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JO de Tokyo : jour J-100 pour les athlètes luxembourgeois


Bob Bertemes avait été le premier à valider son billet pour Tokyo. (Photo : Luis Mangorrinha).

À 100 jours du début des JO de Tokyo, on fait le point pour les athlètes luxembourgeois.

Les JO, c’est dans 100 jours… normalement. Malgré une pandémie qui est loin d’être arrivée à son terme, les organisateurs de l’événement ainsi que le CIO semblent bel et bien décidés à maintenir le rendez-vous traditionnel des meilleurs sportifs de la planète. Si tout se passe bien, donc, c’est dans un peu plus de trois mois que débuteront une édition, de toute façon historique.

On sait déjà qu’il y aura des Luxembourgeois qui seront bien évidemment au rendez-vous. Pour l’heure , ils sont sept à avoir obtenu leur billet. Mais ce petit contingent pourrait bien encore s’étoffer dans les prochaines semaines.

Lui est qualifié depuis très longtemps. En effet, Bob Bertemes a validé son billet pour Tokyo dès le 13 juin 2019, à Zenica, où il a lancé son poids à 21,29 m, soit 19 cm que la norme demandée par le CIO. Il était ainsi devenu le premier Luxembourgeois officiellement qualifié pour Tokyo. Ses tout premiers JO.

Elle, en revanche, va connaître son cinquième rendez-vous olympique. À 55 ans, Ni Xia Lian avait réussi à se qualifier en prenant la médaille de bronze lors des Jeux européens de Minsk fin juin 2019. Sa victoire en six manches contre la Monégasque Yang Xiaoxing lui avait ouvert les portes tokyoïtes.

Un peu plus d’un mois après, c’était au tour de Raphaël Stacchiotti de décrocher son précieux sésame aux championnats du monde de Gwanju. Le spécialiste du 200 m 4 nages avait, pour ce faire, pulvérisé son record personnel sur la distance, pour le porter à 1’59’’62, soit cinq centièmes de moins que les minima imposés. Avec cette performance stratosphérique, il brisait pour la première fois la barrière des 2 minutes, se qualifiait pour les demi-finales et, accessoirement, pour ses quatrièmes JO après Pékin, Londres et Rio.

Raphaël Stacchiotti vivre ses quatrièmes JO. (Photo : Aleksandar Djorovic)

Le quatrième et dernier athlète officiellement qualifié est une énorme surprise pour le grand public. En effet, le spécialiste du dressage Nicolas Wagner ne fait pas forcément partie des Luxembourgeois les plus connus. Mais le jeune homme d’Elvange avait fait preuve d’une belle régularité qui lui avait permis de prendre l’une des deux premières places du groupe B (Europe occidentale) des qualifications olympiques qui s’achevaient le 31 décembre 2019. Il devenait ainsi le premier cavalier luxembourgeois à se qualifier pour le plus grand rendez-vous de la planète.

Outre ces quatre athlètes qualifiés individuellement -même si, concernant l’équitation, c’est une place qui revient au pays- le Luxembourg a également réalisé des minima en vélo. Chez les dames, Christine Majerus, neuvième du classement UCI au moment de la prise en compte des résultats, permettait au Luxembourg d’assurer une place tant en chrono que dans la course en ligne. Côté masculin, le classement UCI permettait au Grand-Duché de revendiquer deux représentants dans la course en ligne. Si, chez les dames, il n’y a aucun suspense concernant le nom de l’heureuse élue. Chez les messieurs, en revanche, les possibilités sont multiples. Et il faudra encore patienter quelques mois avant d’être fixé.

Sept athlètes assurés d’y être

Cela fait donc un total de sept athlètes assurés de représenter le Grand-Duché, cet été, dans la capitale nippone.

Mais la période de qualification est loin d’être terminée et ils sont encore nombreux à pouvoir rêver de rejoindre leurs compatriotes. En natation, Julie Meynen est toute proche d’une seconde participation aux JO. À l’issue des mondiaux de Gwangju, la nageuse installée depuis plusieurs années aux USA se retrouvait à respectivement un et six centièmes des minima olympiques A, sur les 50 (24’’78) et 100 m nage libre (54’’44). Julien Henx (50 m nage libre) et Monique Olivier (200, 400 m nage libre) sont les autres candidats à une place mais il leur faudra pulvériser leurs records pour voir Tokyo.

Le monde de triathlon s’est arrêté en mars 2020, par une superbe performance de Stefan Zachäus en Australie, qui lui permettait de prendre le dernier sport olympique. Depuis, ces résultats ont été annulés et le circuit international devrait reprendre à plein d’ici quelques semaines. L’occasion pour Stefan Zachäus de confirmer qu’il peut aller au Japon. Gregor Payet et Bob Haller sont les deux autres candidats mais pour eux, la tâche parait tout de même beaucoup plus compliquée.

En tennis, Mandy Minella est retombée à la 186e place mondiale. Il y aura 56 qualifiées directement pour Tokyo en se basant sur le ranking du 7 juin 2021. Même s’il ne peut y avoir plus de 4 représentantes par nation, il faudrait que l’Eschoise, qui effectue cette semaine son retour à la compétition, réalise d’énormes performances pour espérer se rapprocher de ce graal.

En athlétisme, Bob Bertemes pourrait être accompagné. Le plus sérieux candidat semble être Charel Grethen. Auteur d’une saison hivernale impressionnante après de très longs mois d’absence à cause de blessure, le spécialiste du 1500 m a deux possibilités d’aller à Tokyo : soit en réalisant les minima, très élevés, à savoir 3’35’’00 soit 4 secondes plus vite que son record national (3’39’’02 en 2017). Soit en passant par le world ranking, qui prend en compte les cinq meilleures performances de l’athlète : «Il faut environ être top 45 au monde», expliquait-il cet hiver. C’est également en passant par le world ranking que Vera Hoffmann (1500 m) ou Patrizia van der Weken (100 m) peuvent rêver d’un billet pour Tokyo. Enfin, il ne faut pas oublier Charline Mathias, qui doit malheureusement une nouvelle fois composer avec de gros soucis physiques. Mais avec son talent, on ne sait jamais.

Du quitte ou double

Pour certains, les JO, ce sera du quitte ou double. Dans plusieurs disciplines, il n’existe en effet qu’une possibilité de se qualifier. En escrime, discipline où c’est peut-être le plus compliqué de se qualifier autrement que par le ranking mondial, il faudra tout simplement remporter le tournoi qualificatif qui se tiendra pour les messieurs comme pour les dames à Madrid, dans moins de deux semaines. Flavio Giannotte et Lis Rottler-Fautsch, qui a mis au monde un petit Tim le 10 février, seront les deux Luxembourgeois en lice.

En tennis de table, il reste encore une opportunité pour Sarah de Nutte, qui avait échoué à l’occasion du tournoi mondial de qualification à Doha, au Qatar, le mois dernier. Elle devra absolument prendre une des quatre premières place du tournoi européen de qualification, qui se déroulera à Guimaraes, au Portugal, du 21 au 25 avril prochain. Côté masculin, Eric Glod, également présent à Doha, devra quant à lui prendre l’une des cinq premières places du tournoi.

Sarah de Nutte aura une toute dernière chance de se qualifier au Portugal. (Photo DR)

En tir à l’arc, tout est encore ouvert. Et la lutte s’annonce rude. Pour les archers luxembourgeois, tout se jouera à Antalya, lors des championnats d’Europe (31 mai – 6 juin). Après la première journée de qualification, on retire tous les représentants des nations déjà qualifiées, on fait un tableau par élimination directe et à la fin, les quatre premiers valident leur billet. Les archers auront une dernière possibilité, à l’occasion d’un tournoi cette fois mondial, à Paris (19-21 juin) où quelques places seront également attribuées mais essentiellement à des équipes. Une seule place individuelle est assurée. Comme l’a dit Jeff Henckels, auteur d’un retour tonitruant ce week-end avec une superbe médaille de bronze au GP européen d’Antalya : «Ce sera la guerre.»

Pour sa première olympique, le karaté ne verra que très peu d’élus. Pour aller à Tokyo, Jenny Warling (-55 kg), Kimberly Nelting (-61 kg) ou encore Pola Giorgetti (+68 kg) devront tout simplement prendre l’une des trois premières places du tournoi mondial de qualification, qui se tiendra là encore à Paris, du 11 au 13 juin prochain.

En judo, il sera très compliqué à Claudio Nunes dos Santos d’aller à Tokyo. Pour se qualifier directement, il lui faudrait faire partie des Top 18 de sa catégorie (-73 kg). À l’heure actuelle, il pointe au 65e rang.

Voilà pour les principaux candidats même si on n’est pas à l’abri d’une bonne surprise dans l’une ou l’autre discipline. On ne demande que cela!

On l’aura compris, la route qui mène à Tokyo pourrait bien être encore très longue. Et on ne doute pas que le contingent grand-ducal va considérablement se renforcer dans les prochaines semaines.

Romain Haas