Paul Philipp, le président de la FLF, le dit clairement : il ne veut pas jouer les victimes au niveau du calendrier et de l’arbitrage, mais il va en parler à l’UEFA.
Entre un calendrier qui ne la met pas sur un pied d’égalité avec ses adversaires et des erreurs d’arbitrage qui se multiplient malgré la VAR, la FLF se dit qu’elle va quand même devoir, à un moment ou à un autre, discuter avec l’UEFA pour dissiper les malentendus.
Les débats douteux se multiplient ces dernières semaines autour des Roud Léiwen. Le premier d’entre eux est l’arbitrage. Va-t-il falloir aborder sérieusement le sujet avec l’UEFA ?
Paul Philipp : On n’a pas besoin d’enfoncer le clou sur le sujet, mais oui, il va falloir sérieusement qu’on en discute en interne. Mardi soir, pour parler concrètement, j’ai trouvé l’arbitrage mauvais. Au-delà de ce premier penalty, il a notamment oublié de donner deux cartons jaunes aux Portugais, et cela, ce sont des signes qui ne trompent pas.
Attention, je me refuse à croire et à dire que le Luxembourg a été ciblé, mais là, il commence à y avoir une répétition gênante. Cela dit, le fait que les grands soient avantagés par rapport aux petits, cela a toujours été. Et peut-être, aussi, qu’on n’hérite pas toujours des meilleurs arbitres.
Si vous avez trouvé l’arbitrage de M. Bastien, à Faro, « mauvais« , comment aviez–vous trouvé celui de M. Collum, trois jours plus tôt, face aux Serbes ?
Ah, mais pas bon non plus. Pas meilleur en tout cas. Mais par curiosité, je serais curieux de savoir quelle note l’arbitre a obtenue pour sa prestation lors de Portugal – Luxembourg. On ne peut pas le savoir, mais je vais peut-être essayer de passer quelques coups de téléphone pour me renseigner.
Concrètement, la FLF peut-elle et va-t-elle, se plaindre auprès de l’UEFA ?
Il faut le prendre autrement. En parler, oui, mais commencer à tirer dans tous les sens, ce serait contre-productif. Il ne faut pas en faire une obsession et on ne va pas foncer tête baissée. Je comprends Luc quand il se plaint, j’ai aussi été dans cette position et je peux vous dire que j’ai connu bien pire : quand vous étiez dans un pays d’ex-URSS et que vous étiez arbitré par quelqu’un qui venait d’à côté… De ce point de vue, ça a bien progressé.
Y a-t-il des paramètres pour l’élaboration des calendriers ? Je pense que oui, mais je ne peux pas le prouver
Avez-vous au moins la possibilité de demander des éclaircissements sur le deux poids, deux mesures en matière d’utilisation de la VAR ?
Ce sera certainement un point de discussion que je vais aborder, quitte à le faire avec des exemples très concrets comme ceux qui sont survenus à Faro. Je veux dire : on peut prendre les images et c’est confirmé, sur le premier penalty, la faute a lieu à l’extérieur de la surface.
Or l’arbitre n’a pas hésité une seconde. Pour lui, c’était directement penalty et il faut croire que dans le camion, on lui a dit que oui, après visionnage, c’était penalty. Là, il y a un mauvais emploi de la VAR, ça me semble évident. Et si on ne change pas ça, elle ne sert à rien.
Il y a aussi ce problème de calendrier. Avec un Luxembourg qui a joué deux fois en déplacement contre des gros morceaux juste après que ces derniers ont joué en amical contre le Qatar. Cela vous interpelle ?
Le calendrier, c’est un programme informatique. Bon, l’UEFA ne dit pas comment il fonctionne. On vient juste nous voir après le tirage et on nous dit : voilà le calendrier. Y a-t-il des paramètres dans ces ordinateurs ?
Je peux m’imaginer qu’en termes de retransmission, il vaut mieux avoir un Serbie – Portugal un samedi soir, par exemple, et donc que le calendrier est aussi arrangé en fonction de ça. Mais c’est juste une supposition. On ne nous le dit pas et je ne sais pas si ça entre en ligne de compte. Je pense que oui, mais je ne peux pas le prouver.
Êtes-vous nostalgique de cette époque où les pays négociaient pour accoucher d’un calendrier qui arrange à peu près tout le monde ?
Ouh là, ce n’était pas un exercice facile. On aurait effectivement eu plus d’influence, mais c’est des tracas ! Disons qu’au niveau du calendrier, il y aura effectivement des choses à discuter avec l’UEFA si ce genre de problème commence à se répéter. Même si dans cette affaire-là, ce qui nous dérange le plus, c’est le Qatar : il n’a rien à faire là.
Julien Mollereau