Sanctionné de 10 secondes de pénalité lundi sur la 2e étape de Paris-Nice, Bob Jungels reste parfaitement dans le coup pour le classement général. Même si la journée a été dure.
Sa course aura été parfaite. Presque parfaite. Avec Philippe Gilbert, il avait été de tous les coups, parvenant à chaque fois à sauver sa peau, même si ce n’était pas simple avec ces chutes en série. Sur le final, Bob Jungels se gardait de trop en faire, laissant les AG2R La Mondiale et les Sky régler le train du groupe de tête. C’était impressionnant, forcément. Et lorsque le deuxième peloton (avec Jempy Drucker, Alex Kirsch mais aussi Michal Kwiatkowski) se rapprocha puis effectua la jonction, on se dit que le sprint final opposerait une cinquantaine de coureurs. Sauf qu’un dernier changement de direction allait de nouveau faire éclater le groupe de tête à seulement cinq kilomètres de l’arrivée.
C’est là, d’après les commissaires, que Tim Declercq, sans doute éreinté par la fatigue d’une journée intense, eut la mauvaise idée de relayer Bob Jungels avec un relais dit à l’américaine (main dans la main).
Les commissaires présents à cet échelon prirent bonne note et à l’arrivée, décidèrent de pénaliser le champion national de dix secondes au classement général (plus une amende de 500 francs suisses). «Jungels a été pris en faute à un peu plus de cinq kilomètres de l’arrivée, quand les coureurs sont revenus dans la dernière grande ligne droite et que les Sky ont accéléré. Son équipier Tim Declercq l’a relayé à l’américaine, ce qui est interdit. Grâce à ce relais, Jungels s’est retrouvé dans le groupe de tête de onze hommes, sans cela, il n’aurait pas pu rentrer», a expliqué Thierry Gouvenou, le directeur de course.
Finalement, quelques hectomètres plus loin, Bob Jungels sera, pour la première fois de ce Paris-Nice, victime de ce dernier coup de bordure puisqu’il dut laisser filer les sept hommes de tête.
Des broutilles puisque le bilan au sortir des deux premières étapes reste très bon pour Bob Jungels. Surtout avec la perspective du long chrono de 25,5 kilomètres, jeudi. Bien sûr, la journée aurait été plus belle chez Deceuninck si Philippe Gilbert était parvenu à déjouer la vigilance des sprinteurs. Franchement, ce n’était pas possible.
«Journée terrible»
«Ce fut une autre journée terrible, Bob (Jungels) et Phil (Gilbert) ont réalisé un effort incroyable pour revenir devant après avoir été gênés par une chute. Nous avons également perdu des coureurs à cause de la mécanique, ce n’était donc pas une étape parfaite pour nous», a déclaré le directeur sportif de Deceuninck-Quick Step, Tom Steels. «Phil a fait une belle course, survivant dans ces six derniers kilomètres brutaux et a réalisé un fort sprint, prenant un podium bien mérité», expliquait Tom Steels.
On notera que Jempy Drucker, qui, comme la veille, s’est classé 16e, figurait dans le deuxième groupe. Il a protégé son coéquipier Felix Grosschartner qui reste dans le coup au classement général.
Alex Kirsch lui aussi est revenu avec ce deuxième groupe et retrouvera son leader John Degenkolb qu’il escorta du mieux possible.
Denis Bastien