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Open d’Australie : une finale rêvée entre Nadal et Federer


Rafael Nadal après sa victoire sur le Bulgare Grigor Dimitrov en demi-finale de l'Open d'Australie, le 27 janvier 2017 à Melbourne. (Photo : AFP)

L’Open d’Australie va se terminer dimanche par une finale rêvée, aux accents vintage, entre Rafael Nadal et Roger Federer, qui totalisent à eux deux 31 titres du Grand Chelem et ne s’étaient plus croisés à ce niveau depuis la finale de Roland-Garros en 2011.

L’Espagnol, 14 titres en Grand Chelem, a rejoint son vieux rival en battant le Bulgare Grigor Dimitrov au bout d’un magnifique combat de 4h56 min en cinq sets, 6-3, 5-7, 7-6 (7/5), 6-7 (4/7), 6-4, vendredi à Melbourne. Le Suisse, 17 titres en Grand Chelem, s’était qualifié la veille, également en cinq manches, contre son compatriote Stan Wawrinka.

Roland-Garros, 2011: ce huitième épisode majeur du grand feuilleton entre ces deux grands champions, peut-être le plus beau de l’histoire du tennis, fut un tel sommet que les fans ne se résignaient pas à le ranger dans le passé. Ils auront finalement droit à un «bis» dimanche. Pourtant, il y a encore quelques mois, personne n’aurait imaginé un tel dénouement pour le premier Grand Chelem de la saison, surtout pas les deux protagonistes.

Après sa victoire, Nadal a raconté aux spectateurs de la Rod Laver Arena la même anecdote que Federer la veille. Elle remonte à octobre dernier. «Roger est venu me rendre visite pour l’inauguration de mon académie. Comme il était blessé au genou et moi au poignet, nous n’avons même pas pu faire un match exhibition. Nous avons seulement tapé quelques balles avec des enfants. Jamais nous n’aurions pu prévoir ce qui se passe en ce moment», a-t-il dit.

Federer s’était arrêté pendant six mois pour se soigner, et Nadal avait fait une croix sur le Masters en fin de saison car la blessure qui l’avait empoisonné depuis son abandon à Roland-Garros ne le laissait pas en paix. Conséquence: ils jouent l’Open d’Australie avec les têtes de série N.17 et N.9. «L’année dernière a été très dure. Je me souviens que je pleurais dans la voiture en quittant Paris», a dit l’Espagnol, âgé de 30 ans, qui avait retrouvé un très bon niveau au printemps, gagnant notamment le tournoi sur terre battue de Monte-Carlo.

Nadal aura-t-il récupéré ?

Contre Dimitrov, il a disputé ce qui restera «l’un des matches qui comptera le plus dans (sa) carrière». «C’est le genre de match qui rend ce sport plus grand. Il y a eu des échanges fantastiques. Il est difficile de demander plus d’une partie de tennis», a-t-il dit. L’ancien «Baby Fed», qui confirme enfin à 25 ans les espoirs placés depuis longtemps en lui, a pris le jeu à son compte du fond du court. Nadal a du faire l’essuie-glace pour ramener des balles impossibles. Et quand il contre-attaquait, Dimitrov aussi était excellent en défense.

Le plus jeune des deux lutteurs a eu sa chance dans le cinquième set – trois balles de break – mais Nadal a fini par imposer son expérience, lui qui va jouer sa 21e finale de Grand Chelem, la quatrième à l’Open d’Australie. Aura-t-il assez récupéré, alors que Federer, qui a joué bien moins longtemps, aura eu un jour de plus de repos? «Je l’ai fait en 2009, mais c’est vrai que j’avais huit ans de moins», a-t-il confié.

Cette année-là, il avait battu le Suisse en finale, deux jours après avoir gagné le même genre de marathon contre son compatriote Fernando Verdasco, l’homme qui l’avait éliminé au premier tour l’an passé. «C’est un inconvénient, mais je ne me plains pas», a-t-il souligné. A propos d’âge, ce sera la première fois dans l’ère professionnelle que les finalistes d’un tournoi du Grand Chelem, chez les hommes et chez les femmes, seront tous les quatre trentenaires.

Le Quotidien/AFP