La grande fête du Benfica, sacré champion du Portugal de football, a été ternie dans la nuit de dimanche à lundi à Lisbonne par des heurts entre des supporteurs et la police qui ont fait plusieurs blessés, a-t-on appris de sources policières.
Les échauffourées ont éclaté peu après 1 heure du matin sur la place du Marquis de Pombal dans le centre de Lisbonne, où des milliers de supporteurs euphoriques célébraient l’exploit de leur équipe, réalisé grâce à un match nul (0-0) face au Vitoria Guimaraes.
Au moment où la foule entonnait l’hymne du Benfica en présence de l’équipe victorieuse, un groupe de supporteurs a commencé à lancer des bouteilles, pierres et d’autres projectiles en direction des forces de l’ordre qui ont tenté de les disperser à coup de bâtons.
« C’était le chaos, je me croyais dans un film du Far West, c’est du jamais vu, les supporteurs étaient surexcités », a raconté Rui Trindade, un jeune Lisboète qui a assisté aux événements. La police a évacué une grande partie de la place où les habitants de la capitale célèbrent habituellement les victoires en football. Le calme est revenu vers 3 heures du matin. Interrogée, la police n’était pas en mesure de fournir un bilan précis ce lundi en milieu de journée.
Des incidents ont également eu lieu dimanche soir près du stade Afonso Henriques à Guimaraes (nord), à l’issue du match entre les « Aigles » et les « Victoriens ». Des images télévisées d’un supporteur du Benfica, José Magalhaes, 43 ans, roué de coups par un agent de police sous les yeux de ses enfants, en état de choc, de neuf et treize ans, ont fait le tour des réseaux sociaux.
Le ministère de l’Intérieur a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les incidents qui ont également suscité l’ire du président du Benfica, Luis Filipe Vieira. « Il faut vérifier s’il n’y a pas eu, à certains moments, des excès de la part des forces de l’ordre », estime-t-il dans un communiqué diffusé sur le site du club.
M. Vieira a également adressé un message ferme à la « minorité » de supporters à l’origine des troubles nocturnes, exigeant « qu’ils soient identifiés et punis ». « Le football n’a pas besoin d’eux ».
Le Benfica a décroché dimanche un second titre consécutif de champion du Portugal, le 34e de son histoire, lors de l’avant-dernière journée, un doublé que le club lisboète attendait depuis 31 ans.
AFP