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[OMNISPORTS] Michel Knepper : «Je veux juste que le sport soit reconnu à sa juste valeur»


Michel Knepper est très motivé par la tâche qui l’attend. (Photo : didier sylvestre)

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU COSL, SAMEDI À WALFERDANGE Seul candidat au poste de président, Michel Knepper partage sa vision pour son mandat de quatre ans.

Vous êtes le candidat unique à la succession d’André Hoffmann. Comment l’expliquez-vous?

Michel Knepper : Je pense que la principale raison, c’est qu’il est difficile de trouver des personnes qui sont prêtes à s’impliquer de manière bénévole. Et je tiens à préciser que je ne suis pas candidat seul mais que nos statuts imposent de présenter une équipe. Ça permet de garantir la continuité dans le travail du COSL. Et d’éviter d’avoir tous les quatre ans des changements fondamentaux au sein de l’organisation. L’équipe n’est que partiellement renouvelée. Ainsi, de nouveaux candidats arrivent et apportent de nouvelles idées.

Comment a germé l’idée, chez vous, d’être candidat à la présidence du COSL?

Je suis au siège du COSL depuis douze ans, en tant que trésorier. Donc, j’ai pu avoir une idée de l’ensemble des projets qui sont actuellement en cours. Et comme après trois mandats consécutifs on n’a pas la possibilité de se représenter au même poste et sachant qu’André Hoffmann allait devoir arrêter, je me suis dit que c’était un bon moyen de continuer. Je me sens de devoir continuer tous les projets qui sont en cours avec le ministère. Avec, en point de mire, notamment, l’organisation des JPEE en 2029. C’est une tâche relativement importante. Et comme je vais réduire fortement mon activité professionnelle, vu que je vais avoir 65 ans cette année, je vais avoir du temps à me consacrer aux activités du COSL. Je sens que c’est ma responsabilité vis-à-vis du staff professionnel qui effectue tous les jours un formidable travail. De lui donner un signe de continuité.

Comment avez-vous monté votre liste?

L’idée de me porter candidat est venue au début de l’année 2024. Je voyais qu’on avait en place une équipe professionnelle, très performante, avec des gens qui connaissent le terrain. En tant que trésorier, j’ai toujours été en contact avec le personnel. Le staff pro a besoin du support du CA et de son président. Et ils voulaient avoir une vision de l’avenir. De ce qui les attendait dans le futur. C’est là que je me suis dit que j’étais quand même responsable de continuer le chemin entamé avec André Hoffmann tout au long de ces années. Les JPEE, ce sera un projet énorme à mettre en place. J’étais impliqué dans le comité d’organisation à ceux de 1995, j’ai aussi participé à l’organisation de ceux de 2013, donc je sais ce qui nous attend. Et je veux faire bénéficier de mon expérience. Concernant l’équipe, on savait qui partait. Et comme il y avait deux dames qui arrêtaient, il fallait trouver deux nouvelles candidates. Pour moi, il est important d’intégrer les ex-athlètes de haut niveau au projet. On a réussi à convaincre Anne Kremer et Lynn Frank, d’intégrer le conseil d’administration. Et je suis très fier qu’une quatrième femme nous rejoigne en la personne de Christine Majerus, qui siégera en tant que présidente de la commission des athlètes. Nous avons ainsi des personnalités qui ont exercé le sport à très haut niveau et qui connaissent la problématique du terrain.

Il est important d’intégrer des athlètes de haut niveau au projet

Ce qui est également votre cas?

Oui. Je viens du triathlon. J’ai entamé ma carrière sportive en 1985 en tant que président du Triathlon Luxembourg. J’ai enchaîné les postes de président jusqu’en 2023. Je viens du club. Je connais les problématiques des fédérations. Et maintenant, je suis au COSL. Et j’ai l’ambition de rassembler davantage les fédérations autour du COSL.

Quels seront vos principaux dossiers? 

Sur notre road map, on a d’abord notre nouveau concept intégré pour le sport au Luxembourg que nous présenterons début mai. Je pense que le plus important, c’est vraiment de professionnaliser davantage le sport. D’obtenir plus d’argent. Nous n’avons pas la reconnaissance de notre société comme c’est le cas dans d’autres domaines. Par exemple, je fréquente régulièrement les évènements culturels et on n’a pas la même reconnaissance que la culture. Il ne faut pas oublier que le sport représente tout de même 137 000 licenciés et plus de 20 000 bénévoles, sans oublier toutes les personnes qui ne sont pas enregistrées. Si bien qu’un tiers de notre société est confronté au monde du sport. Je veux juste que le sport soit reconnu à sa juste valeur. Et 0,24 % du budget total, ce n’est pas assez!

On dit toujours que le COSL, c’est le sport de haut niveau. Oui, mais pas seulement. Dans notre logo il y a le S, c’est pour sportif et pour sport loisir. L’idée est de promouvoir plus d’activité dans notre société. En 2029, avec l’organisation des JPEE, il faut que ce soit un évènement majeur pour l’ensemble de notre société. Et si on veut être pro, il faut les budgets en conséquence. Avec le ministre, on est sur la bonne voie. Des augmentations ont été réalisées sur le budget 2025, mais ce n’est pas encore suffisant. On n’a pas besoin, d’un jour à l’autre, de 100 millions d’euros de plus, sinon on ferait des bêtises. Mais on veut avoir la garantie de bénéficier durant les années à venir des augmentations régulières de budget pour permettre aux structures, aux fédérations et aux clubs de se mettre en place de façon structurée et organisée. Avoir cette garantie. Cette vision. Cette volonté politique d’investir dans le sport dans les années à venir. Il faut continuer de tenir en main le bâton de pèlerin. Et de répéter l’importance du sport dans notre société. Le sport, ce n’est pas uniquement le club. Le sport c’est important dans l’éducation, dans l’école, dans les loisirs. C’est important pour la santé. Pour la famille. J’ai l’ambition de créer un projet qui regroupe tous ces domaines, l’éducation, la famille, la santé.

Et j’ai besoin de rencontrer toutes les fédérations. J’en ai déjà vu beaucoup, mais je vais en voir un maximum encore en 2025. L’idée est d’échanger avec elles sur leurs problèmes. Sur leurs doléances. Je milite pour que nous ayons plus de proximité avec les fédérations. Je sais que venant de la fédération, j’appréciais ce contact direct avec le terrain. Et je veux montrer que même à l’âge de la retraite professionnelle, on est encore motivés pour se lancer dans de tels projets. Maintenant, j’en ai le temps. Et je veux en profiter pour m’engager à temps plein.

J’ai l’ambition de créer un projet qui regroupe avec le sport, l’éducation, la famille, et la santé

Vous vous voyez rester longtemps?

En théorie, je peux théoriquement me présenter une deuxième fois en 2029. Mais pas trois fois, car j’aurai atteint le seuil des 72 ans. On verra si ma santé me permet de me représenter si j’en ai l’opportunité. J’ai envie de faire bouger les choses et de préparer sereinement la transition vers une équipe plus jeune. Je suis vraiment très enthousiaste de l’équipe professionnelle actuellement en place. Avec Ralf (Lentz), Raymond (Conzemius), Michelle (Tousch)… des gens plus que motivés. Qui connaissent le terrain. Qui connaissent leur métier. Et c’est un plaisir de travailler avec eux.

Quel bilan tirez-vous des années de présidence d’André Hoffmann?

Je ne peux en tirer qu’un bilan positif puisque j’ai fait partie de son équipe durant toutes ces années. Je tiens à souligner qu’on a toujours très bien fonctionné en tant que comité. Il n’y a jamais eu la moindre rivalité entre nous. Et c’est quelque chose d’important si on veut vraiment travailler en équipe. C’est le secret pour qu’une continuité puisse être garantie. C’est ce que j’ai dit aux futurs membres de mon équipe. On doit avoir cet esprit d’équipe si on veut faire avancer le sport. Il va y avoir un nouveau président. On va partir sur de nouvelles bases. Et, je le répète, le plus important, c’est la communication permanente. Entre les fédérations et le COSL. Et entre les fédérations et leurs athlètes.

Pour finir, que pensez-vous de la situation du sport luxembourgeois en général?

Je trouve que le sport luxembourgeois a connu une très grande évolution ces dernières années. Je prends l’exemple du foot. Il a énormément évolué. On voit au niveau des autres fédérations, comme l’athlétisme, le triathlon ou le vélo, tous les efforts qui sont faits. C’est encourageant de voir que même en étant un tout petit pays, on démontre qu’on peut être compétitifs au niveau européen et même mondial.

En bref

Michel Knepper est âgé de 64 ans.

Il entame sa carrière professionnelle comme ingénieur associé chez Schroeder & Associés. En 2007, il devient l’ingénieur gérant pour K-Engineering, dont il est encore le directeur et également directeur des opérations chez Grossfeld Immobilière, poste qu’il a quitté en décembre dernier.

Premier vice-président du COSL, il en est aussi le trésorier depuis douze ans.

Auparavant, il a notamment été président de la fédération de triathlon.

Sa liste

Jill Altmann (nouveau membre)
Lynn Frank (nouveau membre)
Carlo Goeres
Alex Goergen
Anne Kremer (nouveau membre)
Pol Marcy
Serge Schaul (nouveau membre)
Romain Seil
Lynn Spielmann

Départs : André Hoffmann, Alwin de Prins, Marie-Paule Hoffmann et Caroline Weber.

Le futur CA du COSL sera complété, suivant l’article 27 des statuts du COSL par le membre du CIO pour le Luxembourg, à savoir le Grand-Duc Henri ainsi que la présidente de la commission des athlètes, Christine Majerus. Qui seront membres de plein droit avec droit de vote.