CHAMPIONNATS DU MONDE Les meilleurs nageurs luxembourgeois ne sont pas encore en vacances. Ils sont à Abou Dhabi pour les mondiaux en petit bassin.
C’est sous le chaud soleil d’Abou Dhabi que se retrouve la délégation luxembourgeoise pendant une petite semaine. La compétition, initialement programmée en décembre 2020, avait dû être reportée d’un an pour cause de coronavirus. C’est pour cette raison que les championnats d’Europe de Kazan avaient quant à eux été avancés de plusieurs semaines afin de permettre à tout le monde de participer aux deux événements.
Dans les faits, seuls Julie Meynen et Max Mannes auront participé aux deux événements. En Russie, la première avait raté d’un rien à deux reprises une qualification en demi-finale. Une sacrée performance quand on sait que la compétition arrivait à peine une semaine après son retour définitif des États-Unis et le début de sa collaboration avec Arslane Dris, nouvel entraîneur fédéral, qui s’est occupé de Julien Henx ces dernières années. Il y a deux semaines, aux championnats nationaux, elle avait signé un très bon 25″04. Sachant qu’elle avait parcouru les deux longueurs de bassin en 24″81 à Kazan, on se dit qu’elle a peut-être les moyens d’aller chercher ses 24″75, qui datent de l’année dernière. En revanche, les 53″39 qui constituent son record national risquent d’être un peu hors de portée. Maintenant, avec une telle compétitrice, toujours prête à se sublimer lors des grands rendez-vous, on ne sait jamais.
À Abou Dhabi, elle retrouvera donc Max Mannes, avec qui elle était à Kazan. Le géant differdangeois est clairement le meilleur nageur luxembourgeois depuis le début de l’année. Et sa décision de s’exiler en Suisse pour rejoindre Uster semble la bonne pour celui qui a signé ces premiers records nationaux en 2021. Pour sa première apparition à des Mondiaux, il veut «prendre du plaisir.» Mais chassez le naturel et le compétiteur revient au galop : «Sans me mettre trop de pression, je pense qu’un record national est envisageable.» Dans son viseur? Les 53″34 de Raphaël Stacchiotti sur le 100 m dos, nagés à Glasgow il y a deux ans. Même si sa meilleure marque est «seulement» de 53″98, il s’agit d’un record personnel qui a plus de 2 ans. Et depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts pour Max Mannes, actuellement en pleine forme à l’image d’un record national du 50 m dos… en grand bassin, pulvérisé la semaine dernière pour le passer de 25″91 cet été à Rome, à 25″70 à Uster. Mannes commencera son marathon dès aujourd’hui avec le 100 m dos. Il enchaînera avec le 200 m nage libre le lendemain et le 50 m dos le surlendemain.
Avec Daleiden, un record en danger?
La première journée de compétition permettra également de voir à l’œuvre Monique Olivier. La détentrice des records nationaux sur toutes les distances à partir du 200 m nage libre sera en lice sur les 200 m crawl aujourd’hui et sur le 400, dimanche. Un double rendez-vous qu’elle aborde avec une bonne dose de confiance : «Je me suis très bien entraînée ces derniers mois et j’espère des courses rapides. Maintenant, on sait qu’il faut aller vite dès le matin. Ce n’est jamais évident de nager un record le matin, mais rien n’est impossible.» Pour préparer au mieux cette échéance, elle a notamment travaillé sa vitesse. Avec bonheur à l’image d’un nouveau record personnel sur le 100 m nage libre, lors des championnats d’hiver à Differdange, au début du mois. En 55″90, elle est passée pour la première fois sous la barrière des 56″. Et comme, fin octobre, elle avait explosé son propre record du 400 m nage libre (4’09″42 contre 4’11″05), on se dit que tous les voyants sont au vert pour lui permettre d’aller chercher un bon chrono.
Julien Henx aussi espère briller. Mais le Dudelangeois, qui s’aligne sur les 50 m pap et 50 m nage libre, sait qu’il lui sera compliqué d’être à la hauteur de ses records nationaux (respectivement 23″15 et 21″78, à chaque fois en décembre 2019) : «Cela fait deux ans que je n’ai pas nagé un meilleur temps, forcément ça commence à peser un peu», explique le protégé d’Arslane Dris, qui a quitté Talence et s’entraîne désormais à plein temps au Luxembourg. Cette saison, il a pour meilleures perfs 24″01 et 22″47. Réussir à aller plus vite serait déjà un signe encourageant.
Le petit dernier ne rejoindra ses compatriotes que plus tard, la faute à un programme scolaire plutôt chargé. Mais même s’il n’a qu’une seule course à son programme, le 100 m nage libre, lundi, Ralph Daleiden est bien décidé à tout exploser. Le nouveau patron du sprint national, désormais détenteur du record national en grand bassin (49″97) avait démontré aux championnats d’hiver que malgré une préparation largement perturbée, il n’avait pas de rival à l’heure actuelle chez ses compatriotes. En 48″53, il abaissait encore sa marque personnelle : «Après la période d’examens, je vais avoir quelques jours pour me préparer à Abou Dhabi. Ça devrait me permettre de vraiment bien récupérer», confiait-il. De là à imaginer le record national de Julien Henx (48″06 en 2017) en danger, il n’y a qu’un pas. Et dire qu’il n’a que 18 ans…
Ils ne seront pas cinq mais bien six Luxembourgeois. En effet, Alain Kohl est également du déplacement. Le spécialiste du plongeon a mis sa carrière entre parenthèses depuis de très longs mois. Mais il va tenter de se qualifier pour les championnats du monde de Fukuoka, l’été prochain. Pour ce faire, il devrait être dans les 14 premiers sans tenir compte des 8 déjà qualifiés. Un énorme challenge.
Romain Haas
Le programme
Aujourd’hui
100 m dos : Max Mannes
200 m nage libre : Monique Olivier
Demain
100 m nage libre : Julie Meynen
200 m nage libre : Max Mannes
Samedi
50 m dos : Max Mannes
50 m nage libre : Julien Henx
Dimanche
50 m pap : Julien Henx
400 m nage libre : Monique Olivier
Plongeon : Alain Kohl
Lundi
50 m nage libre : Julie Meynen
100 m nage libre : Ralph Daleiden
Plongeon : Alain Kohl