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Open d’Australie : Djokovic stoppe l’élan de Muller (Vidéo)


Battu par Novak Djokovic en huitièmes de finale (4-6, 5-7, 5-7), Gilles Muller a presque fait ce qu’il avait prévu.

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Gilles Muller a quitté Melbourne après avoir quand même pu jouer son jeu face à Novak Djokovic. (Photos : AP/AFP)

Ce matin, Gilles Muller a déjà quitté Melbourne en compagnie de ses deux entraîneurs, Jamie Delgado et Alexandre Lisiecki. Il y a le tournoi de Zagreb, préféré cette fois-ci à celui de Montpellier et qui débute la semaine prochaine, à préparer. À condition que cette grosse semaine australienne soit digérée… Le n° 1 luxembourgeois aura laissé dans la nuit de Melbourne (hier en tout début d’après-midi au Luxembourg) le souvenir d’un Open d’Australie le plus mémorable de sa carrière et ça, lui et tous les observateurs de son parcours ne sont pas prêts de l’oublier.

Ce parcours, qui l’a mené pour la première fois en huitième de finale du premier Grand Chelem de la saison, a donc pris fin hier face au n° 1 mondial, Novak Djokovic (4-6, 5-7, 5-7). Après avoir tapé un top 20 (Roberto Bautista Agut au 2e tour, 7-6 (5), 1-6, 7-5, 6-1) et un ancien top 10 (John Isner au 3e tour, 7-6 (4), 7-6 (6), 6-4), il n’est bien sûr pas illogique que l’aventure se soit arrêtée dans la Rod Laver Arena pour Muller. Le Serbe s’est montré supérieur, a breaké trois fois, une fois par set, à chaque fois au bon moment, et n’a presque jamais été inquiété sur son service par le Luxembourgeois.

Celui-ci ne pouvait cependant s’empêcher de ruminer ce premier break, pour le 3-4, lorsqu’il a notamment mal apprécié un lob de Djokovic qu’il croyait terminer derrière la ligne de fond de court, ainsi qu' »un très mauvais choix dans le troisième set, sur une balle de break (de Djokovic) ».

Oui, s’il a atteint un huitième tour de Grand Chelem pour la troisième fois de sa carrière (il était arrivé en quart de finale de l’US Open en 2008 et en huitième en 2011), Muller est sorti frustré. « C’est difficile de dire que t’es content quand tu viens de perdre. Là, maintenant, je suis déçu », a-t-il concédé. « Mais si on m’avait dit que j’atteindrai les huitièmes de finale d’un Grand Chelem, j’aurais signé. » »Je savais avant que ça allait être un match difficile. Ça l’a été, a-t-il ajouté. Djokovic est probablement le meilleur joueur du fond de court en ce moment. J’ai essayé de jouer agressif. Mais j’ai joué un ou deux mauvais jeux sur mon service. »

Après la perte du premier set, Muller, qui s’appliquait jusque-là à mettre la pression sur son service, a davantage débridé son jeu vers le filet. Et il y a vraiment eu match face au meilleur joueur de la planète.

> « C’était la bonne stratégie »

« J’ai joué de manière un peu plus courageuse dans le deuxième set, confirme-t-il. Dans le premier, j’hésitais, je n’allais pas assez au filet, j’attendais un peu de voir ce qui se passe. Après avoir perdu ce set, je me suis dit : « Si tu joues comme ça, tu vas faire un bon match mais tu n’auras aucune chance de gagner. » Donc je me suis forcé à monter plus, même quand il y avait des risques de manquer une volée. C’était très difficile de les jouer car la balle était très basse et sur le filet. Mais je pense que c’était la bonne stratégie. J’en suis assez convaincu. La prochaine fois que je le joue, j’aurais la même. »

Quand on lui a posé la question, Djokovic a reconnu qu’il n’a pas toujours été à l’aise face à ce jeu de service-volée qu’on connaît bien du Luxembourgeois, mais auquel le Serbe est rarement confronté.

« J’essayais de le faire jouer un coup supplémentaire car il cherche tout le temps à enlever du temps à son adversaire. Ses services et ses volées sont très difficiles à lire. Il a un beau service slicé. J’ai essayé d’analyser son jeu (NDLR : à la vidéo). Mais c’est différent lorsque vous êtes sur le terrain face à quelqu’un que vous n’avez jamais rencontré. Donc, il m’a fallu un certain temps », a expliqué Djokovic, amené à se positionner sur l’avenir du jeu en service-volée. « C’est difficile à dire. Cela va vraiment dépendre de la façon dont la technologie va avancer. De ce qu’on va faire avec les balles. Vont-elles devenir plus rapides ou plus lentes ? J’en ai parlé avec beaucoup de joueurs. Je ne sais pas si ça vient des courts ou des balles mais quelque chose a accéléré le jeu ici en Australie. Ça permet aux serveurs d’avoir plus de points gratuits. »

Quoi qu’il en soit, l’autocritique sans compassion de Muller témoigne de l’extrême motivation qui l’habite depuis qu’il s’est relancé dans le circuit, il y a tout juste un an, après sa blessure au coude gauche. Et ça, ça augure des lendemains qui s’annoncent encore excitants.

De notre journaliste Raphaël Ferber

https://www.youtube.com/watch?v=Cu73PlZ77vI


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