Pas dans un grand jour, Jempy Drucker s’est néanmoins accroché pour parvenir à finir (73e à 7’50’ de John Degenkolb). Sa course avait pourtant failli s’arrêter à 28km de l’arrivée, lorsqu’un coureur de l’équipe Katusha l’a percuté violemment…
Jempy Drucker, boueux mais le sourire aux lèvres : il est une nouvelle dois allé au bout de l’Enfer du Nord! (Photo : Gerry Schmit/Tageblatt)
John Degenkolb et ses six poursuivants sur la ligne étaient depuis déjà de longues minutes éparpillés aux quatre coins de la pelouse du vélodrome baignée par un doux soleil, lorsqu’à son tour, Jempy Drucker est parvenu dans l’enceinte bourdonnante.
Dans ce groupe d’une grosse trentaine de coureurs, seuls les plus téméraires, pour la beauté du geste, se risquèrent à un sprint, réglé par le jeune Edward Theuns devant Tyler Farrar. Jempy Drucker finit, comme la plupart, en roue libre. À ce rang-là, le plus important est de terminer. Mais aux yeux des coursiers, finir Paris-Roubaix représente quelque chose qu’on ne retrouve pas ailleurs, dans les autres grandes classiques. Cela reste un geste noble dont Jempy Drucker, comme les 133 survivants, s’est acquitté avec la fierté qu’il convient. Dans la foulée, à peine posé le pied à terre, il était prêt à se livrer…
> Jempy, comment vous sentiez-vous sur ce Paris-Roubaix ?
Jempy Drucker : Je n’étais pas super. C’est comme ça, parfois, on a des jours où on est un peu moins bien qu’espéré.
> S’agissait-il d’un mauvais jour ?
Non, je ne peux pas dire ça, car sur le final, dans le peloton, il y avait encore trente mecs et j’étais encore dedans, juste avant que le sort n’en décide autrement.
Ce Paris-Roubaix a été marqué par plusieurs chutes ou situations cocasses comme ce train qui a coupé le peloton à 87 kilomètres de l’arrivée…
Oui, mais cela n’a pas joué pour moi, j’étais coincé à l’arrière mais on est rentrés. Mais c’est vrai que je ne me suis jamais senti dans la course, car loin de l’arrivée, j’avais déjà été retardé par une chute.
> Et à environ 28 kilomètres de l’arrivée, on vous a vu en mauvaise posture puisque vous avez presque chuté. Que s’est-il passé exactement ?
Un coureur de Katusha est venu me percuter. J’avais senti que Stybar, Vandenberg, Wiggins étaient chauds, ils venaient d’attaquer. Je me suis dit que je devais rentrer devant avec Greg (Van Avermaet) dans la roue. C’est ce qu’il a fait et moi je fermais la porte lorsqu’il m’a percuté. Sur le coup, j’ai cassé ma roue avant et ma course était finie. J’ai dû rouler jusqu’au secteur pavé suivant (NDLR : km 226 à Cysoing) pour pouvoir être dépanné. Je suis reparti derrière le peloton principal.
> La troisième place de Greg Van Avermaet, comme la semaine dernière au Tour des Flandres, est-elle positive pour votre équipe ?
Oui, je le pense, avec Greg, on fait deux podiums de suite. C’est bien.
Retrouvez l’intégralité de cet entretien de notre journaliste Denis Bastien dans le Quotidien papier de ce lundi.