Le procès de la corruption à la Fifa entre dans le vif du sujet ce lundi à New York avec les plaidoiries des avocats des deux parties, deux ans et demi après l’arrestation spectaculaire de responsables du football mondial à Zurich.
Après la sélection de 12 jurés et six suppléants la semaine dernière pour ce procès censé durer environ six semaines, les plaidoiries devaient commencer lundi peu après 09 h 30 locales. Trois accusés seulement, trois responsables de fédérations sud-américaines, figurent au banc des accusés, sur les 42 personnes initialement mises en cause par la justice américaine dans ce scandale qui a entraîné la chute de Sepp Blatter, président de la puissante fédération du football mondial.
Vingt-quatre ont déjà plaidé coupable de prise de pots-de-vin, fraude, ou blanchiment d’argent, faisant de la corruption à la tête du football mondial une affaire déjà entendue pour beaucoup. Les trois qui plaident non coupable au procès de lundi sont l’ex-président de la puissante fédération brésilienne, José Maria Marin, 85 ans, le plus en vue des trois accusés, qui résidait jusqu’ici à Trump Tower; Manuel Burga, qui dirigea la fédération péruvienne de 2002 à 2014 et fut membre du comité de développement de la Fifa, 60 ans; et Juan Angel Napout, ex-président de la fédération paraguayenne et de la confédération sud-américaine Conmebol, 59 ans.
L’accusation va essayer de prouver que ces trois barons du football sud-américain ont pris leur part dans ces arrangements qui, pendant 25 ans, consistaient à exiger fréquemment des pots-de-vin pour l’octroi de droits marketing et droits télé correspondant à divers tournois de football d’Amérique latine. Ni les procureurs ni les avocats des accusés n’ont voulu dire qui ils pourraient citer comme témoins devant la juge Pamela Chen, en charge de tout le dossier Fifa.
L’avocate de Napout, la flamboyante avocate de Miami Silvia Pinero-Vasquez, a juste assuré être « très optimiste », « très contente que Juan (Napout) puisse présenter sa défense après deux ans d’attente ». Mais l’accusation, qui a versé des milliers de pièces au dossier dans cette enquête internationale particulièrement complexe, pourrait appeler à la barre des figures plus connues de ce scandale, comme Jeffrey Webb, pour tenter de confondre l’un ou l’autre des accusés.
Webb, qui dirigea la puissante fédération d’Amérique du Nord, Centrale et des Caraïbes, a déjà reconnu avoir pris des millions de dollars de pots-de-vin et n’attend plus que de connaître sa sentence. Les trois accusés, jusqu’ici restés en liberté surveillée, sont sous le coup de chefs d’inculpation de corruption et fraude passibles, chacun, de peines allant jusqu’à 20 ans de prison.
Le Quotidien/ AFP