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[Natation] Rémi Fabiani : «Bien sûr que j’aimerais le faire»


Rémi Fabiani aborde sereinement la journée la plus importante de sa jeune carrière. (photo DR)

CHAMPIONNATS D’EUROPE À BELGRADE Rémi Fabiani s’est confié avant de tenter de saisir son ultime chance de se qualifier pour Paris, samedi.

Quel est votre état d’esprit ?

Rémi Fabiani : Je suis assez confiant. Le but, c’est la demie, voire la finale, du 50 m nage libre (NDLR : les minima sont fixés à 21« 96 et avec son record national de 22« 09, il est 15e temps des engagés). Après, je sais que je suis encore jeune et qu’il y aura la possibilité de Los Angeles. Mais Paris, bien sûr que j’aimerais le faire. C’est pour cela que je reviens au Luxembourg en début de saison. Cela fait trois ans que je pense à ça. 

On vous sent plutôt détendu malgré l’enjeu ?

Je ne dirais pas que ça m’est égal, mais je pense que la semaine de stage à Tenerife m’a fait du bien. J’ai de nouveau bien nagé et réaffirmé le fait que j’ai les capacités de le faire. Après, si ce n’est pas cette année, ce ne sera pas cette année. Mais le but, c’est de le faire.

Vous vous sentez plus en forme qu’au Mare Nostrum, à Barcelone puis Monaco ?

Beaucoup plus. À Monaco, c’était bizarre. Après une période d’affûtage, j’ai eu un peu de mal à me remettre à sprinter. Monaco, c’était comme si c’était une semaine d’entraînement. Je rentre le lundi et le mardi, on fait une séance avec des super sprints. Ça marche super bien. Et ça continue à aller de mieux en mieux. Au fil des jours, c’est de plus en plus prometteur.

Et après, le stage avec toute l’équipe ?

Oui. Ça me pesait d’être tout seul. Et en fait, ça m’a fait du bien. On était très bien logés à Tenerife, on était tous ensemble dans une petite villa. C’est un événement assez important pour tout le monde. Ralph (Daleiden) et moi, on essayait de se qualifier pour les JO, Finn (Kemp) c’étaient ses premiers championnats d’Europe, Joao (Carneiro), les premiers depuis longtemps. Tout ça pour dire que le but, c’était de passer le moins de temps possible à la piscine pour relâcher la pression. Faire ce qui était nécessaire. Profiter du fait qu’on était bien logés tous ensemble. On mangeait tous ensemble. On pouvait regarder des films tous ensemble. Un peu de vie sociale, j’en avais besoin.

On sent que ça vous a vraiment fait beaucoup de bien ?

Oui. Mentalement, c’était dur de se relancer sur une période de travail. Avant Barcelone et Monaco, j’avais été malade. Ça n’avait pas été un bon affûtage. Et actuellement, j’ai l’impression de ne pas avoir été aussi affûté depuis longtemps. J’ai une série signature que je fais avant les compétitions. Je l’avais faite avant Rome en 2022 et Dublin en 2023. Quand elle se passe bien, c’est plutôt prometteur.

Si je nage bien, le temps viendra de lui-même

De quoi s’agit-il ?

D’un 4×50 m avec paddles avec repos nécessaire entre les 50. Tous les 50 à fond sans respirer, d’une seule poussée. Sans start. L’an passé, avant Dublin, je nageais 22″7 en moyenne. Et là, j’ai nagé 22″3, 22″2, 22″0. À Dublin, j’avais fini par nager 22″09. Sur 25 m sprint, j’ai fait mon meilleur temps en 9″5. Pour l’instant, je nage vite. Et mon épaule (NDLR : il s’était fait mal à l’épaule avant de prendre part au Mare Nostrum) ne me gêne pas tant que cela.

Vous êtes donc serein malgré l’enjeu ?

On a fait tout ce qu’il fallait. Je vais faire de mon mieux pour passer. Plus je nage, plus j’irai vite. Donc le but, c’est de passer des tours. Si je nage bien et que je fais une bonne course, le temps va venir de lui-même. On a vraiment travaillé sur toutes les choses qui manquaient. Cette deuxième moitié du 50 où il faut plus de volume. Avec ce qu’on a appris au Giant Open, au CIJ, au Mare Nostrum et au stage, j’ai l’impression d’avoir une image précise de ce à quoi ressemble un 21″9. Quelque chose que je n’avais pas à Dublin. Maintenant, mon corps est très différent. J’y vais beaucoup plus confiant.

Après, ça reste une mécanique d’extrême précision ?

Oui. Le sprint à ce niveau, c’est quand même nouveau. Pour moi comme pour Christophe (NDLR : Audot, le DTN et son entraîneur). C’est tellement précis, il y a tellement de paramètres. Que ce soit la vitesse, l’explosivité, la fréquence, le ressenti dans l’eau, la résistance que je crée, le meilleur saut. Ça demande d’être totalement concentré. En fait, ça me coûte beaucoup de me remettre dans cette bulle. Avant Monaco et Barcelone, c’était dur d’avoir cet état d’esprit. Je n’avais pas l’énergie. Et maintenant, je l’ai retrouvée.

Carneiro, avant le grand final

Vendredi était la journée la plus calme pour la délégation luxembourgeoise. En effet, seul Joao Carneiro était en lice. Il boucle son 50 m brasse en 28″71, soit son deuxième meilleur chrono en carrière, et termine à la 28e place. Ce samedi, place au plat de résistance avec le 50 m nage libre. Outre Rémi Fabiani et pourquoi pas Ralph Daleiden, qui auront la qualif olympique dans le viseur (il faut nager en 21″96), Julien Henx, qui veut également y croire, et Joao Carneiro seront également au départ. Avant que Finn Kemp ne s’élance pour les séries du 200 m 4 nages. Il s’agira du dernier engagement individuel avant le relais 4×100 m 4 nages, dimanche.