[Omnisports] Cadres du COSL : Mannes revient, Gastauer sort

Le Comité olympique et sportif luxembourgeois (COSL) a tenu, ce jeudi, sa traditionnelle conférence de presse sur la révision de ses cadres. Le bilan ? Des arrivées, des départs, des arrêts. Ça bouge dans tous les sens !

La fin du mois de janvier coïncide généralement avec la révélation de la composition des cadres du COSL. Depuis quelques années, il n’y a plus que deux catégories, à savoir élite et promotion. Les sportifs qui intègrent le cadre promotion ont six ans pour passer en élite, sinon ils se font exclure.

Ce cru 2020 est considérablement renouvelé. En effet, par rapport à l’an passé, ils sont 19 (6 en élite et 13 en promotion) à faire leur entrée et 11 (3 en élite et 8 en promotion) à en sortir. Sur le plan des disciplines, pas de surprise, avec la domination des cyclistes (7 en élite et 6 en promotion), des nageurs (6 et 7), des athlètes (6 et 8), des cavaliers (5 et 1) et des pongistes (5) notamment.

QUELQUES RETOURS FRACASSANTS

Le cadre élite est désormais composé de 51 athlètes dont 6 sont directement admis, sans être passé par la case promotion. Le nageur Max Mannes effectue ainsi un retour fracassant grâce à une fin d’année tonitruante qui lui a permis de se qualifier pour les championnats du monde en petit bassin puis, dans la foulée, de valider son billet pour les championnats d’Europe en grand bassin et de réaliser les minima demandés pour intégrer le cadre élite du COSL. Perdue de vue depuis longtemps, la lanceuse de javelot Noémie Pleimling s’est rappelée aux bons souvenirs de tout le monde en battant à plusieurs reprises son propre record national et réintègre les cadres du COSL.

ARRÊTS BRUTAUX

«Les grandes nations s’en fichent mais pour nous, perdre un athlète, c’est toujours douloureux.» André Hoffmann, président du COSL, a été très marqué par deux cas précis. Il s’agit des cyclistes Anne-Sophie Harsch et Pit Leyder qui, à quelques mois d’intervalle, ont pris la décision d’arrêter le sport de haut niveau alors qu’ils étaient promis à un grand avenir.

PROGRESSIONS

Ils sont trois à avoir franchi le cap entre la promotion et l’élite. On retrouve Kevin Geniets, auteur d’une saison brillante avec Groupama-FDJ, le triathlète Oliver Gorges, qui confirme ses bonnes dispositions et le judoka Claudio Nunes dos Santos, auteur de championnats du monde prometteurs avec trois tours franchi et qui a signé quelques perfs de haut niveau lors de grosses compétitions.

EXCLUSION CONTESTABLE

Le COSL a ses propres règles… qui ne sont peut-être pas toujours très adaptées. En regardant la liste des athlètes non maintenus, il en est un qui fait particulièrement tâche : celui de Ben Gastauer. Le professionnel d’AG2R La Mondiale a entamé, il y a quelques jours, sa onzième saison au sein de l’une des meilleures formations cyclistes mondiales, ce qui pourrait suffire à faire en sorte qu’il fasse automatiquement partie du cadre élite au Luxembourg. Mais pas pour le COSL, qui, par la voix de son directeur technique Heinz Thews, a qualifié l’année du Schifflangeois de «mauvaise saison».

Effectivement, sur le strict plan des résultats, il n’a pas rempli les critères. Mais peut-être serait-il bon de les revoir. En cyclisme, il y a des rôles très précis et pour gagner, un leader a besoin de coéquipiers dévoués. Et Ben Gastauer est incontestablement l’un des plus appréciés et des plus compétents dans ce domaine. Dommage que l’instance olympique ne le reconnaisse pas. Maintenant, évidemment ça ne va pas empêcher le coureur de dormir mais cette inélégance mériterait d’être corrigée à l’avenir. Dont acte.

TOKYO-2020

En cette année olympique, les JO ont, bien sûr, largement été évoqués. Actuellement, ils sont sept assurés d’être au Japon. Il y aura trois cyclistes, le lanceur de poids Bob Bertemes, le nageur Raphaël Stacchiotti, l’inoxydable pongiste Ni Xia Lian et le surprenant cavalier Nicolas Wagner. Ils sont encore nombreux à pouvoir valider leur billet. En athlétisme, Charel Grethen, en phase de reprise ou le marathonien nouveau venu Ben Sathre tenteront leur chance. Chez les filles, Vera Hoffmann ou Charline Mathias, si elles ne se qualifient pas directement (soit avec une norme A soit par le classement mondial), pourraient, en cas de performance suffisamment satisfaisantes pour le COSL, bénéficier d’une place quota. Même chose en natation pour Julie Meynen, qui est assurée à 99,99 % d’être à Tokyo, vu qu’il ne lui manque qu’un centième et qu’il y a également une place quota dans cette discipline, qui lui reviendrait logiquement.

En triathlon, Stefan Zachäus est le mieux positionné mais, comme le rappelle Heinz Thews  : «Pour les dix dernières places, ils sont trente ou quarante à pouvoir y postuler.» En judo Claudio Nunes dos Santos a une petite chance de faire les JO, son programme est réalisé en conséquence. En karaté comme en escrime, il faudra vraisemblablement tous miser sur les tournois de qualification olympiques, qui arrivent très vite. En tennis de table, Sarah de Nutte doit encore progresser d’une vingtaine de places au classement mondial pour prétendre à une place, ou bien décrocher son billet lors du tournoi de qualification olympique. Les tireurs à l’arc Jeff Henckels et Pit Klein peuvent eux aussi rêver. Mais il faudra être prêt le jour J. Quant au spécialiste du trap Lyndon Sosa, qui sort d’une année en demi-teinte, il a déjà prouvé que, dans un bon jour, il pouvait remporter une Coupe du monde… et ainsi s’offrir un aller direct pour le Japon!

PARIS-2024

À l’occasion de cette révélation de la composition des cadres, Heinz Thews a rappelé que quatre athlètes étaient soutenus avec l’idée d’être prêts pour Paris-2024. Il s’agit d’Eva Daniëls et Oliver Gorges en triathlon, de l’athlète Patrizia Van der Weken et de la joueuse de tennis Eleonora Molinaro. À noter que seul Oliver Gorges a déjà intégré le cadre élite.

LA PROBLÉMATIQUE DE L’ARMÉE

On le sait, l’armée est, pour beaucoup d’athlètes, la meilleure solution pour pratiquer son sport de manière professionnelle. Pendant huit ans, le soldat luxembourgeois peut se consacrer entièrement à sa préparation, ses entraînements et ses courses, tout en touchant un salaire. Mais cette période de huit ans pose problème. En mars, Lis Rottler-Fautsch, ne fera officiellement plus partie des sportifs d’élite de l’armée luxembourgeoise. Mais l’épéiste bénéficie d’un aménagement puisqu’il a été décidé que l’armée la soutiendrait jusqu’au mois de septembre, soit jusqu’à la fin de la présente saison. Bob Bertemes est lui encore à l’armée pour un certain temps. Mais alors qu’il pourrait bien atteindre son pic de forme à Paris-2024, son contrat se termine en… 2022 : «Des discussions sont en cours pour voir s’il ne serait pas possible de prolonger ce soutien jusqu’à la prochaine olympiade», explique le COSL.

Romain Haas