5e EURO MEET Des cadors au rendez-vous, des jeunes pousses brillantes et pas de record du meeting. Il y a un paquet de choses à raconter sur ces trois jours de compétition.
DES SATISFACTIONS DANS TOUS LES SENS
Sur le bilan purement comptable, avec trois finales A et vingt finales B, les Luxembourgeois ont été exacts au rendez-vous. Mais c’est surtout l’ensemble qu’a apprécié Christophe Audot, le DTN : «Je suis vraiment très satisfait. On a vu beaucoup de jeunes briller. Même si tous n’ont pas fait des finales B, il y a énormément de meilleurs temps. Et ça c’est très positif pour un mois de janvier. Cela témoigne d’une belle dynamique.» Et d’ajouter : «On a une équipe nationale intergénérationnelle avec des nageuses et des nageurs qui vivent bien ensemble. Il y a de la compétition, mais c’est sain.»
Et de mettre en avant les filles : «Après les arrêts de Monique Olivier et Julie Meynen, c’était compliqué. Mais là, on retrouve de la bagarre chez les filles. On en avait huit dans l’équipe de la FLNS, il y en a quelques-unes qui ont aussi très bien marché avec leur club. Elles travaillent toutes très bien. Je pense qu’on est au début d’une nouvelle aventure.»
EMMA BARTHEL CRÉE LA SENSATION
S’il y a une performance féminine à retenir ce week-end, c’est bien sûr le record national d’Emma Barthel. À seulement 14 ans, la gamine, qui fait parler d’elle depuis déjà de longs mois, s’est emparée pour deux petits centièmes de l’ancienne marque de référence d’Aurélie Waltzing sur le 200 m brasse. Un immense exploit : «Honnêtement, je ne pensais pas qu’on parlerait de record national lors de cet Euro Meet. Je l’attendais sous les 2’40″. Mais 2’37″, c’est une vraie belle surprise. Mais c’est surtout une très belle course. Bien menée. Par une nageuse très jeune qui travaille bien et qui sait ce qu’elle fait. Le chrono est bien. Mais finalement, quand on voit la course, il y a une forme de cohérence.»
FRIPPIAT A FAIT LE JOB
Florian Frippiat repart de cet Euro Meet avec trois finales en autant de courses, une finale A sur 200 m pap et deux finales B : «J’espérais au moins une finale A. Après, je suis passé au travers de la journée de samedi et j’ai manqué de fraîcheur sur le 100 m pap. Aujourd’hui (lire hier), c’était différent. Je nageais le 200 m 4 nages pour le plaisir. Je fais un bon temps le matin. J’ai décidé de partir plus vite en finale et ça a marché. Donc, je dirais un bilan moyen plus.»
CARNEIRO S’EN CONTENTERA
Joao Carneiro était lui aussi plutôt mitigé au moment de dresser le bilan de son week-end : «Ça avait mal commencé avec le 200 m pap le vendredi matin. L’après-midi, j’ai bien réagi. Samedi, c’était dur. Sur le 50 m, je rate le départ et je fais pire qu’au passage sur le 100 m ce dimanche. Et sur le 200, je crève. Ce matin, sur le 100 m brasse (en 1’03″21), je suis content, mais ça pique. Cet après-midi, j’espérais mieux, mais je rate mon premier coup de bras directement. Je n’ai pas pris d’eau. Sinon la course aurait pu mieux se passer. Donc, on va dire qu’il y a de bonnes choses à prendre, mais on ne peut pas dire que je sois content.»
HENX GARDE LE SOURIRE
Julien Henx échoue de très peu à se qualifier pour la finale B sur 100 m nage libre. Mais il se montre globalement satisfait de son week-end : «Je suis très content. Je voulais nager en 51 secondes, je fais 51″9, c’était cool. Le deuxième 50 pique toujours un peu, mais j’ai bien réussi à relancer. Je gagne ma première série à l’Euro Meet cette année. Un moment, j’ai cru que ça passait, mais je suis 22e. Ce n’est pas grave, j’aurai une nouvelle occasion de nager deux fois la semaine prochaine à Anvers.»
ALLAR, TROIS COURSES, TROIS FINALES B
Maud Allar n’avait pas le visage des grands jours. La brasseuse luxembourgeoise reconnaît qu’elle traverse une passe un peu dure : «C’est un peu compliqué en ce moment. Mais je vais continuer à travailler encore plus dur», indique-t-elle. Il n’empêche, elle parvient néanmoins à se qualifier pour trois finales B sur les trois distances en brasse : «C’est le point positif de ce week-end. Donc, il y a de bonnes choses, mais beaucoup d’autres à améliorer.»
JOMINET RETROUVE LE SOURIRE
Après avoir traversé, comme elle le reconnaît elle-même «deux ou trois saisons difficiles», Lou Jominet se montrait très satisfaite de son week-end. Seule Luxembourgeoise en finale A, sur le 400 m nage libre, elle a signé trois meilleurs temps personnels : «J’ai fait cinq courses, dont une finale. Je voulais voir où j’en étais. Et peut-être me qualifier pour les championnats d’Europe U23. Je dois être à sept secondes sur 800 m», confie l’étudiante en mathématiques, qui file sur ses 20 ans.
LES EUROS JUNIORS DANS LE VISEUR

Ils ne sont peut-être pas encore connus du grand public, mais plusieurs nageurs se sont rapprochés des temps pour les championnats d’Europe juniors, qui se dérouleront cet été en Slovaquie. Et pour Christophe Audot, l’Euro Meet est le tremplin parfait pour s’y préparer : «Plusieurs vont entrer dans un système de qualification pour les Euro juniors. Là, ils ont pu goûter à une grosse organisation. Le security check, le warm up, la chambre d’appel. Ça leur permet de se préparer à ce qu’ils vivront lors des compétitions internationales.» Ils sont une belle poignée à rêver de la Slovaquie.
C’est le cas d’un Stefano Valentini par exemple : «Le but était de se rapprocher des temps des Euro juniors. J’étais à deux secondes, je ne suis plus qu’à une seconde. Je suis plutôt satisfait. Même si j’aurais aimé nager le temps.» Satisfaction également pour Anton Fedoseev : «Mon objectif était de faire un meilleur temps. Et j’y parviens sur la finale B du 200 m 4 nages. Et c’est très bien pour une compétition qu’on n’a pas spécialement préparée. Les Euro juniors, c’est possible. Mais il va falloir encore travailler. Et ne pas se relâcher.»
La Slovaquie, c’est également un objectif pour Philippe Weyland : «Je voulais me qualifier pour une finale B en pap, mais je n’y suis pas parvenu. J’atteins cet objectif sur le 200 m dos. Le matin, je bats mon record de deux secondes. L’après-midi, c’était un peu plus dur», indique le jeune Luxembourgeois. Qui s’est retrouvé dans la même finale que Nicolas Thill, à peine plus âgé : «J’étais 17e sur le papier. Le matin, je fais le 11e temps, j’espérais un désistement pour nager en finale A. Finalement, je fais une finale B comme l’an passé. J’aimerais me qualifier pour les JPEE, mais la concurrence est féroce. Et ils ne prennent que deux nageurs par course.»
UN EURO MEET SANS RECORD

Il fallait bien que ça arrive. Pour différentes raisons, cette 25e édition a été la première depuis une éternité où le speaker n’a jamais eu l’occasion de hurler dans le micro «New Meet Record!» En effet, personne n’a réussi à nager un nouveau record de l’épreuve. Même si c’est passé parfois à rien, par exemple pour Yohann Ndoye-Brouard en dos, les records ne sont pas tombés. Deux explications à cela : la première, il y avait un plateau moins prestigieux que les années précédentes, ce qui est normal en année postolympique. Et ensuite, les records du meeting sont désormais à des niveaux tellement élevés qu’il faut vraiment faire une très grosse perf pour aller les chercher.