CONFERENCE LEAGUE Koray Özcan a vécu un moment suspendu à Dundee, où sa petite taille a été éclipsée par une performance majuscule. Et mémorable.
Comment l’avez-vous vécu, ce match ?
Koray Özcan : J’en ai eu la chair de poule, à l’entrée sur le terrain. C’était incroyable. Moi, de par ma taille, j’ai un profil atypique qui fait que depuis que j’ai 15 ans, on n’a pas arrêté de me répéter que ce serait impossible pour moi de vivre ce genre de matches, devant 15 000 spectateurs. Alors ce moment, je ne l’oublierai jamais. Il y avait beaucoup d’émotion. Avant d’entrer sur le terrain, mais aussi au moment où on est entrés et que ça chantait, j’ai bien vu les visages fermés de tout le monde et je me suis rappelé que c’était un rêve d’enfant pour beaucoup de monde. Mais l’équipe a montré qu’on n’était pas là par hasard.
On vous a dit que vous ne pourriez jamais vivre ça ? Qui ?
Beaucoup de monde. Mais je n’ai jamais écouté et je trouve que ce match, c’est une belle récompense pour une décennie au Grand-Duché. Une vraie revanche personnelle.
Avez-vous recherché le contact avec d’autres gardiens pour préparer ce match ?
Non. Je l’ai préparé seul. Mais Nicolas Perez m’a dit un truc qui m’a marqué avant qu’on entre sur le terrain, il m’a dit : « Choque-les!« . Et je veux remercier le coach de m’avoir choisi parce que je sais que le staff hésitait. Parce qu’avec Diogo Garrido, j’ai un numéro 2 qui me pousse. Mais on m’a dit : « Montre ce que tu vaux« !
Nicolas Perez m’a dit : « Choque-les! »
Quel effet cela fait-il d’avoir des tribunes comme ça, derrière soi ?
Ils sont vraiment tout près. Les supporters, derrière moi, n’arrêtaient pas de m’appeler « midget« , ça veut dire le nain. D’habitude, je suis chambreur et j’aurais pu leur répondre, mais là ça m’a fait rire.
Vous leur avez répondu. Avec quatre grosses parades. Laquelle préférez-vous ?
La toute première. Celle qui dit à mes coéquipiers « c’est bon, je suis là« . Avec ma taille, quand on se retrouve face à un attaquant (NDLR : à la 12e minute), comme ça, on doit anticiper. J’avais vu sur les vidéos que dans ce genre de situations, il croisait souvent. Curieusement, j’avais fait la même contre Niederkorn, il y a trois ans. Le même arrêt! Après, la claquette (NDLR : à la 53e) n’est pas si facile non plus. Et puis vous avez vu, j’ai les jambes carrément au-dessus de la barre, je l’ai fait pour la photo.
Que vous a dit votre homologue de Dundee, à la fin du match ?
Eh bien pareil : que c’était une très belle parade, la première. Mais l’arbitre a été sympa aussi. Il m’a dit que j’étais le plus petit gardien de but qu’il ait jamais vu, mais pas le moins bon! Et même un des plus forts.
Dommage qu’il y ait eu ce but…
J’anticipe et il le voit. J’anticipe parce que je veux fermer l’angle parce qu’un de mes coéquipiers tacle, mais il parvient à frapper entre ses jambes. C’est la différence entre ce niveau et la BGL Ligue. En BGL Ligue, l’attaquant, il ne remarque pas que j’anticipe. Là, si. Mais c’est dommage, parce qu’on ne mérite pas de perdre. Sans manquer de respect aux autres équipes, je crois que c’est la plus belle performance d’une équipe luxembourgeoise en Coupe d’Europe cette saison…