Ces championnats ont permis de faire la découverte de Ralph Daleiden, petit prodige que l’on compare déjà à Raphaël Stacchiotti.
Ralph Daleiden, un nom qu’il faudra peut-être apprendre à connaître. (Photo : Julien Garroy)
Il est haut comme trois pommes et, hormis quelques aficionados très pointus, personne, ou presque, ne le connaît. Mais c’est bien normal, vu que Ralph Daleiden, puisque c’est de lui dont il s’agit, n’a que… Onze ans.
Malgré tout, son entraîneur, Sandra Bodeving, n’hésite pas à le comparer à un certain Raphaël Stacchiotti, à qui le garçon du SL n’en finit plus de piquer ses meilleures performances des 11 ans. Ce week-end, il s’est emparé de pas moins de trois chronos, propriété depuis 2003 du phénomène de la natation luxembourgeoise. Des références sur les 100 m papillon et 100 et 200 m 4 nages qui sont désormais de l’histoire ancienne.
La faute à un gamin qui s’entraîne depuis deux ans avec Sandra Bodeving. Et la technicienne n’a pas peur de faire la comparaison avec Stacchiotti. Elle peut se le permettre puisqu’elle a notamment eu sous sa direction Raphaël Stacchiotti au même âge : « La première fois que j’ai vu Ralph, il m’a tout de suite fait penser à Raphaël. Il est tellement aquatique », précise, un brin admirative, cette éleveuse de champions qui compte également dans ses rangs Joao Carneiro, un jeune brasseur plein de talent détenteur des meilleures performances des 11 ans sur les 100 et 200 m brasse.
Daleiden n’est que la dernière pépite entraînée par une femme qui a d’abord été nageuse à Ettelbruck avant de se tourner vers l’entraînement, en étant de longues années aux côtés de Jacqueline Mailliet à l’époque. C’est donc avec elle qu’ont grandi, outre Raphaël Stacchiotti, Laurent Carnol, Dana Gales et autre Christine Mailliet.
> Fière d’avoir à nouveau un tel talent »
Après trois ans d’arrêt pour raisons professionnelles, elle a repris du service à partir de 2006, cette fois au SL. Et elle savoure : «Je suis très fière d’avoir à nouveau un tel talent. Il a de super jambes, de superbes coulées. Il a battu des perfs de Raphaël, je suis très contente, c’était l’objectif fixé pour ces championnats», confie-t-elle aux anges.
Pour l’heure, le joyau n’est pas trop exposé puisque l’an dernier, alors qu’il devait normalement s’entraîner cinq fois par semaine, il ne se mettait à l’eau qu’à quatre reprises : « On ne veut pas aller trop vite avec lui ».
Le principal intéressé, très timide, explique toutefois qu’il « nage pour le plaisir et pour être avec les copains ». Confirmation auprès de son entraîneur, qui révèle les secrets de la réussite : « Il faut que les enfants aient envie de venir s’entraîner. Si le groupe tient bien ensemble, s’ils s’entendent bien entre eux, la moitié du travail est faite. Il ne faut pas oublier que la natation, c’est très dur ».
Évidemment, il est trop tôt pour dire si oui ou non Ralph Daleiden aura un destin à la Raphaël Stacchiotti. Mais quand on lui demande quel est son rêve absolu, le gamin laisse échapper dans un murmure : « Les JO ». Bien sûr, ce ne sera pas pour Rio. Mais selon Sandra Bodeving, Tokyo-2020 n’est pas une utopie : « Je le verrais bien y aller », indique-t-elle sans craindre de mettre une pression d’enfer à Ralph Daleiden : « C’est quelqu’un de très calme. On n’a pas mis de pression à Raphaël à l’époque et on ne compte pas le faire avec Ralph ». Daleiden, un nom à suivre…
De notre journaliste Romain Haas