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[Nations League] Faut-il en rire… ou en pleurer ?


Curci a amené de la profondeur : de second couteau à option numéro 1?

Après un mois de septembre catastrophique, les Rout Léiwen ont reconquis un état d’esprit, mais pas encore leur jeu. Et les bilans sont mitigés.

Qui sont les gagnants ?

Le 3-5-2, pas mal

C’était sans doute le bon système au bon moment. Arrive-t-il un mois trop tard ? N’aurait-il pas fallu se l’imposer dès le mois de septembre, en l’absence de vrais ailiers ? Malgré un entrejeu défaillant et avec des pistons pas des plus convaincants, les Rout Léiwen n’ont presque pas concédé d’action de but dans le jeu. Une bonne base pour octobre, si l’effectif n’évolue pas.

Laurent Jans, insubmersible

Il en est désormais à 107 sélections et arrive encore à affirmer son leadership. Fort dans les mots pour recadrer «l’état d’esprit», le capitaine a même vu son sélectionneur faire son mea-culpa devant lui, en conférence de presse, pour l’avoir sorti à la pause contre le Bélarus, le mois dernier. Ses performances dans une défense à trois ou en piston à droite ont été bonnes et, à 32 ans, il semble retrouver une seconde jeunesse grâce à son transfert à Beveren, où on lui a donné le brassard. Où s’arrêtera-t-il ?

Seid Korac, l’effet bulgare 

Il avait été fanfaron en annonçant qu’il chercherait lentement à s’imposer en 2024, estimant qu’il faudrait bien, un jour, un successeur à Maxime Chanot. Holtz avait voulu le titulariser contre le Kazakhstan mais s’était ravisé, estimant, à la suite du dernier entraînement, que son jeu «manquait de vitesse».

Yvandro Borges, même au loin
On n’a pas besoin de jouer pour être gagnant. Même pas d’être présent. Yvandro Borges est un peu attendu comme le messie pour novembre, lui qu’on espérait déjà en octobre. Il doit permettre de ramener cette profondeur et ce sens de l’élimination qui font tant défaut. Même Luc Holtz l’avoue, il croise les doigts pour le retrouver. Et en forme si possible. Car «avec lui, comme avec Vincent Thill, on aurait pu faire plus mal à nos deux derniers adversaires», reconnait Holtz.

Les seconds couteaux

Devant, outre le fait d’avoir retrouvé l’orgueilleux Sinani à un très bon niveau face au Bélarus, l’incapacité de Gerson à être autre chose que statique a forcé à reconsidérer des options capables de prendre la profondeur. Curci a pu exister par moments, mais va devoir apprendre à être plus tueur à un tel niveau. Omosanya est revenu de nulle part et s’est créé une occasion face au Bélarus tout en arrachant le penalty. Deux bonnes demi-nouvelles pour une attaque fantomatique en septembre.

Qui sont les perdants ?

Gerson, l’effet statique 

Gerson Rodrigues continue de s’enterrer. Outre un mieux-être physique, faut-il aussi lui accorder le bénéfice du décalage horaire à apprivoiser ? S’il le ressent maintenant qu’il joue en Chine, pourquoi ne le subissait-il pas quand il évoluait au Japon? Non : il va devoir encore beaucoup travailler pour retrouver son sens du jeu en mouvement. Car s’il marque sur penalty, faisant preuve de son sang-froid habituel, il a énormément ralenti le jeu et perdu de ballons. L’équipe peut-elle accepter de jouer à dix juste dans l’espoir d’un hypothétique coup d’éclat ? «On a commencé à revoir le Gerson qu’on connaissait, dans les vingt dernières minutes», a tranché Holtz. Pas faux. Mais suffisant?

Les patrons en souffrance

Christopher Martins et Leandro Barreiro n’y étaient pas. Le premier a eu un match sans contre la Bulgarie et c’est d’ailleurs sur un contrôle trop long qui l’oblige à faire faute dans la foulée qu’il prend l’avertissement qui le prive du Bélarus. Le second a été loin de son activité habituelle, en difficulté pour gagner des duels dans l’entrejeu, et donc se projeter. Le rendement de toute l’équipe s’en est ressenti. Un problème de trou physique dû à son arrivée en Primeira Liga, comme se le demande Sébastien Grandjean dans sa chronique ? En attendant, Maxime Chanot est reparti immédiatement après avoir franchi l’océan pour un pépin de genou dont on ne connaît toujours pas la teneur.

Enes Mahmutovic, l’oublié

Il n’a pourtant pas cessé d’être bon ces derniers mois en sélection, mais il est sans doute celui qui paie le plus douloureusement la note après le non-match en Irlande du Nord (2-0). Son expulsion malchanceuse avec son club du NAC, lors de la 1re journée de Eredivisie, lui coûte cher également. Il y avait commencé dans la peau d’un titulaire, il n’est plus qu’un remplaçant à l’heure actuelle. En manque de rythme, donc. Et voir Jans, D’Anzico et Marvin Martins lui être préférés successivement pour compléter la ligne à trois, face au Bélarus, a dû être particulièrement irritant pour lui. Soit cela le révolte et il travaille encore plus fort pour revenir, soit il se braque et le sélectionneur peut un peu le perdre…

La philosophie de jeu

Tout au long de cette semaine de déplacement, Luc Holtz n’a eu de cesse d’enterrer une certaine idée du jeu qu’il promeut pourtant depuis 2010, au motif que son effectif actuel tout autant que l’époque qui demande un football de muscles ne lui permettent pas de rester romantique. À Zalaegerszeg tout autant qu’à Plovdiv trois jours plus tôt, «tous les duels étaient un combat», a résumé le sélectionneur, fataliste, qui s’est félicité d’avoir choisi d’abandonner un jeu de possession trop stérile pour balancer en espérant revenir au score. Puisque ça a marché, pourquoi s’embêter? Après tout, ce groupe 3 est une réunion de gros bras, alors…

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