D’un côté Kansas City, dont c’est peut-être l’année, face à l’équipe surprise Tennessee, de l’autre deux habitués, San Francisco et Green Bay, fidèles au rendez-vous : les finales de conférences de la NFL, dernière ligne droite avant le Super Bowl, ont leur lot d’indécision.
Dimanche, la finale de la conférence américaine opposera la meilleure attaque de la Ligue à une des meilleures défenses, si l’on se fie à ce que les deux franchises ont montré en play-offs. Si la présence de Kansas City était attendue, celle de Tennessee beaucoup moins. Les Titans ont déjoué tous les pronostics en éliminant d’abord au tour de « Wild Card » le tenant du titre New England, ensuite Baltimore et la nouvelle star Lamar Jackson, que beaucoup voyaient soulever le trophée Vince-Lombardi 2 février à Miami. Et absolument rien n’empêche l’équipe entraînée par Mike Vrabel, disciple de Bill Belichick sous les ordres duquel il a remporté trois Super Bowls avec les Patriots (2002, 2004, 2005), de croire en son étoile.
D’autant que Tennessee a déjà vaincu les Chiefs en novembre (35-32). « Ça s’était joué sur un fil. Ce fut un grand match, une grande bataille. Ils sont robustes en défense, leurs linebackers sont physiques, c’est un groupe vraiment bon dans tous les domaines », a décrypté Derrick Henry, un des hommes forts des Titans. Le running-back domine largement le classement du plus grand nombre de courses avec 377 yards parcourus en play-offs. De quoi impressionner l’entraîneur des Chiefs Andy Reid: « il a une excellente vision, des pieds rapides, il est grand et fort. C’est un sacré joueur ». Mais KC a aussi son arme fatale avec le quarterback Patrick Mahomes, dont les cinq passes de touchdowns ont contribué à la remontée fantastique réussie le week-end passé contre Houston (51-31) après avoir été mené 24-0. Preuve d’un mental en acier que les Chiefs devront encore afficher, s’ils veulent renouer une troisième fois avec la finale du Super Bowl, dont ils ont perdu la première édition en 1967 contre Green Bay, mais remportée la quatrième aux dépens de Minnesota en 1970. Pour Tennessee, la seule finale remonte à 2000, cédée aux Saint-Louis Rams.
Neuf titres pour San Francisco et Green Bay
Contrairement à l’adversaire qui les défiera en finale, San Francisco et Green Bay sont historiquement habitués aux joutes de janvier-février. La franchise californienne compte cinq titres (1981, 1984, 1988, 1989, 1994) pour une finale perdue en 2013. Celle du Wisconsin n’est pas loin avec quatre sacres (1966, 1967, 1996, 2010) et un échec (1998). Sans surprise au 2e tour, les 49ers ont triomphé (27-10) des Minnesota Vikings et les Packers ont éliminé les Seattle Seahawks (28-23), plus difficilement.
Si l’on se fie à leur confrontation en saison régulière, San Francisco a un avantage psychologique grâce à la large victoire acquise à domicile (37-8) en novembre. Mais Green Bay, qui n’était pas au mieux, s’est parfaitement repris et reste sur six succès. « Nous devrons entrer dans le match plus vite que nous ne l’avons fait en saison régulière », a toutefois prévenu la star Aaron Rodgers. « Nous avons beaucoup appris sur nous-mêmes au cours des six dernières semaines, je me suis senti vraiment pris dans la préparation. Nous jouons un peu mieux. Réajuster certaines choses nous a aidés à jouer un peu plus intelligemment, en étant plus réactifs », a analysé le quarterback qui a, en Davante Adams, un excellent receveur, comme l’ont prouvé leurs deux touchdowns contre Seattle.
Une histoire de famille
Face à Rodgers, qui rêve onze ans après d’ajouter un deuxième Super Bowl à son palmarès, se dresse la redoutable défense des 49ers, qui continue d’étonner son propre entraîneur. « Je n’ai jamais fait partie d’une équipe qui figurait au top 10 défensif », a confié Kyle Shanahan, qui récupèrera dimanche le tight-end George Kittle remis d’une blessure à une cheville. Si San Francisco remporte la finale de la conférence nationale, Shanahan imitera son père Mike qui disputa deux Super Bowls avec Denver, tous les deux gagnés en 1998 et 1999. Ce serait alors le premier duo père-fils à avoir jamais entraîné en finale de NFL.
AFP/LQ