messi. Son pote de formation messine, désormais directeur sportif du RFCU, Illies Haddadji, étant convaincu que la relation sera naturelle : «Son jeu est encore plus adapté au Barça qu’à la Juve. Il est intelligent, joue simple, en une touche, tout plaide pour lui. Il va s’éclater avec Messi encore plus qu’avec Ronaldo!»

«Il voit les choses beaucoup plus vite que la plupart des autres joueurs. C’est le jeu espagnol et par essence le jeu du FC Barcelone, confirme Hellers. En plus, il s’adapte à tout. J’ai été surpris de le voir évoluer dans une position de n° 6 à la Juventus Turin, mais même là, dans un rôle de relayeur, de celui qui dirige, il est bon. Ce n’est par pour rien si Cristiano Ronaldo aime tant jouer avec lui. Il sait mettre ses partenaires dans de bonnes dispositions.»

Toujours dans Mundo Deportivo, son ancien coéquipier à Lyon, l’Argentin Marcelo Delgado, s’enflamme encore bien plus : «Il va profondément correspondre au Barça et à Messi! Un joueur comme lui, humble, qui a le sens de la passe, va beaucoup servir au club. Mais pas à la récupération : plutôt pour faire le lien avec Messi.»

C’est un peu, semble-t-il, comme si c’était déjà fait, comme s’il n’y avait plus aucun doute sur le fait que le gamin de Schifflange finira sa carrière dans l’un des stades les plus emblématiques du beau jeu dans ce siècle. «C’est fou, complètement fou, rit Haddadji. Moi qui suis fan du Real, je dois bien reconnaître, le Barça, c’est un stade, c’est cet hymne avant chaque match…»

«Il n’a vraiment pas la grosse tête»

Cette perspective nous a encore ramenés en arrière. Au début des années 2000, vers un homme qui consent n’avoir fréquenté le garçon que l’espace de deux ou trois matches, alors qu’il évoluait avec les U15 de la FLF, Jeff Saibene. Qui se focalise moins sur l’apogée de cette carrière que sur la façon dont Pjanic est en train d’y arriver. «C’est quand même fantastique de voir ça. Et je suis convaincu que c’est aussi son côté humain qui l’a amené là.

Je me rappelle quand il est venu affronter le Brésil avec la Bosnie, à Saint-Gall. Je vais le voir à la dernière séance et là il me lâche « c’est dommage, ça n’a pas marché pour vous le week-end passé ». Je suis surpris. Je lui demande comment il sait. Il me dit « je suis les résultats de tous mes anciens coaches ». C’est un gars comme personne. Il n’a pas la grosse tête. Je n’ai jamais oublié ce moment.»

Julien Mollereau