Pour la 1566e et dernière fois de sa carrière, Kobe Bryant va revêtir mercredi, face à Utah, le célèbre maillot jaune des Los Angeles Lakers avant de faire ses adieux à la NBA et devenir à jamais une légende du basket.
A 37 ans, après vingt saisons, la mégastar des Lakers pensait avoir tout vécu, mais depuis qu’il a annoncé le 29 novembre 2015 son départ à la retraite à l’issue de la saison 2015-16, il n’a jamais été aussi apprécié.
Durant sa longue tournée d’adieux, grâce aussi au catastrophique bilan de ses Lakers, bien mal en point, le «Black Mamba» a été vénéré dans les salles où il fut autrefois hué, a reçu des cadeaux somptueux des équipes qu’il a longtemps maltraitées, et a été célébré par ses pairs. «C’est notre Michael Jordan, quelqu’un qui a changé notre sport d’un point de vue physique et mental, je l’ai étudié, je voulais être comme lui», a résumé Kevin Durant, la fine gâchette d’Oklahoma City.
Même au sommet de son art, même avec cinq titres NBA (2000, 2001, 2002, 2009, 2010), deux trophées de meilleur marqueur (2005-06, 2006-07), un titre de MVP (2007-08), deux sacres olympiques (2008, 2012) et une flopée de records à son palmarès, la star des Lakers n’a jamais fait l’unanimité: «Certains m’ont apprécié, d’autres non», a constaté récemment Bryant qui, par le passé, s’est dit obsédé par la victoire et les titres («Les gens ne comprennent tout simplement pas que mon obsession est la victoire»).
Casquette à 38 000 dollars
Mercredi, au Staples Center, où une gamme de produits dérivés exclusifs, dont des casquettes en peau de serpent à plus de 38.000 dollars, sera mise en vente, «KB» sera entouré de 19 000 spectateurs qui l’adorent et ont déboursé en moyenne 971 dollars pour assister à cet événement historique, dont la place la plus chère a coûté 27.500 dollars.
«C’est l’un des plus grands joueurs de sa génération, l’un des tout meilleurs dans l’histoire de la NBA», a expliqué Eric Pincus, journaliste du Los Angeles Times, en charge de la couverture de l’actualité des Lakers.
«Kobe est une icône. Dans le monde entier, c’est une star incroyable, même si ce n’est pas le joueur le plus sympa, mais comme il le dit lui-même, on ne gagne pas en étant sympa. Maintenant qu’il arrive au bout de son parcours, tout le monde le respecte», a-t-il poursuivi.
Tous espèrent que Bryant a gardé le meilleur pour la fin, au bout d’une saison souvent pénible où, à part quelques éclairs comme face aux Cleveland Cavaliers de LeBron James le 10 mars (26 pts) et plus récemment contre les Houston Rockets (35 pts), il a fait son âge.
« Une dernière victoire »
Celui qui a fait basculer la NBA dans une autre dimension à l’étranger, en particulier en Chine, qui a gagné plus de 460 millions de dollars en contrats publicitaires et partenariats, et qui a marqué un jour de 2006 81 points dans un match contre Toronto (122-104), n’affiche aucun regret.
«Ce n’est pas difficile à accepter, j’ai accepté la réalité et je suis prêt à passer à autre chose», a-t-il affirmé.
«Finir ma carrière en bonne santé après trois graves blessures est quelque chose d’énorme pour moi», a souligné l’emblématique N.24 des Lakers qui n’avait plus disputé une saison entière depuis 2013 après une rupture d’un tendon d’Achille, une blessure au genou gauche en 2014 et une déchirure à l’épaule droite en 2015.
«Je veux prendre une année pour faire tout ce que je n’ai pas pu faire, passer du temps en famille, faire du ski», a ajouté le double champion olympique. En attendant que sa statue soit érigée devant le Staples Center de Los Angeles aux côtés de celles de Jerry West, Kareem Abdul-Jabbar et Magic Johnson, trois monuments des Lakers, Bryant espère recevoir mercredi soir le plus beau des cadeaux d’adieu: «Tout ce que je veux, c’est une dernière victoire».
Le Quotidien/AFP