Le Luxembourgeois de l’équipe AG2R la Mondiale a le vent en poupe. Après son succès acquis avec brio sur le Tour du Haut-Var, Ben Gastauer s’est montré très entreprenant, le week-end dernier.
« Tant de messages de félicitations, ça fait toujours quelque chose », explique Ben Gastauer. (Photo : Julien Garroy)
Ces derniers jours, Ben Gastauer a mis la pédale douce à l’entraînement. « Avec deux gros week-ends comme je viens de passer, il faut penser à la récupération », suggère le récent vainqueur du Tour du Haut-Var.
> Ben, votre succès au Tour du Haut-Var vous a donné des ailes puisque vous avez de nouveau fait la course en tête, samedi, dans la Classic Sud Ardèche et dimanche, dans la Drôme Classic. Vous êtes intenable…
Dimanche, c’était mon rôle d’attaquer pour servir de point d’appui à Romain Bardet. C’est ainsi que notre plan avait été défini. Cela a marché, mais dans les faits, je me suis fait rattraper par les poursuivants un peu trop tôt. Mais le plus important pour nous était de remporter la course et Sam (Dumoulin) a été impeccable. Voilà pourquoi je me suis retrouvé devant. Samedi, c’était différent, on cherchait là aussi le succès et ça n’avait pas marché.
> Jamais vous n’avez pensé à refaire le coup du week-end précédent ?
Ah, une fois qu’on repart dans l’échappée, on y repense forcément un peu. On se dit qu’on est encore loin de l’arrivée, mais on sait que cela peut encore se passer. On ne sait jamais. Et puis dimanche, j’ai retrouvé avec moi Loïc Chetout, un coureur français de l’équipe Cofidis qui était déjà parti avec moi dans la première étape du Haut-Var. Cela rappelle des souvenirs.
> Justement, une dizaine de jours après votre succès, vous avez eu le temps de le digérer, de l’apprécier à sa juste mesure ?
Tant de messages de félicitations, ça fait toujours quelque chose. Dans le peloton, on m’a aussi félicité. Tout cela fait du bien.
> Cela vous a donné des ailes sur le vélo ?
La forme était déjà bonne, alors c’est sûr que dans des courses où il faut être offensif, où il faut passer à l’attaque, c’est une motivation supplémentaire.
> Récemment, Kim Kirchen, à qui nous avons demandé de commenter votre succès, expliquait qu’à son avis, le piège, pour vous, serait d’en faire trop à l’entraînement. Histoire de ne pas brûler trop de cartouches avant le Tour…
Figurez-vous que je me suis moi-même méfié de ce piège. J’y ai pensé à l’entraînement, car c’est vrai qu’avec le succès, on devient vite euphorique. Je peux le rassurer, je me suis calmé tout seul!
> Venons-en à Paris-Nice, dont le départ sera donné dimanche. Quel sera votre rôle ?
Ce sera un rôle d’équipier pour nos deux leaders, Romain Bardet et « JC » Péraud. Principalement. Après, si notre plan prévoit de partir dans des échappées, alors je serai volontaire. Tout dépendra de la course, de mes sensations et des consignes.
> À quel moment pensez-vous que vous devrez avoir une action particulière ?
Je pense que sur les trois premières étapes, des bordures peuvent se produire comme chaque année. Il faudra être vigilant et je devrai les encadrer, les protéger. Ensuite, sur l’étape de jeudi, arrivant à la Croix de Chaubouret, je devrais les accompagner le plus longtemps possible.
> On sait que Bardet et Péraud ont reconnu ce final. Qu’en ont-ils dit ?
Ce sera clairement l’étape la plus sélective. C’est sur cette étape que le classement général va se dessiner.
> Et l’étape de samedi, arrivant à Nice ?
Je pense qu’on verra un petit peloton arriver. On connaît ces routes, ça tourne, ça monte, ça descend. C’est usant à la longue.
> Vos deux leaders peuvent espérer quoi dans ce Paris-Nice ?
Romain (Bardet) peut viser un top 10, voire un top 5. Cela paraît un peu plus compliqué pour Jean-Christophe (Péraud). En ce début de saison, un jour, il est bien, le lendemain, un peu moins bien. On verra bien.
> Il s’agira de votre premier Paris-Nice. Qu’en connaissez-vous ?
C’est une course à part, c’est comme une classique tous les jours. Il y a de tout. Des étapes à bordures. Des étapes de moyenne montagne. Des chronos.
> Finissons par vous : par rapport aux autres saisons, comment vous situez-vous au niveau de votre forme ?
Je suis en avance, c’est clair. J’ai davantage de jours de course et j’ai progressé. Là, on arrive dans les belles courses par étapes et après Paris-Nice, je songerai au Tour de Catalogne (NDLR : du 23 au 28 mars), ce n’est pas fini.
De notre journaliste Denis Bastien