Pas de record pour cette quatrième journée des championnats d’Europe à Budapest. Les organismes commencent à accuser le coup.
Après trois premières journées enthousiasmantes avec à chaque fois un record national, on attendait beaucoup de cette quatrième journée, du côté des nageurs luxembourgeois. Sur le papier, le 200 m nage libre, notamment, pouvait apporter son lot de nouvelles réjouissantes. Avec Max Mannes et Pit Brandenburger, on pouvait rêver à voir un athlète passer, pourquoi pas, sous les 1’50“ et se rapprocher du record de Raphaël Stacchiotti (1’49“61), qui date de l’époque des combinaisons « magiques ».
Au vu de la forme affichée depuis le début de la compétition (deux records nationaux et une course où il vient mourir à deux centièmes), Max Mannes était peut-être celui qui présentait le plus de garanties. Malheureusement, le géant du SCD enchaîne les courses tous les jours. Et forcément, à un moment, ça se paie. Manque de chance, c’est sur cette course que c’est arrivé. Aligné dans la troisième des huit séries, il ne peut faire mieux que 1’51“98, très loin de son record personnel (1’50“48) : «Fatigué», se contentera de commenter le principal intéressé.
L’autre grande chance luxembourgeoise était dans la même série. Après un très bon relais et un record personnel sur le 100 m nage libre, Pit Brandenburger semble être sur la voie du retour en forme. Logiquement, il espérait beaucoup sur sa distance de prédilection. Peut-être un peu trop : «Pit s’est mis un peu trop de pression. Il a refait dix fois sa course cette nuit. Il a peut-être été gourmand dans les objectifs», note Christophe Audot, son entraîneur. Neuvième de sa série en 1’52“14 (son record est de 1’50“10), le nageur d’Antibes est passé à côté de son sujet : «Je suis très satisfait du début de ma compétition et très déçu de la fin. J’attendais tellement plus sur le 200 m, surtout après mon meilleur temps sur le 100 m. Je me sentais un peu fatigué ce matin. Malheureusement, je n’étais pas au niveau que je pensais ou voulais avoir», explique-t-il avec beaucoup de lucidité.
Henx a fait ce qu’il a pu
Pas moins de trois nageurs Luxembourgeois étaient engagés sur cette distance. Le troisième larron n’était autre que la révélation Ralph Daleiden, nouvelle fusée du sprint grand-ducal. Engagé dès la première série, il s’impose en 1’53“71 et abaisse sa meilleure marque personnelle, fixée jusqu’alors à 1’54“66. Pas assez pour le satisfaire : «Je suis parti beaucoup trop lentement. Il faut que je prenne plus d’expérience sur cette course. Je suis content de rentrer à la maison pour m’entraîner à nouveau.» En effet, Pit Brandenburger, Raphaël Stacchiotti et donc Ralph Daleiden sont repartis dès jeudi en compagnie de Christophe Audot.
Sur place, il reste donc le DTN Christian Hansmann et Arslane Dris, l’entraîneur de Julien Henx, qui va s’occuper des quatre derniers qui restent jusqu’au bout. À commencer par son poulain, qui était au départ, hier, de la dernière série du 50 m pap. À côté de Florent Manaudou, le nageur de Talence a fait ce qu’il a pu mais doit se contenter de 24“35, à bonne distance de son record national (23“63) : «Je suis quand même content. Il faut être honnête, c’est mon meilleur temps de la saison et ma meilleure course. C’est un plaisir de nager avec les grands noms, c’est pour cela que je nage. Maintenant, avec tous les problèmes que j’ai eu (NDLR : il a eu le Covid deux fois et ne s’entraîne normalement que depuis quelques semaines), je savais que je ne serais pas compétitif. Mais j’ai pris du plaisir, y compris à l’échauffement.»
«Ça reste un temps raisonnable au vu du contexte. Au niveau de sa course et de son temps, je ne peux pas dire que je suis déçu», indique Arslane Dris. Et d’ajouter : «Avec son problème d’oxygénation, il est obligé de respirer deux fois. Normalement, il ne respire pas, ça permet une meilleure stabilité tout au long du parcours. Dès qu’il respire, sa nage se détériore, on n’est plus sur de la nage propulsive. Le 50 m, c’est court. Les gens disent que c’est facile. Mais si tu fais des erreurs, tu le paies. Respirer deux fois, c’est deux pénalités.» Julien Henx aura encore une course, le 50 m nage libre, samedi.
La compétition se poursuit ce vendredi avec la seule course de Julie Meynen, le 100 m nage libre, où elle sera en quête des six centièmes qui lui manquent pour aller à Tokyo (54“44 contre 54“38 demandés). Quant à Max Mannes, il en terminera de son marathon avec le 200 m dos.
Romain Haas
Résultats et programme
Jeudi
200 m nage libre : Max Mannes 1’51“98 (52/76), Pit Brandenburger 1’52“14 (55/76), Ralph Daleiden 1’53“71 (65/76)
50 m pap : Julien Henx 24“35 (45/65)
Vendredi
100 m nage libre : Julie Meynen
200 m dos : Max Mannes