Petit bain et grand défi pour six nageurs luxembourgeois

Six Luxembourgeois sont en lice dans le bassin israélien de Netanya pour les championnats d’Europe en petit bassin, à partir de ce mercredi et jusqu’à dimanche. Mais la tâche s’annonce rude pour eux.

C’est devenu une tradition : le début du mois de décembre coïncide à chaque fois avec le pic de la saison en petit bassin. Après les championnats du monde à Doha l’an dernier, place cette fois à la station balnéaire israélienne de Netanya, située à une trentaine de kilomètres de Tel-Aviv.

C’est là qu’Ingolf Bender, l’entraîneur national et ses six nageurs ont pris, depuis lundi, leurs quartiers. Six, au lieu de huit. En effet, Laurent Carnol et Monique Olivier, qui avaient tous les deux remplis les conditions pour participer au rendez-vous continental, ont décidé de zapper le territoire hébreu pour se concentrer sur leurs études.

On retrouvera donc les habitués que sont Julie Meynen, Raphaël Stacchiotti ou encore Julien Henx, mais également Pit Brandenburger, la revenante Sarah Rolko, qui s’est qualifiée in extremis, et la dernière perle de la natation grand-ducale qu’est Eline van den Bossche.

Mais avant de rêver, Ingolf Bender tient à mettre les choses au point : « Quand on voit que Julie est enregistrée avec le 39 e temps sur le 50 m nage libre, ça en dit long sur la concurrence », explique le technicien. En effet, quand on regarde les principales têtes d’affiche (Koch, Peaty, Hosszu, Sjoeström. Cseh, Bierdemann, Gyurta…), on se rend compte que ces championnats d’Europe sont pris très au sérieux par de nombreuses nations.

Selon toute vraisemblance, la plupart des nageurs grand-ducaux devront donc se contenter d’apparitions matinales. Si on se fie aux seuls engagements, seul Raphaël Stacchiotti, qui part avec le 18 e chrono sur le 100 m 4 nages, distance sur laquelle sont normalement prévues des demi-finales, semble avoir une chance. Avec le 14 e temps d’engagement sur le 200 m 4 nages, l’Ettelbruckois, en cas de grosse perf, pourrait éventuellement s’inviter à la fête sur la finale de la distance.

Stacchiotti, confiant et motivé

Le principal intéressé, lui, n’a cure de ces chiffres : « Tout cela ne vaut que si les autres nagent leur temps. En tout cas, moi, je serai rapide », promet l’Ettelbruckois. Qui annonce la couleur : « Je me sens bien. La forme a l’air d’être présente. J’ai bien l’intention de battre mes records nationaux », confie celui qui a d’ores et déjà son billet en poche pour les prochains JO. Et qui n’aura donc aucune pression particulière autre que celle de nager le plus vite possible.

En dehors de l’Ettelbruckois, les autres Luxembourgeois auront pour principal but de se montrer sous leur meilleur jour : « Le meilleur temps personnel doit être l’objectif de chaque nageur. On espère qu’ils l’atteindront », confie encore Ingolf Bender.

Le coach allemand attend notamment beaucoup de Julie Meynen, dont les temps d’engagement en petit bassin ne sont pas aussi relevés qu’ils le devraient, quand on parle d’une jeune fille qui n’est plus qu’à 14 centièmes de la norme A pour les JO de Rio sur le 100 m nage libre. C’est ainsi que, notamment, son record national du 50 m nage libre, qui date de 2013, ainsi que celui du 100 m crawl, l’an passé, sont certainement en danger dans le bassin de Netanya. Tout comme la nouvelle marque de référence de Monique Olivier sur le 200 m nage libre, qui avait battu le précédent record de Julie Meynen de 5 petits centièmes.

Pendant cinq jours, les occasions seront nombreuses pour les nageurs grand-ducaux, de pouvoir jauger leur valeur à l’aune d’une concurrence internationale, on l’a dit, très relevée.

Romain Haas