Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le coureur luxembourgeois Bob Jungels n’est pas parvenu à suivre les meilleurs sur le final accidenté de cette étape empruntant les côtes du Beaujolais.
Les monts du Beaujolais ont parlé de façon assez claire pour que l’équipe AG2R Citroën révise ses plans et change l’ordre de ses leaders pour le classement général. Lorsque Bob Jungels a lâché prise, en deux temps, la dernière fois de manière rédhibitoire dans la dernière difficulté précédant l’arrivée, se trouvaient encore dans ce qui restait du peloton deux coureurs de son équipe, le jeune Français Aurélien Paret-Peintre et l’Australien Ben O’Connor, classés respectivement onzième (à 16 secondes de Primoz Roglic) et vingtième (à 28 secondes) à l’arrivée.
Bob Jungels qui avait tenté de limiter les écarts a donc cédé près de deux minutes. Autrement dit, les espoirs pour le coureur luxembourgeois de bien figurer au classement général final de ce Paris-Nice se sont envolés dans les vignobles vachards du Beaujolais. L’accélération du Slovène Primoz Roglic, à quelque trois kilomètres de l’arrivée, lui aura finalement été fatale. Mais on voyait bien auparavant que la corde menaçait de céder.
Si le leader désigné de l’équipe française n’avait pas digéré cette sèche étape des vignobles beaujolais, tout n’avait pas été négatif, loin s’en faut. «Le bilan est plutôt bon au sens d’abord qu’Oliver (Naesen) a pris une belle échappée. Ce n’est pas allé au bout, mais ce coup était fait de coureurs vaillants. Julien Bernard est allé très loin. C’était bien d’avoir Oliver dedans, cela lui fait faire des efforts en vue des classiques», rembobinait son manager, Vincent Lavenu.
Un plus loin, celui-ci disséquait la course pour le maillot jaune. «On savait que (Primoz) Roglic était le favori. Il en a mis une. Une seule attaque et ça a été la bonne. On savait que c’était le client. Derrière, on a Ben O’Connor et Aurélien Paret-Peintre qui sont restés dans le groupe des meilleurs. Il ne leur manque pas grand-chose pour être devant. Donc ces deux garçons peuvent encore figurer au classement général…», résuma-t-il alors.
Jungels : «Je n’avais plus les jambes»
Du côté de Bob Jungels, le revers était forcément un peu dur à encaisser. «C’était une étape très dure, style classiques ardennaises. Je dois dire que c’était parfait avec Oliver qui était devant. Tout s’était bien passé, mais dans la dernière ascension, je n’avais plus les jambes pour suivre les meilleurs. Honnêtement, je suis un peu déçu du résultat. Je sais que ça peut être normal pour la première course, mais je m’attendais à mieux. On ne lâche rien, je suis bien motivé pour progresser et travailler», expliquait-il.
Désormais classé à la 34e place du classement général, à 2’39 » de Primoz Roglic, Bob Jungels qui n’est évidemment plus leader de l’équipe française pour ce Paris-Nice, devrait se mettre au service de ses deux coéquipiers qui étaient restés longtemps à ses côtés en cours d’étape. Ce n’est évidemment pas simple à digérer, mais sans doute que Bob Jungels mesure aujourd’hui toute la difficulté qu’il y a de reprendre la compétition par un Paris-Nice. Le Luxembourgeois n’avait guère d’autre choix avec l’annulation de la Ruta de Sol. On pourrait pourquoi pas, le voir dans un rôle d’attaquant sur l’une ou l’autre étape lorsqu’il se sera acquitté de son devoir d’équipier de luxe pour ses deux coéquipiers.
Certes l’équipe Jumbo-Visma qui a passé le plus clair de son temps à mener un fort tempo dans le final, ne sera pas simple à bouger. Comme le Luxembourgeois n’est plus vraiment dangereux, cela pourrait être une belle manière de revenir dans le jeu. Bien sûr, de la théorie à la pratique, il y a un pas. Mercredi soir, c’est évidemment la déception qui dominait après l’étape.
«Cela a roulé très vite toute la journée. J’étais un peu dans le dur dans la dernière montée, c’est passé, je suis content», résumait de son côté Aurélien Paret-Peintre, l’homme en pointe chez AG2R Citroën sur cette course au soleil.
Denis Bastien
Les classements
4e étape : 1. Roglic (SLO/Jumbo), les 187,5 km en 4 h 49’36 » (moy : 38,8 km/h); 2. Schachmann (GER/BOR) à 12; 3. Martin (FRA/COF); 4. Benoot (BEL/DSM); 5. Vlasov (RUS/AST); 6. Hamilton (AUS/BIK) tmt; 7. Gaudu (FRA/FDJ) 16″; 8. Pacher (FRA/BBH); 9. Latour (FRA/TDE); 10. Izagirre (ESP/AST); 11. Paret-Peintre (FRA/AG2)… 13. Barguil (FRA/ARK); 14. McNulty (USA/UAE) tmt; 25. Hindley (AUS/DSM) 53″… 36. Bob Jungels (LUX/AG2) 1’54″… 51. Cavagna (FRA/DEC) 7’31“… 69. Bissegger (SUI/EF1) 7’56″… 79. Dennis (AUS/INE) 12’02″… 89. Alex Kirsch (LUX/TRE) 13’22 » 157 coureurs au départ, 152 classés. Non-partants : Kragh Andersen (DEN/DSM), Battistella (ITA/ALP). Abandons : Geoghegan Hart (GBR/INE), Keukeleire (BEL/EF1), Pelucchi (ITA/QHU), Goossens (BEL/LOT), Lawless (GBR/TDE) .
Classement général : 1. Roglic (SLO/Jumbo) 13 h 26’40 »; 2. Schachmann (GER/BOR) à 35″; 3. McNulty (USA/UAE) 37″; 4. Vlasov (RUS/AST) 41″; 5. Izagirre (ESP/AST) 43″; 6. Jorgenson (USA/MOV) 58″; 7. Benoot (BEL/DSM) 1’05 »; 8. Hamilton (AUS/BIK) 1’09 »; 9. Sánchez (ESP/AST) 1’11 »; 10. Latour (FRA/TDE) 1’12 »; 11. Paret-Peintre (FRA/AG2) 1’13 »; 12. Gaudu (FRA/FDJ) 1’15″…15. Martin (FRA/COF) 1’31″… 18. Barguil (FR/ARK) 1’37″… 26. Hindley (AUS/DSM) 2’02″…34. Bob Jungels (LUX/AG2) 2’39″… 94. Alex Kirsch (lUX/TRE) 16’34″…
