Sören Nissen, champion de cyclo-cross du Luxembourg sortant, n’a pas remporté la moindre épreuve lors de cette saison… mais il se dit en meilleure forme que l’an dernier. Attention à lui ! Il se confie avant la compétition qui se tiendra dimanche à Brouch.
Comment vous sentez-vous alors que les championnats se profilent dans quelques jours ?
Sören Nissen : C’est un peu comme l’an dernier. Je me sens très bien. Je sais que la forme est là. Peut-être même encore meilleure que l’année dernière au même moment. L’objectif, c’est d’être prêt pour la saison de VTT, qui démarre dans quelques semaines à Lanzarote. Je m’envole dès mercredi. Pour moi, le cyclo-cross est un bon moyen de garder la forme en vue de la saison.
Peut-on dire que, pour vous, le cyclo-cross est presque un hobby ?
Disons que mes sponsors s’intéressent davantage à ce que je fais lors des courses internationales en VTT qu’en cyclo-cross. Personnellement, j’adore cette discipline, mais je dois peser le pour et le contre. Mon job, c’est d’être bon en VTT. Et quand j’entends les autres coureurs évoquer le championnat comme étant la fin de saison, pour moi, elle débute seulement. Et elle va durer jusqu’au mois de novembre.
Le fait de ne pas faire du cyclo-cross votre priorité, contrairement à certains de vos adversaires, est-ce également un moyen de ne pas se mettre trop de pression ?
Absolument ! Pour moi, l’hiver, ça doit être fun, sans stress. Le résultat n’est pas important, tout ce que je veux, c’est prendre du plaisir sur le vélo. J’aurais, bien sûr, aimé gagner une ou deux courses comme je le fais pratiquement chaque année, hormis les deux dernières mais ce n’était pas possible.
Pour quelle raison ?
Au début octobre, j’étais juste de retour après un break, je n’étais pas encore en forme. Maintenant, cela fait huit semaines et la forme est là. Simplement, je ne peux pas me permettre de prendre des risques en hiver et d’hypothéquer mes chances en été. Toutefois, j’ai prouvé, à Pétange, que j’étais au rendez-vous, en ayant largement terminé premier des Luxembourgeois.
Dimanche, ce sont les championnats. Que vous inspirent-ils ?
Je suis allé reconnaître le parcours et il est vraiment très technique. L’an passé, j’étais tombé sur un tracé qui me correspondait parfaitement, très dur et pas trop technique. Cette année, ce sera une tout autre histoire. Maintenant j’ai regardé les prévisions, on annonce de la pluie. S’il pleut, s’il y a de la boue, ça peut devenir très dur et ce serait une bonne nouvelle pour moi.
Je pense pouvoir viser le podium
Vous seriez content avec quel résultat ?
Comme je l’ai dit, je suis en forme. J’espère être capable de faire quelque chose sur ce tracé. Si tout se passe bien, je pense pouvoir viser le podium. Après, tout est possible.
Qui sera à suivre, selon vous ?
Il y en a beaucoup. À commencer par Vincent Dias Dos Santos. Comme je l’ai déjà dit, si je ne gagne pas, j’espère que ce sera lui qui gagnera. C’est vraiment un mec sympa et il le mérite au vu de sa saison. Il y a aussi Scott Thiltges, Gusty Bausch, Lex Reichling, Luc Turchi, Massimo Morabito… Six ou sept gars qui peuvent l’emporter.
Quel serait le scénario idéal pour vous ?
Prendre un bon départ. Je devrais partir en première ligne donc le but sera de garder cette position. Rester dans la roue de Vincent et Scott et on verra bien ce qui se passera quand on se rapprochera de l’heure de course.
Plus la course dure, plus c’est à mon avantage
Le fait que le championnat dure une heure, c’est un plus pour vous ?
Oui. Je suis habitué à faire du marathon en VTT, si bien que je peux tenir une certaine vitesse pendant deux ou trois heures. Plus la course dure, plus c’est à mon avantage, effectivement.
Vous venez de passer une saison avec le maillot de champion national sur le dos. Qu’est-ce que cela fait ?
C’est génial ! Sur beaucoup de courses, des gens sont venus me voir, que ce soit en cyclo-cross ou en VTT, ils savaient que j’avais remporté trois titres nationaux (NDLR : cyclo-cross, VTT et marathon) l’année où mon changement de nationalité est devenu effectif. Pour moi, c’était vraiment une année cool.
Les championnats du monde, c’est une possibilité ?
Pourquoi pas ? Je ne connais pas les critères. L’an passé, je ne pouvais pas y participer car il fallait respecter le délai demandé par l’UCI en cas de changement de nationalité. Mais maintenant, je suis à 100 % luxembourgeois. Et si on fait appel à moi pour les Mondiaux, ce sera un honneur et un plaisir !
Entretien avec Romain Haas