Strassen a raflé son douzième titre de champion en allant s’imposer 3-0 à Diekirch, samedi. Déjà vainqueur de la Coupe, le club réalise le cinquième doublé de son histoire.
Peut-être que, dans un futur proche, la suprématie que Strassen exerce sur la Novotel Ligue sera contestée comme Diekirch a été capable de le faire il y a deux ans. Quand Kamil Rychlicki, le jeune prodige du club, s’envolera tenter sa chance chez les pros du côté de l’Allemagne – ou ailleurs – par exemple, et qu’il laissera forcément un trou béant dans le collectif d’une équipe qui a décroché samedi le douzième titre de champion de son histoire.
Quand ses cadres décideront d’arrêter pour de bon, même si on les voit continuer encore un peu, puisque leur état de forme suffit encore à surnager face à une concurrence qui n’en est, pour l’instant, pas vraiment une. En attendant, Strassen reste l’ogre de cette Novotel Ligue et il l’a démontré du début jusqu’à la fin de la saison, dont la finale n’est pas allée au-delà des deux manches cette année.
À Diekirch, on en avait un peu gros sur le cœur, samedi, face à ce VCS qui n’a pas si bien joué que ça. Face à un Rychlicki pas aussi bon que ça, pour une fois. Et pourtant, l’équipe de Slim Chebbi, qui s’est appuyé sur son six de base pendant un peu plus d’une heure de jeu, a rarement donné l’impression de paniquer. C’est une constante chez eux : les coéquipiers de Ralf Lentz sont sûrs de leur force. Même quand cela ne tourne pas hyper rond.
On l’a vu dès le premier set, samedi. Strassen a commencé par s’appuyer sur ses deux atouts offensifs, Rychlicki et Lukasz Owczarz, le pointu, pour semer la zizanie dans la défense nordiste.
> Efficace dans la dernière ligne droite
Mais cela n’a pas empêché Diekirch de rester au contact en profitant des quelques erreurs d’appréciation adverses, à la passe ou en attaque, à l’image de ce contre en solitaire de Ben Angelsberg face à la tentative d’attaque en deuxième main du passeur Robert Tomsicek.
Les hommes d’Andrey Gorbachev tenaient le coup à 20-18, encore fallait-il se méfier d’un money time que Strassen a l’habitude de gérer de manière aussi sereine qu’efficace. Avec huit points en vingt-six minutes, Rychlicki ne fut pas le seul, mais il contribuait grandement à ce que le VCS porte le premier coup de la soirée (24-26, 0-1).
Un gros coup d’ailleurs, vu la façon dont Diekirch débutait le set suivant. Son jeu s’est ainsi complètement délité, laissant les Strassenois creuser un très grand écart sans avoir besoin de s’arracher plus que ça. Ralf Lentz en remettait une couche au service et Karel Kvasnicka prenait le relais d’un Rychlicki bien moins en vue (4-12, 8-16).
Nazarii Gorbatiouk et Matthias Cloot, le passeur et le réceptionneur-attaquant du CHEV, tous deux anciens pros, opéraient alors une remontée éclair jusqu’à 19-21. Un temps mort de Chebbi a brisé leur élan. Au retour sur le parquet, Strassen réduisait la salle nordiste au silence (20-25, 0-2).
Avec quatre points à 5-8, Rychlicki refaisait surface pour Strassen lors d’un troisième set qui voyait les hommes de Gorbachev manquer bien trop de services pour mettre la pression sur les roublards adverses. Et ce même avec un Cloot efficace, une bonne série de Freidenfelds et un Owczarz qui disparaissait à son tour.
Le VCS pouvait alors compter sur son centre, à l’image de Petr Kuchar, pour attaquer la dernière ligne droite avec un seul point d’avance (19-20) puis se procurer deux balles de match et de titre. Cloot sauvait la première mais Tim Laevaert défendait la balle de Kvasnicka jusqu’à ce qu’elle touche le plafond (23-25, 0-3).
L’image, on commence à la connaître. Champagne. Médailles. Sourires, même si certains l’avaient déjà en jouant. Comme souvent, cette saison, Strassen n’a jamais tremblé.
Raphaël Ferber