Le Luxembourgeois se confie suite à la première journée du Paris-Nice de dimanche. Les sensations sont bonnes, même si une reprise n’est jamais simple !
Quelle sensation avez-vous ressentie en reprenant votre saison si tardivement?
Bob Jungels : La reprise, c’est toujours dur, même s’il n’y a pas eu beaucoup d’action. Mais ça roulait quand même pas mal à la fin de l’étape. J’étais super content de débuter avec mes équipiers, ils étaient super. Cela m’a fait plaisir d’avoir des coureurs à côté de moi durant toute l’étape. Je suis très heureux d’avoir pu éviter les chutes qui se sont produites sur la fin. Là, on est dans le bus et personne n’est blessé, c’est déjà bien. C’est particulier de commencer directement sur Paris-Nice. Mais voilà, mon hiver s’est bien passé et après trois semaines en altitude, en Sierra Nevada, stage qui s’est très bien passé, je vais regarder comment les jambes vont tourner sur la suite.
Comment s’est déroulé votre stage en Sierra Nevada?
Ce n’était pas évident avec les mesures Covid. Larry Warbasse était avec moi pendant deux semaines et il y avait deux assistants. J’ai fait la dernière semaine tout seul. Au niveau météo, c’était parfait, on a fait ce qu’on voulait faire. La seule chose qui manque, c’est la compétition. Au niveau intensité et volume, cela correspond presque à un grand tour. L’intensité, il ne faut pas la faire en altitude et on ne peut pas remplacer la sensation de courses, le fait de frotter au sein d’un peloton, par exemple. Si on voit comment les courses se sont déroulées jusqu’ici, elles sont tellement dures qu’il faut choisir où programmer le premier pic. Mon premier pic de forme, mon premier rendez-vous, ce sera ici…
Quelles seront vos ambitions exactes sur ce Paris-Nice?
On avait décidé de ne pas faire, par exemple, les deux épreuves de la semaine passée, sur la Drôme Ardèche. Comme ça, j’ai pu bien travailler avec le vélo de chrono. Paris-Nice est une course de reprise, mais on est déjà début mars et j’ai dans les jambes quelques semaines d’entraînement en plus. J’ai les grandes sorties en altitude en plus, je me sens vraiment bien et j’espère que ça va aller dans la course.
Vous disiez que vous rêviez d’un podium…
Oui, c’est l’ambition, j’avais dit que c’était un rêve. Je suis confiant, on peut faire un bon résultat. Maintenant, pour me retrouver sur le podium à Nice, il y a beaucoup de paramètres qui vont entrer en cours. On est prêt.
Après la troisième étape et surtout la quatrième qui arrive dans le Beaujolais, les choses seront plus claires.
Vous vous retrouvez dans ce Paris-Nice avec, à vos côtés, Ben O’Connor et Aurélien Paret-Peintre. Qu’en pensez-vous?
Sur Paris-Nice, il n’y a pas de secret, les deux premiers jours sont à part. Demain (ce lundi), on va voir s’il y a beaucoup de vent, ou non. Selon les conditions, cela peut être décisif. Avec les bordures, c’est toujours dangereux. Le but est d’arriver au chrono sans retard. Après la troisième étape et surtout la quatrième qui arrive dans le Beaujolais, les choses seront plus claires. Après on regardera ce qu’on va faire. Chaque année, c’est une course où il faut voir étape par étape et faire le point.
Quelles étaient vos sensations en montagne lors du stage?
Ici, l’étape de la Colmiane sera l’étape avec probablement les écarts les plus grands. Dans le stage en altitude, j’ai bien travaillé. On verra où j’en suis par rapport à mes rivaux.Tout ce que je peux dire c’est que je me sens bien.
Que pensez-vous du plateau de ce Paris-Nice?
Un coureur comme (Primoz) Roglic est toujours fort sur ce type de course. Nous sommes en début de saison et beaucoup de coureurs vont marcher fort, mais on retrouvera forcément les deux grandes équipes de grand tour, que sont Ineos et Jumbo.
Vous vous sentez investi de ce rôle de leader dans votre nouvelle équipe?
Oui, je me sens très motivé. Comme je l’ai dit, je ressens une très grande confiance de mon équipe. C’est important. C’est dommage qu’avec le Covid, on n’ait pas pu faire les stages de novembre et décembre. Même ici sur Paris-Nice, il y a des visages que je n’avais pas encore vus. Mais je me sens parfaitement intégré. Je suis vraiment content du travail qu’on fait ensemble. L’équipe me donne beaucoup de confiance. L’intégration est optimale.
Après ce Paris-Nice, vous vous alignerez sur le Tour de Catalogne, du 22 au 28 mars, avant les classiques ardennaises. Juste avant, savez-vous si vous serez aligné sur le Tour des Flandres comme cela avait été envisagé à un moment?
Non, pour le moment, rien n’est encore décidé.
Denis Bastien
AG2R Citroën : «On peut légitimement ambitionner un podium»
Vincent Lavenu, manager d’AG2R Citroën est revenu sur les ambitions de son équipe dans ce Paris-Nice : «On peut légitimement ambitionner un podium, Bob est un garçon qui a réussi par le passé de bons classements. Il est venu chez nous avec cette possibilité de se concentrer sur le général. Il me semble d’une grande sérénité. On va rester ambitieux et raisonnable, le podium est envisageable avec lui. Et puis derrière, on aura aussi deux coureurs concentrés sur le classement avec Aurélien Paret-Peintre et Ben O’Connor, qui ont démontré de belles dispositions depuis le début de la saison. Donc voilà, on a trois atouts pour le classement général et derrière on a une équipe solide, capable de viser des victoires d’étapes mais aussi d’entourer nos leaders de la meilleure manière. C’est toujours mieux d’avoir trois atouts plutôt qu’un seul. Ensuite, c’est le coaching des directeurs sportifs dans la course qui déterminera les attitudes à avoir. Mais il y a une tête de liste, deux garçons qui sont là aussi pour se concentrer sur le général et une équipe derrière qui est là…»