Monique Olivier retrouvait la compétition, ce week-end à Édimbourg. Pour se préparer, elle a opté pour un stage en altitude… à la maison !
Voilà une année que la plupart des nageurs sont à l’arrêt. C’est le cas pour Monique Olivier, dont la dernière compétition officielle remontait à mars 2020, juste avant que la pandémie ne mette tout le sport à l’arrêt. Elle a ensuite rejoint le Luxembourg, où elle a pu s’entraîner normalement à partir du mois de mai. Puis est rentrée en septembre à Édimbourg, où elle étudie depuis plusieurs années.
En Écosse, elle s’est entraînée très durement. Et alors qu’elle part généralement s’oxygéner pour des stages en altitude, il fallait trouver des solutions de rechange, puisque les voyages sont quelque peu compliqués en cette période. Et la solution, elle a été toute trouvée : «On a installé des tentes d’altitude dans nos chambres. On a passés quatre semaines à dormir dedans, confie la multiple championne nationale. On dort en altitude et on s’entraîne au niveau de la mer. C’est une bonne alternative quand on ne peut pas partir en stage.»
Un test concluant en décembre avec deux records personnels lors d’une compétition locale en petit bassin avec chronométrage électronique, qui auraient pu signifier autant de records nationaux (4‘08« 43 contre 4‘11« 05 sur le 400 m nage libre et 1‘58« 13 contre 1‘58« 36 sur le 200 m nage libre). Mais la FLNS a décidé de ne pas reconnaître ces chronos étant donné qu’il ne s’agissait pas d’une compétition officielle.
Une reprise très encourageante
Ensuite, retour sous la tente pour quatre nouvelles semaines. Avant un nouveau test qui s’est soldé par un 4‘15 » sur le 400 m et un 2‘01« sur le 200 en grand bassin alors que ses records nationaux sont de respectivement 4‘11« 59 et 2‘00« 71.
Et alors que la plupart des meilleurs nageurs britanniques se réunissaient à Manchester, ce week-end, la Luxembourgeoise, de par sa nationalité, devait se contenter d’un retour à la compétition plus confidentiel, à Édimbourg, dans une compétition cette fois inscrite officiellement au calendrier. Avec pour ambition de nager encore plus vite. Mission accomplie avec notamment un joli 4‘12« 89 sur le 400 m, qu’elle a remporté sans concurrence : «Faire un tel chrono en nageant seule, c’est vraiment bien.» Sur le 200 m, elle prend la deuxième place en 2’01« 20, remporte le 100 m en 57“59 et signe un record personnel à l’occasion de sa victoire sur le 50 m en 26« 99 : «Je suis allée à chaque fois plus vite qu’au dernier test, donc je suis très satisfaite. Surtout après trois semaines d’entraînement intensif.»
De quoi la mettre en confiance pour les prochaines échéances. En effet, son grand défi, ce sont les minima olympiques.
Et pour aller à Tokyo, il lui faudra tout simplement pulvériser ses temps de référence puisqu’on lui demande 4’07“90 et 1’57“28 sur ses deux distances de prédilection.
Maintenant, il lui faut trouver les bonnes occasions pour tenter d’aller claquer ces énormes chronos. Et la nageuse grand-ducale ne veut et ne peut pas se projeter trop loin : «Ma première chance, ça devrait être à Stockholm début avril, j’aurai encore une autre compétition fin avril et puis il y aura les championnats d’Europe en mai, à Budapest. Après, je ne suis pas sûre. C’est difficile de planifier quoi que ce soit car tout change très vite.» En tout cas, même si énormément de travail reste à faire, Monique Olivier est incontestablement sur la bonne voie.
Romain Haas