Après de nombreuses interrogations sur la suite à donner à sa carrière, il semble que Max Mannes a enfin trouvé le compromis idéal. Il défend depuis cette année le club d’Uster, en Suisse, où il vient de s’installer.
C’est certainement le nageur luxembourgeois qui a obtenu les meilleurs résultats cette année. Et pourtant, Max Mannes n’est pas franchement un modèle de stabilité. C’est donc dans cette optique, celle de trouver une vraie base à partir de laquelle il pourra travailler sur la durée, qu’il a cherché un nouveau point de chute. Il avait effectué un test avec Antibes, où il aurait retrouvé Pit Brandenburger. Mais comme ce dernier est de retour au pays pour commencer des études de kiné, le géant differdangeois a prospecté.
Et c’est à Budapest, lors de championnats d’Europe où il a d’ailleurs brillé en devenant notamment le premier Luxembourgeois à briser la barrière des 56 secondes sur le 100 m dos, qu’il a pris contact avec Paul «Pablo» Kutscher, entraîneur uruguayen né en Allemagne et qui officie au club suisse d’Uster Wallisellen : «Christophe (Audot) et Christian (Hansmann) le connaissent bien. Je lui ai envoyé un message et on a bien discuté et on a décidé de travailler ensemble.» Il restait seulement quelques détails à régler, notamment une cotisation annuelle bien plus importante en Suisse qu’au Luxembourg : «Pratiquement quatre fois plus cher qu’au Grand-Duché.»
C’est décidé, Max Mannes poursuivra donc sa carrière en Suisse. Un nouvel environnement. Une nouvelle mentalité. Qui semble lui convenir parfaitement pour le moment : «C’est un peu moins strict, tu peux faire les trucs comme tu veux, t’organiser un peu comme tu veux. En plus tu termines à 18h30 et pas à 20h. C’est vraiment un club familial, un peu comme Ettelbruck ou Differdange, tout le monde nage ensemble, personne n’est très loin devant ou très loin derrière, ça me convient bien», confie le nageur grand-ducal, qui vient tout juste de s’installer : «Au départ, j’étais chez un ami, mais je viens de passer ma deuxième nuit dans mon nouvel appartement. Mes coéquipiers m’ont d’ailleurs aidé à déménager, c’était sympa.»
Un stage en Turquie prometteur
Il y a quelques jours, il était encore en Turquie, du côté de Belek, où il a effectué un stage de deux semaines avec sa nouvelle équipe. Et il a adoré : «J’ai fait des temps incroyables. Et il y avait une super ambiance.» Depuis qu’il a rejoint le club helvète, il n’a participé qu’à une seule compétition, en septembre. Et ça s’était plutôt bien passé : «J’avais nagé les 100 et 200 m dos. J’ai fait mon deuxième meilleur temps sur 100 m et mon troisième sur 200 m alors que je n’étais pas préparé.»
Avec un stage costaud et quelques semaines d’entraînement en plus à raison d’une dizaine de séances dans l’eau et deux ou trois de muscu en plus, celui qui passe désormais son DAEU par correspondance à Nancy avant, il l’espère, de rejoindre les douanes, devrait être costaud, la semaine prochaine aux championnats d’Europe de Kazan : «Max me semble très fort. Il a été très rapide en Turquie. À mon avis, c’est le nageur à suivre en Russie», explique Christophe Audot, l’un des deux entraîneurs nationaux (avec Arslane Dris) qui sera en charge de la sélection aux Europe la semaine prochaine. Outre Max Mannes, on retrouvera Julie Meynen et Pit Brandenburger.
Le principal intéressé ne s’interdit rien. Même s’il se présente un peu dans le flou : «Pablo me dit que je peux nager facile 1’45″, mais pourquoi pas viser 1’44″. Je peux nager 1’47″ comme 1’44″, je n’en ai aucune idée. J’ai beaucoup de courses à mon programme (NDLR : 50-100-200 m dos et 100 et 200 m nage libre), mais mon gros objectif, c’est d’aller chercher les records de Raphaël (Stacchiotti) sur les 100 m dos (53″34) et 200 m nage libre (1’45″47). Si j’y parviens, j’aurai fait de superbes championnats d’Europe.» Pour rappel, il a des records personnels sur ces distances de respectivement 53“98 et 1’46″37. Et il sera au comble du bonheur s’il pouvait à nouveau passer sous les 2 minutes au 200 m dos : «Je n’y suis arrivé qu’une fois. J’ai vraiment envie de nager encore une fois sous les deux minutes.»
Reviendra-t-il de Russie avec tous ses objectifs atteints ? Si ce n’est pas le cas, il lui restera encore les Mondiaux à Abou Dhabi en décembre pour montrer que le travail suisse paie.
Romain Haas