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Philipps en D2 belge : «Peter Maes est un coach qui a un grand nom»


L'international luxembourgeois se confie au Quotidien : oui il fait des concessions pour relancer sa carrière pro. Oui, il arrive avec beaucoup d'envie en Belgique ! (Photo : Gerry Schmit)

Le milieu de terrain, attendu à Louhansk, a choisi de baisser son salaire pour relancer vraiment sa carrière en Belgique. Un choix sportif tout à son honneur.

Depuis de très longs mois, la conversation autour du cas Chris Philipps tournait en boucle fermée : difficile de trouver un point de chute pour un garçon en manque de temps de jeu (et encore plus quand il était blessé), avec cette circonstance aggravante : vu son salaire confortable à Varsovie, ardu de trouver des points de chute capables de lui garantir un rythme de vie aussi intéressant. Ces dernières semaines, il y a eu plusieurs rumeurs venant de clubs de l’est de l’Europe dont la dernière, la plus prégnante, émanant d’Ukraine ou le Zorya Louhansk s’intéressait à ses services et avait formulé une offre très concrète il y a de cela un mois. Voir l’info sortir dans les médias a surpris l’international dans la mesure où il était justement en train de finaliser avec son nouveau club, annoncé vendredi seulement, le Lommel SK, situé à deux pas de la frontière néerlandaise.
Vendredi, c’est sur le site internet de cette entité néerlandophone que tout a été dévoilé, prenant tout le monde à contre-pied. Mais un magnifique contre-pied. Pas l’une de ces déceptions sportives qui laisse sceptique sur la volonté du garçon : «Mon souhait, c’était de revenir dans les parages. Je veux dire… ne pas rester en Europe de l’Est. La plupart des offres émanait de là-bas mais je n’avais envie d’une nouvelle aventure à l’Est et en plus, beaucoup se posaient des questions sur mon état de forme.» La D2 belge pour se relancer. Rien de moins illogique. Et même rien de plus valorisant pour un garçon de 25 ans qui affiche en signant dans le Limbourg et une ville de 31 000 habitants, une mentalité digne de gars du Nord : «Oui, je fais des concessions. Clairement. Et je n’ai pas peur de le dire. À un moment, il faut savoir où tu veux aller. Si c’était pour garder le même salaire, je serais resté à l’Est. Mais là, je veux rebooster ma carrière. Je m’attendais à devoir faire des efforts de cette nature et je les fais! Ce n’est pas un crève-cœur. Il faut mettre son ego de côté et savoir quand choisir l’aspect sportif. Là, c’était inévitable.»

Nouveaux agents, zinc et coach de l’année

C’est surtout un pari qui, en été, peut permettre à l’international, si son option d’un an est levée, de retrouver un statut plus digne de son niveau véritable. Pour que l’audace soit récompensée, il lui faudra être performant et vite. Ce challenge qui lui a été trouvé par deux nouveaux agents venus se greffer à l’équipe qui l’entoure habituellement (et qui disposent de solides contacts en Belgique), passera donc par une adaptation éclair. Au public du Soevereinstadion, une enceinte de 13 000 places.
À un club historiquement ouvrier né au milieu des usines de zinc. À un coach qui n’est pas un perdreau de l’année. Peter Maes, puisqu’il s’agit de lui, a la cote au pays. Élu coach de l’année en 2014, cet ancien gardien de but qui a joué deux saisons avec Guy Hellers du côté du Standard de Liège (1996 à 1998), a officié à Malines, Genk et Lokeren (de bonnes adresses), et remporté deux Coupes de Belgique (2012 et 2014).
Son avenir, de toute façon, risque de dépendre en grande partie de l’accomplissement des objectifs de Lommel en championnat. Qui espère jouer la montée et au pire se frotter à des clubs de D1 dans le cadre des play-offs. Bien évidemment, le directeur sportif du club, Ronny Vangeneugden, a indiqué vendredi que son club «ne pouvait pas se permettre de laisser passer cette occasion» de signer Chris Philipps, qu’il constituait «une plus-value pour le groupe».
Les phrases-bateau traditionnelles alors que le plus dur commence : se racheter une crédibilité en quelques mois seulement. Une mise en danger salutaire.

Julien Mollereau

«Il sait que j’ai le niveau pour jouer plus haut»

Déjà à l’entraînement vendredi, Philipps a apprécié de souffrir. Dimanche, premier amical pour lui.

Quel est votre état de forme à une semaine de la reprise en D2 belge? Êtes-vous en état de reprendre directement la compétition ?
Chris Philipps :
Ah l’état de forme… On va vite voir où j’en suis par rapport aux autres. Je me suis bien entraîné tout seul, pendant quatre semaines, après six mois en réserve du Legia Varsovie. On va voir combien de temps cela va me prendre pour m’adapter mais j’ai reçu un programme de courses très très chargé de la part de Lommel, à appliquer pendant les fêtes. Plus que ce que j’ai vécu partout ailleurs. Le coach demande beaucoup d’intensité aux entraînements et si c’est comme ça tout le temps, alors cela ne va pas me prendre beaucoup de temps avant de retrouver le rythme. Et puis dimanche, il y a déjà un amical contre Dessel. J’imagine que j’aurai droit à 45 minutes.

Le niveau de ce Lommel, dernier de la première tranche mais actuellement 2e de la seconde ?
C’est une équipe qui me semble tout à fait capable d’aller voir à l’étage du dessus. Après, je ne connais pas grand-chose à la D2 belge, à part Virton, mais s’ils trouvent un attaquant qui met des buts, il n’y a visiblement aucune raison de ne pas être ambitieux. L’essentiel, ce sera de pouvoir disputer le play-off II, pour affronter des équipes de D1. C’est important pour l’équipe. Mais dans cette division dans laquelle tous les clubs ont des investisseurs, je m’attends à quelques mois très intéressants.

À quoi allez-vous servir dans l’esprit de Peter Maes ?
C’est lui qui m’a convaincu. C’est un coach qui a un grand nom en Belgique, a entraîné dans l’élite. La première fois qu’on s’est rencontrés, il m’a dit qu’il me voulait absolument, qu’il me voyait dans son système et surtout qu’il savait que j’ai le niveau pour jouer plus haut, au cas où le club accédait à la D1 belge. L’idée, c’est que si cela arrive, il n’ait pas besoin de tout reconstruire. Mais clairement, il y a des ambitions. Parvenir à jouer une finale contre Louvain en fin de championnat. Jouer le play-off II aussi.

Recueilli par J. M.