Mandy Minella était en pleurs au moment d’évoquer sa défaite de mardi au 1er tour de l’Open de Luxembourg. Plus déçue du spectacle qu’elle avait proposé à ses spectateurs du Kockelscheuer que de sa défaite en elle-même face à Kirsten Flipkens.
La n° 1 luxembourgeoise a été éliminée dès son entrée en lice pour la dixième fois… en dix participations au tableau final de l’Open de Luxembourg. Des œuvres cette fois de la joueuse belge Kirsten Flipkens (32 ans, WTA 52), en deux sets assez secs (2-6, 3-6) et 1 h 11 de jeu.
«Après la saison que j’ai vécue, qui a été longue et dure, je suis au bout du rouleau», lançait-elle en conférence de presse, entre deux sanglots. Mais plus de la défaite en elle-même, la 113e joueuse mondiale était surtout déçue de ce qu’elle a proposé au public venu encore une fois nombreux l’encourager sur ses terres. «Je n’ai pas su montrer le niveau que j’ai proposé tout au long de cette année. Toutes ces personnes qui sont venues me soutenir ce soir… Et moi qui n’ai rien pu leur donner…»
«Je n’y ai pas cru assez fort»
Apparue tendue en début de partie, l’Eschoise a perdu sa mise en jeu d’entrée et n’est jamais parvenue à rattraper son retard face à une Flipkens qui variait bien le jeu, faisant voir tous les recoins du terrain à son adversaire, tout en commettant moins de fautes directes (14 pour 20 à Minella) et en inscrivant plus de coups gagnants (20 contre 15). Dans la deuxième manche, Mandy Minella a bien réussi à prendre les devants et le service adverse à 2-1, mais la Belge a rétabli bien vite la situation.
«J’ai pensé à un moment que je pouvais renverser la vapeur. Mais je n’y ai pas cru assez fort», reprenait une Mandy Minella qui semblait vraiment inconsolable quelques minutes après la fin de cette rencontre.
«Pour l’emporter dans ce genre de match, il faut avoir le mental et l’énergie qui vient du fond de toi-même. Or, je me suis sentie fragile dans ces domaines-là. Physique, vu que j’ai été assez malade en revenant de la tournée asiatique, je n’ai pas pu travailler assez bien pour « être au taquet » ici. Et mentalement, je n’arrivais pas à croire assez en moi comme je l’ai dit… Il y a eu quelques beaux points, mais cela ne gagne pas une guerre. Je n’étais pas présente sur tous les points pour essayer d’aller chercher ce match. Et cela ne suffit pas quand on affronte ainsi une fille du top 50. Surtout que « Flippy » (NDLR : l’un des surnoms de Kirsten Flipkens), elle, ne m’a pas vraiment laissé ma chance. Elle a bien joué, en étant en confiance.»
À Pétange quand même?
Vu tout ce qu’elle a expliqué mardi, on imagine mal comment Mandy Minella peut s’aligner dans une grosse dizaine de jours à un tournoi de Pétange (ITF 25 000 dollars) où elle a confirmé sa participation ce week-end. Pourtant… «J’ai dit que je le jouerais et je vais le faire, lançait-elle hier. En cet instant, j’aimerais bien prendre quelques jours de repos. Mais si je veux jouer là-bas, j’ai besoin de refaire un gros bloc d’entraînement. J’espère que je vais trouver l’énergie… Là, je n’ai qu’une envie : aller à la plage à Majorque et ne rien faire du tout. Mais dans deux ou trois jours, je vais me mettre deux claques et ça va repartir.»
Julien Carette