Mardi, Raphaël Stacchiotti n’a pas laissé passer l’occasion : après un temps canon en série (2’00’66), l’Ettelbruckois a obtenu son billet pour la finale du 200 m 4 nages des championnats d’Europe à Londres.
Après Laurent Carnol, qui a déjà atteint ce stade de la compétition en championnat d’Europe à deux reprises, c’est Raphaël Stacchiotti qui s’invite au bal des huit meilleurs nageurs continentaux sur le 200m 4nages. Tout simplement dingue.
C’est avec un moral au beau fixe et gonflé à bloc que Raphaël Stacchiotti abordait ce rendez-vous continental. Sans pression puisque déjà qualifié pour les JO, l’Ettelbruckois s’était déjà rassuré lors de la première journée, après avoir battu son record personnel sur le 100 m dos. Le tout, alors qu’il avait quelque peu raté son virage, sans quoi il aurait pu titiller le record national de son vieux pote Jean-François Schneiders, qui a remisé bonnet, lunettes et maillot à l’issue de l’Euro Meet. C’est donc plein de confiance qu’il s’est présenté, mardi matin, sur le plot pour prendre le départ de sa course de prédilection : le 200 m 4 nages. Avec la ferme intention de ne pas se louper, lui qui n’a jamais brillé aux championnats d’Europe en grand bassin.
Auteur d’une superbe course, il signe un énorme chrono : en effet, ses 2’00″66 sont tout simplement son quatrième temps en carrière : «C’est la troisième fois que je fais 2’00 » le matin. C’est la première fois que j’ai le droit de nager l’après-midi après avoir été aussi rapide le matin», confie-t-il quelques minutes après sa course. Et de raconter ses quatre longueurs de bassin : «Je pars vite. Peut-être un poil trop, mais il fallait le faire ce matin, sinon j’aurais certainement eu du mal à revenir. Du coup, voyant que j’étais devant, je n’ai rien lâché. En crawl, je prends un peu cher, mais ça va. En gros, les temps de passage sont corrects. Faudra juste aller plus vite ce soir.»
Faire exploser la barrière des 2 minutes
Avant d’aller faire une petite sieste réparatrice, il lâchera tout de même : «Je pensais quand même que j’étais plus rapide. Mais maintenant, l’objectif c’est d’aller en finale.» Quelques minutes avant 20 h à l’heure luxembourgeoise, Raphaël Stacchiotti, qui avait donc dominé la dernière série et pris au final le cinquième temps, avait droit à l’une des meilleures lignes d’eau. C’est donc couloir 5, entre le Grec Vazaios et l’Anglais Litchfield, que l’Ettelbruckois s’est aligné en demi-finale. Allait-il réussir ce qu’avait fait son compatriote Laurent Carnol il y a quelques années, et atteindre la finale d’un championnat d’Europe ? Allait-il enfin briser la barrière des 2 minutes ?
Mardi soir, la réponse est tombée : OUI! Au terme d’une belle course, Raphaël Stacchiotti, forcément un peu émoussé, a réussi pratiquement le même temps que le matin. En 2’00″72, il prend la troisième place de la demi-finale, dominée par le jeune Grec Vazaios, meilleur temps des deux demi-finales en 1’58″47. Et comme lors de la seconde demie, ils ne sont que trois à avoir nagé plus vite que lui, voilà donc Raphaël Stacchiotti qui s’offre sa première finale en grand championnat.
Ce mercredi, à 20 h 26 à l’heure luxembourgeoise, l’Ettelbruckois sera tout simplement en lice pour une médaille. Bien sûr, ce serait un immense exploit. Mais vu que le grand favori hongrois Laszlo Cseh, qui avait écrasé les séries hier matin, a déclaré forfait pour la suite, il y a des places à prendre. Mais pour avoir le moindre espoir de goûter à une breloque, Raphaël Stacchiotti devra tout bonnement se surpasser. Et faire voler en éclats cette fameuse barrière des deux minutes. Mais en ne nageant pas le matin, bien reposé et motivé comme on l’imagine, tout est possible. Alors, pourquoi pas ?
Romain Haas