Le président de la Fédération luxembourgeoise de football, Paul Philipp, prévoit un match d’inauguration pour mars 2021. La cerise sur le gâteau serait un match de gala contre une grande nation de foot.
Quelles sont vos premières impressions par rapport à l’avancement du chantier du nouveau stade national ?
Paul Philipp : Pour être tout à fait franc, je viens régulièrement sur le chantier. J’y étais encore il y a trois semaines. Les travaux avancent.
Comment le trouvez-vous ?
D’un point de vue technique et optique, il est très bien. Certes, il reste des travaux à finaliser. Cela dit, nous avons désormais une date assez précise quant à sa finition effective, c’est-à-dire que nous travaillons déjà, entre guillemets, en vue du premier match de qualification pour la Coupe du monde au Qatar, lequel est fixé au mois de mars 2021.
Il s’agira donc du match d’inauguration ?
Oui, a priori. Cela étant, le tirage au sort aura lieu au mois de décembre. Il y a des possibilités d’accueillir une grande sélection nationale, selon les pots du tirage au sort.
Avez-vous une préférence par rapport à cette sélection ?
Nous avons toujours une préférence pour une sélection issue de pays voisins telle que la Mannschaft ou encore les Bleus, voire les Oranje, pour inaugurer le stade comme il se doit! Ceci dit, je tiens à préciser que les premiers matches se joueront probablement à guichets fermés. Nous le constatons à la FLF avec les demandes que nous recevons pour un match en septembre – si Dieu le veut, bien sûr! –, par exemple contre le Monténégro, parce que les amateurs de foot nourrissent une réelle curiosité. Et puis il faut rester honnête en soulignant que les supporters et amateurs de foot sont impatients de découvrir ce stade, depuis le temps qu’on en parle. Il y a une vraie motivation de notre fidèle public qui représente environ 5 000 spectateurs.
Peut-on s’imaginer qu’un RFCU, un Avenir Beggen ou un autre club de la capitale puisse un jour disputer des matches de championnat national sur la pelouse du nouveau stade ?
Ce n’est pas prévu pour le moment, mais rien n’est exclu. Par contre, il est déjà acquis que les finales de Coupe du Luxembourg se tiendront certainement ici, de même que les matches de Coupe d’Europe de nos clubs nationaux. Et si notre équipe nationale espoirs doit jouer un match important, contre les U21 de la Squadra Azzurra (Italie) par exemple, le match sera joué ici et non pas à Oberkorn.
L’ancien ministre des Sports Romain Schneider avait pris contact avec le staff de la sélection nationale brésilienne, au cours des JO de Rio de 2016, afin que la Seleção brasileira puisse éventuellement être invitée au Luxembourg dans le cadre d’un match d’inauguration, sous la forme d’un match de gala. Doit-on, entretemps, considérer cette option comme un « rêve »‘ inaccessible ?
Cela devra rester un rêve. Premièrement parce que nous n’avons pas de date fixe à proposer à la fédération brésilienne. Deuxièmement, si l’on regarde le calendrier international, cette idée est tout simplement irréalisable.
Les spectateurs seront très près du terrain
Avez-vous une pointe de nostalgie vis-à-vis du Josy Barthel, stade dans lequel vous avez connu des moments mémorables, dont cette fameuse victoire contre la République tchèque en 1995 alors que vous étiez sélectionneur, avec les deux grands joueurs que furent Roby Langers et Guy Hellers ?
Le nouveau stade sera très bien, notamment pour les spectateurs qui seront très près du terrain. J’aime beaucoup l’athlétisme, mais le fait qu’il n’y ait pas de piste permet aux spectateurs de foot d’être proches de l’action du terrain. Par ailleurs, le nouveau stade peut aussi être subdivisé pour accueillir des « ultras » au sein d’une partie qui leur sera réservée. De ce fait, pour les matches dits « à risque », nous pourrons nous adapter et créer des zones spécifiques pour les supporters adverses.
Vous n’avez pas répondu à la question relative à un sentiment de nostalgie vis-à-vis du Josy-Barthel…
C’est vrai que j’ai passé toute ma vie là, au Josy-Barthel. J’y ai joué de nombreuses années en équipe nationale et j’y ai ensuite été sélectionneur pour les rencontres internationales. Bien sûr, il y a une certaine pointe de nostalgie, mais je pense qu’il faut vivre avec son temps et passer à autre chose, dans une optique de modernisation du foot luxembourgeois.
Propos recueillis par Claude Damiani