CHAMPIONNATS D’EUROPE, À LONDRES (16-22 MAI). Pas moins de six nageurs grand-ducaux seront engagés dans la compétition. Avec des ambitions très diverses.
Ils sont six à défendre les couleurs luxembourgeoises à l’occasion des championnats d’Europe, qui débuteront à Londres, lundi. Mais entre Julie Meynen, qui veut enfin réaliser les minima pour Rio, Raphaël Stacchiotti, qui vise la barre des 2minutes sur le 200m 4 nages, Laurent Carnol, qui ne sait pas s’il pourra nager, ou encore Julien Henx, qui s’est exilé dans le sud de la France, difficile d’y voir très clair. Revue de détail des effectifs en présence.
MEYNEN, DES MINIMA DANS LE VISEUR
Même si, avec un chrono supérieur de trois centièmes aux minima imposés pour aller à Rio, elle est pratiquement assurée de vivre ses premiers JO, Julie Meynen ne veut pas s’en contenter. Et à Londres, elle part avec beaucoup d’ambition : « Déjà, même si c’est pratiquement sûr, ça ne l’est pas complètement. En plus, si je ne fais pas les minima A, je ne pourrai nager que le 50 m à Rio », confie-t-elle.
Après sa course canon à l’Euro Meet, Julie Meynen est malheureusement tombée malade : «C’était un cercle vicieux : je n’étais pas en forme, donc j’étais lente, donc je n’avais plus envie de m’entraîner. Quand tu donnes tout, mais que tu es lente, ce n’est pas motivant.»
Et ces championnats d’Europe seront sa première compétition sur laquelle elle se présentera en étant au meilleur de sa forme.
Curieusement, même si on a le sentiment qu’elle fait partie des meubles, il ne s’agira que de ses premiers championnats d’Europe : « En 2014, j’étais aux JO de la Jeunesse à Nanjing, précise la jeune femme de 18 ans, qui a effectué un dernier réglage au CIVE, à Ettelbruck.J’avais nagé quatre records du meeting, c’était vraiment bien. »
À Londres, elle aura pour objectif d’être à son meilleur niveau. Et de confirmer ses statistiques : « La saison n’a pas été facile, mais j’ai quand même pratiquement tout le temps réussi à nager en 25″ sur le 50″ et 55″ sur le 100. Et ça, c’était le but! »
Julie Meynen sait qu’elle n’a pas la marge de ses adversaires et que pour avoir une chance d’avoir le droit de nager l’après-midi, elle devra obligatoirement nager très vite le matin. Et si ça peut être en 25″28 ou moins, elle en sera la première ravie.
Son programme
Lundi : 50 m pap
Mardi : 100 m nage libre
Samedi : 50 m nage libre
STACCHIOTTI NE VA PAS SE MÉNAGER
Lui est assuré depuis pratiquement un an d’aller aux Jeux. Grâce à son 2’00″28 des JPEE, Raphaël Stacchiotti a depuis belle lurette son billet pour Rio. Mais ce n’est pas pour autant que l’Ettelbruckois va se reposer sur ses lauriers. En grande forme actuellement, le spécialiste du 4 nages est clairement motivé : « Le travail est bon en ce moment. De bonne qualité. La technique se met en place tout doucement et les km descendent. En gros, le plaisir peut arriver. »
Stacchiotti sera celui qui aura le programme le plus chargé avec pas moins de cinq épreuves au programme. Et il n’a pas l’intention d’y aller en dilettante : « Je ne vise que des meilleurs temps et des finales sur les 200 et 400 m 4 nages. »
Un discours plein d’envie, de motivation et d’excitation. Pour lui, il est temps que la compétition démarre!
Son programme
Lundi : 100 m dos
Mardi : 200 m 4 nages
Jeudi : 100 m nage libre
Vendredi : 100 m pap
Dimanche : 400 m 4 nages et relais 4×100 m 4 nages
CARNOL Y VA POUR VOIR… VOIRE MIEUX
On pourrait se demander quel intérêt il a à se rendre à Londres, alors qu’il s’est gravement blessé lors du stage en Turquie (rupture d’un ligament de la cheville droite) il y a un peu plus d’un mois. Mais Laurent Carnol sera bien du voyage en Angleterre : « Au début, je ne pouvais que nager avec les bras. Mais depuis quelques jours, j’ai pu recommencer avec les jambes », indique le brasseur.
Évidemment, pas question de prendre le moindre risque. Mais Laurent Carnol explique qu’il a besoin d’aller à Londres : « Cela fait pas mal de temps que je n’ai pas participé à des courses de haut niveau. La dernière fois, ça doit remonter à Stockholm, en mars. On va voir. Ce sera peut-être un peu trop juste pour le 100 m, lundi. Mais le 200 m, c’est mercredi. Ça me laisse encore deux jours de plus. »
Et de préciser : « Si je ne peux pas faire mieux que 2’20 », je ne nagerai pas. Mais si j’ai l’impression de pouvoir faire un 2’15 », par exemple, je vais être au départ. Maintenant, c’est dur de dire ce que je peux faire. Bien sûr, ce ne sera pas des meilleurs temps, mais je crois que ça devrait aller. »
Son programme
Lundi : 100 m brasse
Mercredi : 200 m brasse
Vendredi : 50 m brasse
Dimanche : relais 4×100 m 4 nages
HENX, L’HEURE DE VÉRITÉ
Après un Euro Meet dans lequel il était totalement dans la nasse, Julien Henx a pris une décision radicale : il a tout quitté pour aller trouver un nouvel air et de nouvelles méthodes d’entraînement. Il est donc parti du côté de Talence, dans le sud de la France, où il revit : « Je me sens bien. Je suis rapide à l’entraînement. Maintenant, il faut voir ce que ça va donner en compétition », indique-t-il.
Julien Henx vise des meilleurs temps sur les trois courses sur lesquelles il s’aligne, à savoir 50 m, 100 m nage libre et 50 m pap. Trois distances dont il est le recordman national. Évidemment, il a certainement dans un coin de sa tête les minima pour les JO de Rio, mais il ne se focalise pas trop dessus : « C’est certes dans ma tête, mais je ne me mets pas plus de pression que cela. »
Son programme
Lundi : 50 m pap
Jeudi : 100 m nage libre
Samedi : 50 m nage libre
Dimanche : relais 4×100 m 4 nages
BRANDENBURGER, UN PHYSIQUE À APPRIVOISER
Pit Brandenburger est l’invité de dernière minute sur ces championnats d’Europe. Qualifié à la faveur d’un superbe record national sur le 400 m à Bronshoij au Danemark le mois dernier, le nageur du SL espère confirmer ses bonnes dispositions : « Bien sûr, le but c’est de faire des meilleurs temps. Mais surtout de voir comment mon nouveau cycle de travail agit sur mon corps . »
En effet, depuis trois semaines, en accord avec son entraîneur Christophe Audot, Pit Brandenburger met les bouchées doubles dans les salles de muscu : « Après le Danemark, j’ai entamé un cycle de force. Je bosse beaucoup plus et plus lourd en muscu. » Concrètement, il met plus de poids et effectue davantage de répétitions.
L’objectif est de gagner en force et en vitesse, afin de nager de manière plus puissante tout en maintenant plus longtemps une grande vitesse : « Je me sens plus puissant maintenant. Mais c’est vrai qu’au début, c’est un peu perturbant au niveau des muscles. »
Son programme
Lundi : 400 m nage libre
Mardi : 200 m nage libre
Jeudi : 100 m nage libre
Dimanche : relais 4×100 m 4 nages
VAN DEN BOSSCHE, APPARITION EXPRESS
Eline van den Bossche ne fera pas de vieux os en Angleterre. La dossiste, en grande forme à l’image d’un bon CIJ Meet, ne participera en effet qu’au seul 200 m dos, le lundi : « Je repars tout de suite après parce que j’ai le bac qui arrive. » À la différence de Monique Olivier, qui a renoncé à participer aux Europe pour se concentrer sur le bac, Eline van den Bossche a choisi d’y aller. Histoire de gagner encore un peu en expérience. Et, pourquoi pas, de claquer un chrono.
Son programme
Lundi : 200 m dos
Romain Haas