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[Natation] Pour Rio, il faudra patienter


Monique Olivier n'avait pas les moyens de battre son record national. Mais elle a tout donné. (Photo : Julien Garroy)

[Championnats nationaux à La Coque] Le traditionnel rendez-vous estival n’a pas permis à ceux qui visaient les minima A pour Rio de les réaliser.

Alors que Laurent Carnol et Raphaël Stacchiotti ont leur billet pour le Brésil en poche depuis plus d’un an, ils étaient encore trois à prétendre jouer leur va-tout lors de ces championnats. Mais ni Julien Henx, auteur de deux records nationaux, ni Julie Meynen, ni Monique Olivier n’y sont parvenus.

La Coque avait des «petits» airs d’Euro Meet, avec ses dizaines de drapeaux qui se dressaient fièrement aux abords du bassin. Il faut dire que comme c’est désormais une tradition, les championnats nationaux sont maintenant Open, si bien qu’ils sont ouverts aux autres nations.

Une donnée qui a ses bons côtés, puisque le niveau est forcément plus relevé. Mais qui en a d’autres beaucoup plus déplaisants, comme le fait de ne voir, dans certaines courses, tout simplement aucun représentant luxembourgeois. Une incongruité pour Claude Waltzing, l’entraîneur de Dudelange, Differdange et Mondercange : «Pour certaines courses, il faudrait pouvoir mettre une finale B, qui permettrait d’être sûr d’avoir des Luxembourgeois au départ.»

Évidemment, ça ne concernait pas les ténors de la natation grand-ducale, qui étaient bien sûr tous au rendez-vous des finales A de ces championnats. Mais avec des degrés de forme et de motivation différents.

Certains jouaient leurs dernières cartes pour tenter de décrocher une place à Rio. Ce fut le cas de Julie Meynen qui devrait savoir aujourd’hui ou demain si ces foutus trois centièmes manquants pour la norme A ne vont pas lui fermer les portes du Brésil. Ce week-end, la sprinteuse a composé avec son état de forme du moment. Pas au top, puisqu’elle a dû subir une infiltration il y a plusieurs semaines, en raison de douleurs insoutenables au niveau de l’épaule : «Ça tombait mal, j’ai dû changer mon entraînement dans l’eau et en muscu. Pendant une semaine je n’ai presque rien fait.» Et notamment pas de travail avec plaquettes, pour éviter de trop solliciter son épaule meurtrie.

Dans l’eau, la future étudiante d’Auburn a fait le boulot, remportant les 50 et 100 m nage libre dans des temps très corrects (25’49 et 55’87). Insuffisants, toutefois, pour décrocher son billet direct pour le Brésil : «Je fais quand même mon troisième meilleur temps sur le 50 m nage libre», sourit-elle. Selon toute vraisemblance, elle devrait bien être à Rio, dans un peu plus d’un mois…

Henx retrouve le sourire

Lui n’y sera sans doute pas. Mais on peut officiellement annoncer qu’on a retrouvé Julien Henx. Exilé à Talence depuis son échec de l’Euro Meet, le Dudelangeois a retrouvé ses sensations. Et le sourire. Après avoir raté de deux centièmes le record national du 100 m nage libre en séries le samedi (50’38 contre 50’36 puis 50’91 et quatrième en finale), il a amélioré son record du 50 m de… deux centièmes en séries, dimanche. En 22’95, il fait mieux que ses 22’97 de Kazan. «Libéré d’un poids», comme il le dit lui-même (voir ci-contre), il a pu lâcher les chevaux en finale. Et se faire plaisir. Résultat, un cinglant 22’84, pour une belle deuxième place. Évidemment, les minima A pour Rio (22’27) sont très loin et la probabilité de le retrouver est très faible. Mais c’était une belle dernière sortie avant de rejoindre l’armée au mois de septembre.

La dernière qui avait encore une toute petite chance était Monique Olivier. Mais pour espérer faire partie des repêchées, elle devait littéralement pulvériser son record national du 800 m (8’45’37) puisque les normes demandées sont de 8’33’97.

Elle s’en tire avec la deuxième place, mais le titre en 8’53’89 après avoir dominé le 400 m nage libre en 4’17’08 : «Il était irréaliste de nager les temps A, qui étaient vraiment très élevés. D’autant plus que j’ai eu les examens et je n’ai eu qu’un mois pour reprendre un bon rythme. L’année était compliquée mais c’était très intéressant», confie-t-elle.

Romain Haas